Jésus nous a enseigné à l'aide de paraboles et d'exemples, comment utiliser le pouvoir de Dieu. Sa méthode était de détecter tout ce qui est apparemment dissemblable à Dieu et de le rejeter, au lieu de jamais lui donner de réalité. Il enseigna (Marc 3:27): « Nul ne peut entrer dans la maison de l'homme fort et piller son bien, s'il n'a auparavant lié cet homme fort. »
L'homme fort, dans cette allégorie, c'est l'entendement mortel, ou charnel, qui paraît puissant et terrible aux mortels. C'est l'opposé apparent de Dieu, qui prétend posséder un pouvoir égal, sinon supérieur, à celui de notre Père-Mère Dieu. C'est aussi la croyance qu'il y a place dans notre vie à la fois pour le bien et pour le mal. Mais pour le Scientiste Chrétien, il n'y a pas d'« homme fort » car le pouvoir appartient à Dieu.
Les biens de l'homme fort proviennent de ce qu'on accepte comme réelles des prétentions de l'entendement mortel: pénurie, infériorité, limitation, souffrance, insécurité et échec, par exemple, bref, tout ce qui est le contraire de l'abondance divine. Pour l'un, les biens de l'homme fort peuvent sembler correspondre à une certaine forme de discorde, et pour un autre, à une forme entièrement différente. Cependant, nous ne devrions pas éprouver de crainte, quelque forme que puisse revêtir cette manifestation — ou ces biens — parce qu'elle provient encore de l'homme fort.
La chose importante, c'est de lier l'homme fort, plutôt que de garder dans la pensée la nature et les aspects de ses biens. En fait, si notre pensée s'attache trop aux symptômes et à la nature du mal qu'il nous faut affronter, nous pouvons dans certains cas les faire paraître réels. Nous resserrons ainsi sur nous l'étreinte du mal, au lieu de la briser. Mais si nous discernons au-delà des symptômes ce qui les fait paraître réels, nous aurons alors affaire à l'homme fort — à l'entendement mortel.
Entretenir dans la conscience la croyance que le bien et le mal sont tous deux réels, est le mode de raisonnement fondamental du serpent. Si elle était acceptée, cette croyance donnerait libre cours à la manifestation de tous les maux possibles dans la vie de l'homme, sans qu'il lui soit loisible de se défendre contre eux. Ainsi, le mal pourrait venir à nous à la faveur de l'admission que la mortalité fait un tout avec les autres phénomènes de la vie. Une forme spécifique d'invalidité pourrait se manifester parce que nous admettons l'idée de la mortalité et nous appesantissons dessus, même si le mensonge spécifique qui semble prévalent n'est pas présent dans notre conscience.
Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne [Christian SciencePrononcer ’kristienn ’saïennce.], écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 269): « De tout temps la coexistence supposée de l'Entendement et de la matière, et le mélange du bien et du mal, ont résulté de la philosophie du serpent. »
Personne ne serait content de souffrir pendant une longue période, et quiconque peut en voir les inconvénients. Cependant, nous souscrivons à la notion que nous avons un corps matériel, admettant par là l'éventualité de la souffrance. Il nous faut « enchaîner » la notion que nous sommes mortels et physiques, pour pouvoir prévenir l'apparition de toute forme spécifique de douleur. Mrs. Eddy dit (ibid., p. 399): « Notre Maître demanda: “Comment quelqu'un pourrait-il entrer dans la maison d'un homme fort et piller son bien, s'il n'avait auparavant lié cet homme fort ? ” En d'autres termes: Comment puisje guérir le corps sans commencer par le soidisant entendement mortel qui gouverne directement le corps ? Une fois que la maladie est détruite dans ce soi-disant entendement, la crainte de la maladie a disparu, et par conséquent la maladie est complètement guérie. L'entendement mortel est “l'homme fort” qu'il faut subjuguer avant que son influence sur la santé et les mœurs puisse être détruite. Cette erreur vaincue, nous pouvons dépouiller “l'homme fort” de ses biens, — c'est-à-dire du péché et de la maladie. »
En chaque homme les biens de l'homme fort semblent revêtir une forme particulière. Un travail consacré en Science Chrétienne [Christian Science] est nécessaire pour que nous puissions contrôler ces manifestations. Nous pouvons remercier Dieu que ce travail soit accompli à travers le monde par des personnes consacrées et qui aiment Dieu. Nous pouvons aussi remercier Dieu que notre bienaimée Leader, Mrs. Eddy, nous fournisse l'occasion d'aider à vaincre le mal sous sa forme collective — origine même de la croyance que constitue l'homme fort — au moyen des activités que nous pouvons exercer en groupe au sein de l'église. Lorsque notre attaque est parvenue à l'affaiblir, nous sommes en voie de déposséder l'erreur de tous ses biens.
Notre Leader nous rappelle dans Rétrospection et Introspection ces deux aspects que revêt apparemment le mal. Elle dit à la page 67: « Le pécheur ne se créa pas lui-même, et ne créa pas non plus le péché, mais le péché créa le pécheur; c'est-à-dire, l'erreur rendit mortel son homme, et ce mortel était l'image et la ressemblance du mal, non du bien. Par conséquent, le mensonge était, et il est, collectif aussi bien qu'individuel. »
Comme la vie sera magnifique, grâce à l'attaque ainsi menée, sur le plan individuel et collectif, contre la source même du mal que Jésus appela l'homme fort ! A mesure que nous y travaillerons avec intelligence et plus spirituellement, les limitations imposées par la corporalité et la mentalité humaine seront reculées, puis détruites par notre compréhension du Christ, la Vérité, de sorte que notre vie à tous sera meilleure.
C'est sur le plan humain que ceci se produira, parce que c'est là que les limitations semblent exister. Cela signifie pour la collectivité l'accomplissement de grandes et glorieuses choses, parce que chaque individu qui la compose sera plus libre, mieux portant, plus prospère et plus heureux. Étant donné que cette transformation s'accomplit sans compromis possible, ces paroles du Révélateur se vérifieront inévitablement (Apoc. 12:10): « Il a été précipité, l'accusateur de nos frères, qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. »
De celui qui vaincra je ferai une colonne dans le temple
de mon Dieu, et il n'en sortira plus. — Apocalypse 3:12.