Le traitement en Science Chrétienne est un acte religieux et saint; il est l'application du Christ, la Vérité, dans la conscience humaine, la libérant de la crainte, et établissant ou rétablissant clairement dans la pensée du patient le sentiment de sa filialité divine et de sa ressemblance totale avec Dieu. Puisque dans la vérité absolue de son être, le patient est l'expression spirituelle de Dieu, l'Entendement divin créateur, il est, selon le fait scientifique, non un être matériel, mais l'idée individuelle parfaite de Dieu, le seul Entendement infini.
L'intelligence infinie ou omniscience de l'Entendement divin se manifeste chez l'homme par la connaissance de son moi véritable, car la connaissance que Dieu a de l'homme en tant que Sa ressemblance invariablement parfaite, implique que l'homme a, par réflexion, la connaissance que Dieu est son Père-Mère et qu'il est lui-même l'enfant bien-aimé de Dieu. A ce titre, il est, et a toujours été, complet dans son être, pur par nature, harmonieux dans chacun de ses actes et chacune de ses fonctions. Il possède, par réflexion spirituelle, la compréhension et la complète conviction de cette vérité; il ne peut donc rien croire d'autre.
Toute opinion qui semble contredire ces faits scientifiques n'est qu'une illusion vague, participant du sens erroné qui voit l'homme mortel et matériel, vivant dans la crainte des lois matérielles, lesquelles prétendent imposer des limites à son intelligence, à sa vitalité, sa santé et son caractère. Ce faux concept physique de la réalité est inextricablement lié au faux sens physique de la substance, que ce même faux sens nomme matière, et auquel il croit pouvoir attribuer la vie, la sensation et l'intelligence.
Toutefois, un faux sens n'est qu'une croyance dépourvue de réalité, une illusion que, par ignorance, le soi-disant entendement mortel prend pour la vérité. Quand ce songe que l'on entretient tout éveillé est mis en contact avec la vérité de l'être, il disparaît inévitablement. Dissiper la croyance à cette illusion ou à l'une quelconque de ses phases, et par là même, rétablir le vrai sens de la réalité, tel est le but et la fonction du traitement en Science Chrétienne.
Il est évident, d'après tout ceci, qu'un traitement chrétiennement scientifique concerne la pensée du patient, et non son corps. Mrs. Eddy expose clairement qu'en Science Chrétienne [Christian Science] on ne peut agir sur le corps que par l'Entendement, la Vérité, et que la destruction d'une fausse croyance chez le patient aboutit à la disparition de ses effets externes, qu'ils soient physiques ou moraux, car le corps matériel et l'expérience mortelle dans son ensemble, ne sont que la caisse de résonance de l'entendement mortel. Quand la clameur cesse, l'écho se tait.
Comme la Science Chrétienne [Christian Science] est l'explication de l'art de guérir pratiqué par Christ Jésus, l'étude des Évangiles où sont relatées les guérisons du Maître, nous fournit des leçons de la plus grande importance sur le traitement en Science Chrétienne.
La Science Chrétienne [Christian Science] enseigne que le pouvoir guérisseur de Christ Jésus était la manifestation spontanée de sa compréhension du Christ, du Dieu parfait et de Son idée. Dans chacune de ses pensées, chacun de ses mobiles et de ses actes, il était vraiment ce qu'il savait que l'homme est en vérité.
De la même façon, nous devons toujours nous efforcer de parvenir à une compréhension plus approfondie du Christ, et par là même, de notre identité réelle. A mesure que nous progresserons dans cette sainte entreprise, nous serons capables de voir en nous-mêmes et chez les autres, ce que voyait Christ Jésus: la réflexion à jamais intacte de Dieu, et l'irréalité de tout ce que les sens matériels suggèrent au sujet de l'homme: un mortel imparfait, malade, décrépit, ou chargé de péchés.
Aussi n'est-ce pas la conception théorique du Christ, la Vérité — pour important que cela soit — mais notre amour pour lui, la totale loyauté que nous lui témoignons par nos sentiments, nos pensées et notre mode de vie, qui donnent à nos déclarations scientifiques la vitalité et le pouvoir spirituel qui guérit. Mrs. Eddy nous avertit en ces termes (Science et Santé, p. 452): « Si vous comptez guérir en citant simplement les paroles de l'auteur, en parlant juste et en faisant mal, vous serez déçu. Une telle pratique ne démontre pas la Science par laquelle l'Entendement divin guérit les malades. »
Une des leçons importantes que le Maître nous a enseignées est qu'il ne guérissait guère que ceux qui venaient à lui pour être guéris. Bien que les Évangiles ne mentionnent pas qu'il ait jamais essayé de traiter à haute voix la pensée agressive malicieuse de ceux qui complotaient contre lui, il ne s'est jamais laissé affecter par leur haine ni détourner de la mission que Dieu lui avait confiée. Parfois, il mettait d'abord à l'épreuve la foi de celui qui était devant lui, comme lorsqu'il demanda aux deux aveugles: « Croyez-vous que je puisse faire ce que vous désirez ? » (Matth. 9:28). Leur réponse ayant été affirmative, spontanée et formelle, Jésus les guérit instantanément.
Dans un autre cas, le malin prétendait exercer sa domination sur la personne d'un jeune épileptique. Le Maître sépara l'erreur de la personne, en s'adressant au malin comme s'il avait été une personne et il lui donna cet ordre: « Esprit muet et sourd, je te le commande, sors de cet enfant et n'y rentre plus » (Marc 9:25). Pendant tout le temps où le mal opposa une violente résistance, Jésus s'attacha fermement à la Vérité, et l'enfant fut guéri.
Aujourd'hui, toutes les fois que le témoignage des sens matériels semble prédominant, il est bon de nous rappeler l'exemple du Maître. Face à l'image de la mort devant le tombeau de Lazare, il se détourna complètement de l'erreur et s'adressa à Dieu pour réaffirmer sa foi profonde, avant de commander à Lazare de sortir.
Quand il alla chez le chef de la synagogue pour guérir sa petite fille, Jésus éloigna d'abord tous ceux dont les pleurs et lamentations étaient en fait une affirmation de l'erreur. En rigoureux accord avec cet acte du Maître, notre Leader nous recommande de protéger les malades contre les influences décourageantes ou antagonistes. Elle écrit: « Néanmoins il n'est pas plus difficile de vous faire entendre mentalement pendant que d'autres pensent à vos patients ou qu'ils leur parlent, si vous comprenez la Science Chrétienne — l'unité et la totalité de l'Amour divin; mais il est bon d'être seul avec Dieu et les malades lorsque vous traitez la maladie » (Science et Santé, p. 424).
Le traitement en Science Chrétienne est l'effusion de l'amour et de la compréhension du Christ: aussi ne peut-il être utilisé à des fins égoïstes, pour l'exécution de projets humains déterminés de façon rigide, ou pour satisfaire d'avides désirs égocentriques. Celui qui donne le traitement et celui qui le sollicite doivent, l'un et l'autre, être animés du désir spirituel de se rapprocher de Dieu, d'être le témoin de Sa toute-puissance, par la destruction de tout ce qui prétend s'opposer à Sa bonté.
Le seul but du traitement en Science Chrétienne est de guérir selon le moyen décrit par Mrs. Eddy avec la plus grande simplicité: « Lorsque le Christ transforme une croyance au péché ou à la maladie en une meilleure croyance, alors la croyance se fond en compréhension spirituelle, et le péché, la maladie et la mort disparaissent » (ibid., p. 442).
