C'était l'un des plus beaux jours de l'été, et Judith était allée dans le parc. Elle aimait se balancer. Quand elle se balançait très haut elle pouvait voir les rails du train électrique qui traversait la ville, et aussi les arbres d'un autre parc non loin de là.
Elle allait s'élancer joyeusement lorsqu'elle vit soudain qu'un garçon poussait devant elle une balançoire vide. Elle sauta pour éviter le heurt et tomba assise lourdement sur le sol.
Judith eut de la difficulté à se lever. Tout d'abord elle pensa au petit garçon qui avait poussé la balançoire vide. Elle se rappela qu'elle ne devait pas se mettre en colère, car elle avait appris à l'école du dimanche de la Science Chrétienne que la guérison s'obtient grâce à la compréhension et à l'expression de Dieu, qui est Amour.
Elle savait aussi que parler de l'erreur ne guérit jamais. Aussi quitta-t-elle sans mot dire le terrain de jeux. Lorsqu'elle arriva à la maison, ce fut bien agréable de parler avec maman de la vérité, de l'amour de Dieu pour tous Ses enfants !
Plus tard dans la journée Judith se sentit beaucoup mieux. Elle avait lu tout le chapitre intitulé « La Prière » dans le livre de texte, Science et Santé, de Mrs. Eddy. Et elle avait pensé au Sermon sur la montagne, que Christ Jésus nous a donné. C'était son passage préféré dans le Nouveau Testament, et elle le relisait souvent.
Le lendemain après-midi, Judith laissa ses jeux pour venir parler avec sa mère et son père. Sa maman l'aidait par la prière, mais Judith savait qu'elle aussi devait faire son travail. Elle ne pouvait toujours pas se courber, et essayer de jouer en se tenant toujours droite n'était pas très amusant ! Elle ouvrit doucement la porte et entra, se demandant ce qu'elle pourrait faire de plus.
« Judith, dit son père, il te faut un autre miroir. » Judith ne put s'empêcher de rire.
« Mais, papa, répondit-elle, nous avons beaucoup de miroirs. »
« Oui, Judith, mais ton miroir a des raies déformantes. »
« Je vois de quel miroir tu veux parler, dit Judith, celui qui est dans ma chambre est un peu comme cela. »
Son père rit et dit: « Pense aux miroirs déformants du parc d'attractions. Dis-moi, est-ce toi ou moi que nous voyons quand nous regardons dans ces miroirs, Judith ? »
Elle réfléchit un moment. Elle comprenait maintenant ce que son père voulait dire: il lui fallait avoir un concept plus correct de Dieu et de l'homme.
Mrs. Eddy dit dans Science et Santé (p. 515): « Votre reflet dans le miroir est votre propre image ou ressemblance. Si vous soulevez un poids, votre image en fait autant. Si vous parlez, les lèvres de cette ressemblance font le même mouvement que les vôtres. Comparez maintenant l'homme devant le miroir à son Principe divin, Dieu. Appelez le miroir la Science divine, et appelez l'homme, la réflexion. » Et elle ajoute à la page suivante: « Comme votre réflexion paraît dans le miroir, de même, étant spirituel, vous êtes la réflexion de Dieu. »
Par son étude de la Bible et de Science et Santé, Judith avait appris que la réflexion de Dieu, l'homme spirituel, n'a pas besoin d'être guérie. Et elle comprit que pour voir la réflexion parfaite, nous devons regarder dans le miroir parfait de la Science divine.
« Si mon miroir était fêlé ou brisé, pensa-t-elle, il ne me faudrait pas une nouvelle réflexion, mais il me faudrait certainement changer de miroir. Et Dieu n'a jamais besoin d'une nouvelle réflexion. Sa réflexion est toujours parfaite, n'ayant jamais besoin d'être guérie ou changée. »
« Judith, dit son père, nous ne voyons ta difficulté que lorsque nous regardons dans un miroir imparfait. » Mais alors que Judith riait encore en pensant aux miroirs du parc d'attractions, elle était décidée à penser à elle-même seulement comme l'enfant de la création de Dieu. Elle ne regarderait plus jamais dans le miroir déformant des cinq sens matériels.
Pendant le reste de la journée elle pensa à peine si elle pouvait ou non se pencher. Le lendemain elle pouvait courir et jouer librement; et elle se rendit compte bientôt que la difficulté avait complètement disparu. Combien elle fut reconnaissante, non seulement pour la guérison, mais parce qu'elle avait prouvé pour elle-même que l'homme est la réflexion parfaite de Dieu ! Et, pensant à tout cela, elle prit de nouveau sa Bible et lut encore une fois ce verset (Gen. 1:27): « Dieu créa l'homme à son image; il le créa à l'image de Dieu. »