Bien des années se sont écoulées depuis que j'ai franchi pour la première fois le seuil d'une Salle de Lecture de la Scientiste Chrétienne, à la recherche de ce qui pourrait me soulager des malheurs qui m'accablaient. Dans le calme impressionnant de la salle, il me sembla être dans un sanctuaire. La bibliothécaire m'accueillit avec bienveillance. Son sourire me rassura, les quelques paroles qu'elle prononça furent cordiales. Je fus guérie d'un profond chagrin presque instantanément.
Priant pour savoir comment cette guérison avait eu lieu, je me consacrai à l'étude de Science et Santé par Mrs. Eddy, et vis que cette étude me faisait apprécier, comme jamais rien auparavant n'avait pu le faire, la Bible, et plus particulièrement les paroles et les œuvres de Christ Jésus. Je compris que ma guérison s'était produite tandis que la pensée pure de la bibliothécaire avait éveillé ma conscience réceptive, et m'avait permis d'accueillir ces « pensées pures émanant de Dieu » que Mrs. Eddy définit comme étant des « anges ». Elle écrit dans Science et Santé (p. 298): « Les anges sont des pensées pures émanant de Dieu, des pensées ailées de Vérité et d'Amour, quel que puisse être leur individualiseme. »
En ce jour mémorable, la bibliothécaire m'avait accueillie, moi la visiteuse, manifestement dans l'affliction, tout en étant consciente de l'irréalité de l'erreur et du pouvoir qu'a l'Amour toujours présent d'annuler les effets de l'erreur et de révéler l'homme créé par Dieu, satisfait, en bonne santé, et joyeux. Elle avait tenu compte de ce conseil qui nous est donné au treizième chapitre de l'Épître aux Hébreux: « N'oubliez pas l'hospitalité; c'est en la pratiquant que quelques-uns ont reçu chez eux des anges sans le savoir. » La pensée de l'étrangère qui vanait d'être « ailée de Vérité et d'Amour » avait été réceptive. La sensation de lassitude et de chagrin qui m'avait accablée, fut presque aussitôt remplacée par un sentiment de paix, de sécurité et de confiance.
Poursuivant sa définition du mot « anges » dans Science et Santé, Mrs. Eddy écrit (p. 299): « Mes anges sont des pensées exaltées apparaissant au portail de quelque sépulcre, où la croyance humaine a enseveli ses espérances terrestres les plus chères. Ils montrent du doigt les cimes élevées d'une confiance nouvelle et glorifiée, et des idéals plus élevés de la vie et de ses joies. »
Maintes et maintes fois, les Scientistes Chrétiens consacrés ont prouvé qu'en demeurant réceptifs à ces « pensées exaltées », ils attirent voisins et étrangers en quête de réconfort. Et souvent ils voient l'étranger répondre à ces pensées, comme ce fut mon cas, avec des pensées identiques — pensées non encore nettement définies peut-être, mais exhalant «une confiance nouvelle et glorifiée ».
Le sens spirituel, et l'intuition née d'un amour désintéressé, nous aideront à discerner dans la pensée de notre prochain ce dont il a besoin. S'il est accablé par un sentiment de responsabilité dans ses affaires, de découragement ou de fatigue, comme il sera soulagé d'entendre des paroles encourageantes et compréhensives, d'apprendre pour la première fois, que s'il met toute sa confiance en Dieu, la source de tout bien et par conséquent la source de tout ce qui est réel et vrai, ses affaires seront gouvernées par l'ordre et la loi immuable du Principe. S'il est venu avec un cœur affligé, il sera réconforté dans l'atmosphère d'amour dont nous sommes conscients, et qu'il ressentira aussi. Il aura entrevu la nature de l'homme, fait à l'image et à la ressemblance de Dieu, spirituel et parfait, incapable d'être séparé du bien infini. S'il est malade, il sera peut-être tout d'abord surpris et ensuite ravi d'apprendre que la maladie n'est pas autorisée par Dieu, et qu'elle est par conséquent irréelle. Lorsque viendra la guérison, il apprendra à son tour à reconnaître les anges, à écouter « les pensées pures émanant de Dieu », l'Entendement divin.
Ceux qui l'ont appris, prouveront au long des années qu'ils sont protégés, que leurs hôtes, leur foyer, sont protégés, et qu'ils sont guidés dans leurs affaires. Les anges abondent dans l'atmosphère et éclairent la scène humaine. Ils m'ont aidée une fois à me défaire d'une propriété qui était devenue presque un fardeau, mais qui avait été pendant longtemps un merveilleux centre d'activité, rayonnant d'affection.
Ne voulant pas voir une maison qui avait reçu tant de voyageurs errants et las, tomber dans les mains de gens qui sauraient moins bien apprécier sa beauté et son cadre, je me mis à réaliser plus pleinement que le foyer est la conscience spiritualisée, un havre de paix, manifestant l'attrait de l'amour, l'harmonie, l'hospitalité. Je savais que ma maison avec sa vue magnifique sur les montagnes, ses vastes perspectives, représentait l'amour qui ne cesse de croître et la pensée qui s'élève.
Bientôt un acheteur éventuel se présenta. « Dans quel but désirez-vous acheter cette maison ? » lui demanda-t-on.
« Pour en faire une maison de repos pour les membres de notre organisation philanthropique », répondit-il. Il ajouta qu'il avait déjà visité quatre-vingts propriétés, mais que celleci était la première qui lui semblât convenir parfaitement.
Je savais qu'il avait été guidé par une pensée angélique. La maison fut bientôt vendue à des conditions satisfaisant à la fois l'acheteur et le vendeur.
Les pensées pures qui émanent de Dieu sont omniprésentes. Elles bénissent également ceux qui les entretiennent et ceux qui les accueillent consciemment ou sans le savoir.