Décrivant une vision qu'il eut dans l'île de Patmos, saint Jean dit notamment: « Je fus ravi en esprit, le jour du Seigneur, et j'entendis derrière moi une voix éclatante... Alors je me retournai pour savoir quelle était la voix qui me parlait; et, m'étant retourné, je vis sept chandeliers d'or, et au milieu des chandeliers quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme » (Apoc. 1:10–13).
L'importance pratique que cette allégorie pouvait avoir pour elle n'apparut pas immédiatement à une certaine Scientiste Chrétienne. Un jour pourtant, tandis qu'elle relisait dans la Bible le premier chapitre de l'Apocalypse, elle discerna soudain que celui « qui ressemblait à un fils d'homme », et que le Révélateur contempla du sommet de l'inspiration divine, n'était autre que l'homme spirituel, l'image et la ressemblance de Dieu, l'exacte représentation de l'Entendement, de l'Esprit, de l'Ame, du Principe, de la Vie, de la Vérité, de l'Amour, typifiés par les sept chandeliers d'or. Quiconque veut démontrer, comme le fit Jésus, la nature parfaite de Dieu, doit par conséquent ériger le Christ dans sa propre vie; autrement dit, il lui faut exprimer individuellement la nature de Dieu telle que ces sept flambeaux la révèlent.
La Scientiste ressentit alors le désir de mieux comprendre les sept noms synonymes de Dieu, et les étudia de nouveau avec l'aide des Concordances de Science et Santé et des autres ouvrages de Mrs. Eddy. En recherchant la signification de chaque synonyme, elle s'aperçut bientôt que c'est grâce aux qualités spirituelles que chacun d'eux se manifeste. On peut dire, par exemple, que l'Entendement trouve son expression dans l'ordre, l'intelligence, le discernement, la force; l'Esprit dans l'indépendance, la pureté, la joie; l'Ame dans la vertu, l'inspiration, la santé; le Principe dans la rectitude, la justice, la fidélité; la Vie dans l'activité, l'énergie, la vitalité; la Vérité dans l'intégrité, la véracité, la fermeté; l'Amour dans la compréhension, la tendresse, la constance.
L'acceptation et l'expression de ces qualités dans la vie journalière abolit nécessairement les erreurs du sens mortel, exprimées par l'orgueil, la colère, la sensualité, la paresse, l'envie, l'avidité, la haine, la malice, les commérages. La Scientiste se remémora ces paroles (Science et Santé, p. 295): « La manifestation de Dieu à travers les mortels est comme la lumière passant à travers la vitre. La lumière et la vitre ne se confondent jamais, mais en tant que matière, la vitre est moins opaque que les murs. L'entendement mortel à travers lequel la Vérité paraît avec le plus d'éclat est celui qui a perdu beaucoup de matérialité — beaucoup d'erreur — afin de devenir un meilleur transparent pour la Vérité. Alors, comme un nuage qui fond en une vapeur légère, il ne cache plus le soleil. »
Elle résolut de faire un effort constant et déterminé pour manifester davantage la nature divine dans ses pensées, ses propos et ses actions. Bientôt les effets de cette joyeuse discipline se manifestèrent. Un grand élan spirituel fut ressenti et beaucoup de petits défauts personnels s'évanouirent; divers malaises persistants disparurent; mieux encore, l'aide apportée aux autres devint beaucoup plus aisée et efficace. Dans la mesure où la conscience humaine est renouvelée par les vérités spirituelles, le corps humain se transforme.
Il est possible d'obtenir la maîtrise sur la chair et ses nombreux maux en maintenant le fait scientifique que l'identité de l'homme est la conscience individuelle, spirituelle, inséparable de l'Entendement, jamais confinée dans le physique; dans l'Esprit, jamais dans le sens matériel; dans l'Ame, jamais dans la corporalité; dans le Principe, jamais dans le dérèglement; dans la Vie, jamais dans l'annihilation; dans la Vérité, jamais dans le mensonge; dans l'Amour, jamais dans l'inimitié.
Quoique les synonymes divins caractérisent les multiples aspects de la Divinité nous devons bien comprendre que chacun d'eux embrasse tous les autres. Dieu est éternellement Un, à jamais indivisible. Il agit en tant que cause, et Son idée composée, l'homme, en tant qu'effet.
Pour être pleinement conscient des faits spirituels qui constituent notre vrai moi, il est nécessaire de corriger le concept mortel de soi-même. L'utilisation constante de qualités telles que l'affection, l'honnêteté, la patience, la compassion et la foi, aide le Scientiste Chrétien à démontrer la réalité spirituelle ou la vie en Christ.
C'est de cette façon, en cherchant à discerner « au milieu des sept chandeliers » l'idée spirituelle, l'homme créé par Dieu, qu'une Scientiste sincère est arrivée à mieux voir comment un sens erroné de l'existence peut être transformé en la glorieuse perception de notre moi spirituel. Pour cela, elle se fait l'écho du Psalmiste en déclarant (Ps. 30:13): « Éternel, ô mon Dieu, je te célébrerai à perpétuité. »