Pour réussir dans la vie, nous devons reconnaître nos obligations et cultiver le sens du devoir; de même, il nous faut aimer nos responsabilités et notre prochain. Ce sont ces qualités combinées qui nous poussent à accomplir notre devoir sans souci des conséquences personnelles qui peuvent, comme le suggère le sens humain, en dériver pour nous.
Mais de temps en temps se produisent des situations où le devoir et l'amour semblent nous entraîner dans des directions opposées, où le devoir exige une action contraire aux incitations de l'Amour, de Dieu, où le dévouement humain peut nous amener à négliger notre devoir. La Science Chrétienne explique clairement qu'une telle situation, avec le conflit interne et le malheur qu'elle cause, est erronée, car elle se produit seulement parce que l'on ne comprend pas la signification véritable du devoir et de ses obligations.
Qu'est-ce alors que le vrai devoir ? En général, le devoir est ce qu'il faudrait faire; dans un sens plus élevé, c'est une obligation imposée par la loi morale. Tandis que les lois humaines de moralité changent en même temps que les goûts et les modèles humains, la vraie moralité, comme le montre la Science Chrétienne, c'est ce qui s'harmonise avec la bonté absolue ou divine, exprimant l'intention et la loi de l'Amour divin, et non les notions temporaires de l'entendement humain. C'est pourquoi notre devoir véritable, c'est seulement ce qui s'harmonise avec la loi de l'Amour.
L'Amour divin n'exige jamais et ne peut exiger d'action qui s'oppose à lui-même ou cause une injustice, une épreuve à notre prochain. Une telle demande ne peut provenir que d'une volonté humaine aveugle et elle est contraire à la loi universelle de la Vie, de Dieu. Paul ne dit-il pas (Rom. 13:10): « L'amour ne fait point de mal au prochain; l'amour est donc l'accomplissement de la loi » ? Toutes les fois que l'accomplissement de notre devoir véritable menace de faire obstacle au bien-être d'autrui, la réalisation de cette vérité transformera une épreuve imminente en une bénédiction collective.
Quand on respecte le Principe divin, celui qui a besoin d'être corrigé peut parfois trouver que l'on manque d'amour et de bienveillance. Pourtant, le fait d'accomplir la loi de l'Amour divin sert les intérêts réels de chacun, car l'Amour exige de nous que nous exprimions toujours la bonté intelligente de l'Entendement divin, ce qui bénit finalement tout le monde. Ce devoir-là ne s'oppose jamais à l'Amour, mais il en accomplit la loi universelle de bonté.
Christ Jésus résuma le vrai devoir de l'homme en deux grands commandements, fondements, selon lui, de tous les autres: aimer Dieu et son prochain comme soi-même. Ces deux commandements ne peuvent être séparés dans notre cœur; si l'on essaie de n'obéir qu'à l'un d'eux, l'on est sûr de désobéir aux deux.
En strict accord avec cet enseignement du Maître, Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, réaffirme ces deux exigences en écrivant: « Vous apprendrez que, dans la Science Chrétienne, le premier devoir est d'obéir à Dieu, d'avoir un seul Entendement et d'aimer les autres comme vous-même » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 496). Toute exigence humaine juste et toute obligation morale véritable ne font que dériver de ces commandements.
Notre Leader, Mrs. Eddy, établit très clairement le rapport entre le devoir et l'Amour dans Miscellaneous Writings (p. 12): « Dans la Science Chrétienne, la loi de l'Amour réjouit le cœur; et l'Amour est la Vie et la Vérité. Tout ce qui manifeste autre chose dans ses effets sur l'humanité, ne démontre pas l'Amour. Nous devrions mesurer notre amour pour Dieu par notre amour pour l'homme; et le sens que nous avons de la Science sera mesuré par notre obéissance à Dieu — accomplissant la loi de l'Amour, faisant le bien à tous; communiquant, pour autant que nous les reflétions, la Vérité, la Vie et l'Amour à tous ceux qui se trouvent dans le rayon de notre atmosphère de pensée. »
Puisque Dieu nous prescrit nos devoirs, Il nous donne tout ce qu'il faut pour les remplir. Ce fait ne peut nous priver en aucune façon; il peut seulement grandir notre stature, notre force, notre joie et notre capacité d'exprimer l'Amour dans toutes les circonstances. D'autre part, si des tâches sont accomplies sans amour et sans appréciation de leur valeur, elles deviennent un fardeau fatigant.
Pour faire son devoir, il faut peut-être surmonter le moi avec ses aversions et ses préférences personnelles. Il est aussi nécessaire d'éliminer toute tendance à différer ce qui semble aux sens une tâche déplaisante.
La crainte de nos devoirs, qui parfois cherche à nous handicaper, n'est ni plus réelle ni plus justifiée que le sens faux qui la produit, à savoir que l'homme est un mortel matériel avec des capacités, une force et une intelligence limitées par un corps matériel. Quand nous réalisons la nature de l'Amour divin et que nous voyons la moralité et la rectitude d'une tâche atteindre le niveau absolu de l'Amour, nous sentirons l'inspiration qui, sans faillir, neutralise toute crainte que nous soyons impropres de quelque manière aux devoirs que Dieu nous assigne.
Le service de Dieu entraîne sa propre protection, car il apporte le sens réel et vital que nous vivons dans la lumière, dans l'habitation sans ombre de l'Esprit, de Dieu, qu'Il partage à jamais avec Ses enfants. Personne n'a jamais vu une lampe de poche lancer un rayon d'obscurité dans une chambre éclairée et y atteindre quelqu'un. Aucune flèche sombre de colère, de volonté mauvaise ou de ressentiment, ne peut nous affecter en pénétrant dans le royaume de la lumière spirituelle, car c'est le royaume magnifique de la réalité que nous habitons. Quand nous exécutons les tâches que Dieu nous assigne, nous sommes protégés, en agissant, par la loi de la Vie elle-même.
Notre devoir principal consiste toujours à prouver que notre vraie nature reflète Dieu, en nous débarrassant de toutes les croyances mortelles qui plaident contre ce fait fondamental. Pour y parvenir, nous devons suivre le conseil de notre Leader, selon lequel seul un raisonnement à priori ou de cause à effet peut nous amener à reconnaître la vérité de l'être. C'est pourquoi notre devoir essentiel consiste à raisonner en partant de l'Entendement comme de la seule cause pour arriver à l'homme spirituel comme à son effet ou à son émanation. Aucun autre raisonnement ne peut nous amener à comprendre l'homme et la nature des obligations que Dieu lui impose.
Il y a vingt-six siècles, le prophète Michée résuma nos devoirs envers Dieu, l'Amour divin, et envers nos semblables; il écrivait (6:8): « On t'a dit, ô homme, ce qui est bien, et ce que l'Éternel demande de toi: c'est de faire ce qui est juste, d'aimer la miséricorde et de marcher humblement avec ton Dieu. »
