Dieu a donné à chacun le droit de vivre et de penser en tant qu’individu. La raison même en est que l’homme est individuel. Nous devrions admettre ce grand fait et reconnaître la source de notre identité. C’est ce que fit l’apôtre Paul quand il dit (I Cor. 15: 10): « C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis ».
Mais Paul ne s’arrêta pas là. Il comprit que rien de moins que le parfait salut qui délivre de tout mal, comme l’enseigne Christ Jésus, ne pourrait lui donner cette liberté d’individualité. Ainsi, cette exhortation puissante de l’apôtre: « Travaillez à votre salut » (Phil. 2:12), est une responsabilité urgente qui incombe à chacun de nous, si nous voulons atteindre à l’être individuel de l’homme en tant que fils de Dieu.
La Science Chrétienne révèle la vraie individualité de l’homme. Mrs. Eddy fait cette révélation saisissante — c’est-à-dire, saisissante pour la croyance traditionnelle et inculquée par l’éducation — que l’homme existe en tant qu’idée spirituelle de l’Entendement divin, Dieu. La vraie identité n’est ni physique, ni matérielle, pas plus qu’elle n’existe dans le temps ou dans l’espace. Aussi radical que cela puisse paraître à quiconque a été éduqué à penser uniquement d’un point de vue matériel, c’est sur une saine logique qu’est basée cette révélation spirituelle de la relation entièrement spirituelle de l’homme à Dieu.
Cette logique est la suivante: Dieu, l’Entendement divin, est Esprit; donc l’homme est spirituel. Puisque l’Esprit ne crée que ce qui est spirituel, il n’y a point de matière en réalité. La physiologie, la chimie, ou la biologie, n’ont jamais donné l’explication de l’origine de la matière, pas plus qu’aucun système matériel de pensée n’a jamais pu définir la matière autrement que comme la représentation d’une force ou énergie quelconque.
Une des fonctions essentielles de la Science Chrétienne est de définir la matière, en partant de la proposition que la matière est fondamentalement un concept mental. En employant le terme « entendement mortel » pour indiquer la mentalité négative et universelle qui conçoit la matière, cette Science montre que la matière est la base de tout le péché et de tout le mal dont nous désirons être libérés.
N’étant conscient que de ce qui est faux et nuisible, l’entendement mortel voudrait s’opposer à notre destinée divine de liberté individuelle. Ainsi, c’est dans l’Entendement divin que l’homme trouve sa vraie individualité. La vie et le ministère de Christ Jésus en font foi.
Le droit de vaincre les croyances trompeuses, de l’entendement mortel, au mal et à l’erreur est un droit divin. On y arrive en remplaçant l’ignorance par l’intelligence. En Science Chrétienne rien ne peut nous empêcher de travailler à notre propre salut, si ce n’est notre manque de bonne volonté à faire les pas nécessaires, ou bien l’indifférence envers les exigences spirituelles de Dieu. Il est certain que la matière, incapable de penser, n’a pas d’elle-même le pouvoir de se mettre en travers de notre chemin, car la matière est inconsciente, sans but — entièrement incapable de vouloir quoi que ce soit. Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé (p. 253): « La matière ne peut en aucune façon s’opposer aux justes efforts faits contre le péché ou la maladie, car la matière est inerte, sans entendement. »
Paul, exemple frappant d’individualité chrétienne, posa cette question audacieuse (Gal. 5:7): « Qui vous a arrêtés pour vous empêcher d’obéir à la vérité ? » Ce qui semble faire obstacle à la liberté est la croyance que nous sommes des mortels. Reconnaître que l’être véritable est spirituel — la ressemblance de l’Esprit, la Vie divine — est un pas fondamental vers l’acquisition de cette individualité qui jouit d’une conscience toujours présente des cieux — l’harmonie et la bonté.
Personne ne peut nous empêcher de reconnaître ce fait. L’entendement mortel trompeur présente à chacun de nous un déploiement varié de prétentions selon lesquelles c’est la matière qui nous arrête. Si ce n’est pas une personnalité matérielle qui prétend dominer notre existence, c’est une condition matérielle de notre milieu, ou bien une croyance médicale, ou le hasard, ou notre tempérament. L’obstacle est toujours un problème qui semble être matériel, mais qui est, en réalité, une suggestion de l’entendement mortel qui devrait être remplacée par la Vérité.
Les organisations humaines, la tradition, la volonté personnelle, la tentation pécheresse, la fausse éducation, ou toute autre forme de matérialisme, ne peuvent arrêter le progrès spirituel de celui qui a à cœur d’être l’homme de Dieu. Le chemin du salut est parfois rugueux, exigeant un gros effort. Mrs. Eddy nous encourage lorsqu’elle dit dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 189): « Revêtus d’une armure invincible, saisissant l’épée de l’Esprit, vous avez entrepris cette ascension sublime, et vous devriez atteindre le mont de la révélation; car si vous voulez courir, qui vous arrêtera ? »
