« La nature du christianisme est paisible et heureuse », écrit Mrs. Eddy dans Science et Santé (p. 40), « mais », elle ajoute, « pour entrer dans le royaume, l’ancre de l’espérance doit être jetée au-delà du voile de la matière dans le lieu très saint où Jésus a pénétré avant nous. »
Désirons-nous vraiment assez ardemment l’harmonie et la sécurité que le christianisme scientifique nous offre ? S’il en est ainsi, nous devrions être prêts et désireux d’abandonner les fausses croyances matérielles qui nous lient au péché et à la maladie et aboutissent à la mort. Dans le « voile de la matière » on trouve les erreurs de croyance que nous devrions être heureux d’abandonner. Personne ne prend réellement plaisir à la maladie. Personne n’aime le manque de ressources ou la discorde. Nous devrions être heureux de les voir éliminés. Mais ils continueront à nous tourmenter aussi longtemps que nous nous contenterons d’ancrer nos espérances et nos vies dans la matérialité.
Le sens matériel, ou erreurs de croyance, peut sembler avec logique vouloir nous entraîner à ancrer notre foi dans les remèdes matériels. Mais il est dangereux pour nous de jeter l’ancre dans les eaux de la matière. La seule façon sûre d’agir, lorsque nous sommes ainsi tentés, est de nous diriger vers le refuge de l’Esprit que nous offre la Science Chrétienne et où nous sommes en sécurité. Si nous voulons faire de plus grands progrès, nos espérances doivent être ancrées au-delà de la matière, en Dieu, l’Esprit — dans la réalité de la Science divine.
Il se peut que nos plus chères espérances soient de voir l’harmonie régner dans notre vie personnelle; mais le sens matériel peut affirmer que la concorde est impossible. Bien entendu elle sera impossible si nous mettons nos espérances dans les joies que le sens personnel prétend nous fournir. L’ancre de notre espérance ne doit pas être jetée dans les profondeurs des plaisirs matériels ni dans les eaux de la discorde. Pour jouir pleinement de l’harmonie, nous devons jeter l’ancre « au-delà du voile de la matière ». Aussi longtemps que nous jetterons l’ancre dans les eaux du lieu très saint, dans le havre de l’Esprit, de la Vérité, de la Vie et de l’Amour, peu importe ce que les courants et les vents de l’erreur mortelle peuvent présager. Dans la mesure où nous serons spirituellement conscients de la réalité, nous et notre embarcation serons en sécurité.
Lorsque nos pensées seront solidement ancrées dans la Vérité, nous serons à même, en face de la haine, de manifester l’amour inspiré de sagesse qui atténue la morsure de la haine, jusqu’à ce que celle-ci disparaisse finalement. Si l’immoralité, ou tout autre penchant ou habitude de pécher prétendent faire partie de notre existence, notre pur sens de la perfection de l’Ame et de la perfection de l’homme, en tant qu’expression individuelle de l’Ame, nous élèvera à mesure que nous nous laisserons guider par Dieu, vers une plus haute expression de notre vie terrestre, nous bénissant ainsi nous-mêmes et notre prochain.
Quand la maladie ou le manque de ressources trouble les eaux de notre expérience quotidienne, si nous jetons du bon côté l’ancre de notre espérance au-delà de ce qui pour nos sens semble être la vérité, nous pourrons élever notre pensée hors des croyances de l’erreur. L’espérance dans la réalité spirituelle, telle qu’elle est révélée en Science Chrétienne, éveillera la pensée à la vérité du fait que la santé, l’harmonie et l’abondance sont des qualités éternelles de Dieu qui appartiennent à l’homme parce que l’homme reflète Dieu.
Si au contraire, nous levons l’ancre et allons à la dérive, sans but et sans nous appuyer sur le Christ, la Vérité, nous ne verrons pas la santé et la sécurité se manifester. Mais si nous sommes ancrés en sécurité dans la compréhension de l’Esprit, un magnifique sens d’unité avec Dieu, le bien, est établi, et l’harmonie est démontrée.
Notre Leader dit (ibid., p. 41): « De même que notre Maître, il nous faut quitter le sens matériel pour pénétrer dans le sens spirituel de l’être. » Quand nous faisons dépendre l’harmonie et la sécurité d’une source matérielle, nous trouvons une paix instable, des ressources limitées, une santé chancelante, un amour variable, le péché, la maladie, la discorde et la mort. Mais quiconque jette l’ancre dans le lieu très saint de la Vérité et de l’Amour, démontre la concorde, la sûreté et la sécurité. A mesure que nous acquérons le sens spirituel de l’être, nous sommes en sécurité. Et qu’est-ce que le sens spirituel de l’être ? C’est la compréhension spirituelle de la vérité selon laquelle l’homme est l’idée parfaite, incorporelle, de Dieu, le bien.
Celui qui ancre ses espérances dans la matière, ne voit que ce que la matière déclare être vrai: la naissance, la croissance, la maturité, la décrépitude. Celui qui jette son ancre dans l’Esprit devient progressivement conscient de ce que les sens spirituels affirment éternellement: l’être parfait exempt de toute discorde.
Dans l’épître aux Hébreux on nous rappelle que l’espérance est « comme une ancre de l’âme, ferme et solide » (6:19). Mais il est évident que cette espérance doit être jetée comme une ancre « au-delà du voile, dans le sanctuaire où Jésus est entré pour nous comme notre précurseur, étant devenu grandprêtre pour l’éternité, dans l’ordre de Melchisédec. »
Jetons donc tous l’ancre de notre espérance au-delà de la matière, dans ce même lieu très saint où notre Sauveur a placé sa vie et son espérance. Une ferme confiance en Dieu nous maintiendra dans la sécurité de la Science divine à laquelle fait allusion ce cantique de notre Hymnaire de Christian Science (N° 297):
Havre de paix, espoir des malheureux,
Port de refuge où l’orage est vaincu,
Temple secret où l’homme parle à Dieu,
Cime d’Horeb où nous marchons pieds nus.
