«Quelles multitudes, quelles multitudes accourent dans la vallée du jugement», s'écria Joël (3:14). Chaque jour, des multitudes qui recherchent la guérison se trouvent dans l'obligation de choisir entre les remèdes matériels et la Science Chrétienne. Pendant de longs siècles, il n'y avait d'autre solution que la médecine matérielle. En dehors des supplications inspirées par la crainte et s'adressant à un Dieu inconnu, on ne pensait pas que la religion pût avoir un rapport quelconque avec la guérison physique.
Il y a quatre-vingt-dix ans environ, un choix devint possible lorsque la Science Chrétienne fit son apparition sur la scène humaine. La grande découverte, par Mary Baker Eddy, de la Science divine de la guérison que possédait Christ Jésus, relie pour la première fois depuis le déclin du christianisme primitif, le physique à la morale et à l'éthique, la guérison physique à la compréhension de Dieu, la science à la religion.
En dépit de la coutume séculaire de se tourner vers la matière pour trouver le soulagement et la guérison, nombreux sont ceux qui aujourd'hui préfèrent se confier à la méthode spirituelle de la Science Chrétienne. Ceci est dû pour beaucoup à l'appel inné du Christ, la Vérité, qui, grâce à la Science Chrétienne, apporte le message rédempteur de la filialité divine de l'homme. Les enseignements de la Science, dans lesquels la logique s'allie à la simplicité et à la chaleur de l'amour, s'accompagnent de preuves exaltantes de la perfection de l'homme, l'image de Dieu.
La Science Chrétienne fait appel à la raison, une raison éclairée, exempte d'émotivité, de dogme, de spéculation, de décrets arbitraires et de points de vue conventionnels, car elle présente clairement selon le Christ, la nature de Dieu en tant qu'Amour divin, dont la bonté et la puissance infinies sont toujours présentes et instantanément accessibles à tous pour être comprises et démontrées.
Bien que chaque individu aborde la Science Chrétienne du point de vue de son propre milieu, de ses goûts et de ses besoins, une rapide connaissance de cette Science montrera au débutant que de même que la pensée humaine qui allait de l'avant, répudia, il y a longtemps, l'ancienne croyance à un dieu de bois ou de pierre, de même le prochain pas qu'il a à faire pour se libérer, est de laisser derrière lui les vieux enseignements concernant un Dieu humain et personnel. Il sera d'autant plus heureux d'agir ainsi quand il comprendra que Dieu n'est pas une personnalité, puissante mais finie, mais qu'Il est le Principe divin, l'Entendement ou la Vie de tout ce qui existe réellement. Cette compréhension l'aide à reconnaître son vrai moi comme étant l'idée de Dieu, spirituel en essence, éternel dans son être, semblable à Dieu dans sa nature. Un homme matériel devient pour lui aussi inacceptable qu'un dieu de bois et de pierre.
Il est impossible de comprendre Dieu et de ne pas L'aimer, de voir l'homme comme étant Son reflet, et de ne pas souhaiter être cet homme, d'aimer le bien spirituel et de ne pas souhaiter faire le bien. Le désir de se mettre en harmonie avec Dieu a sa source dans l'Amour divin, la seule origine de l'homme et son bienfaiteur suprême. L'Amour est Entendement; donc l'intelligence est bonne et est substance. Un bref aperçu de ces vérités est suffisant pour élever la pensée de celui qui s'y intéresse, au-dessus de la contemplation anxieuse de la matière, et lui faire comprendre combien il est proche de Dieu; et ceci l'obligera à se tourner vers le ministère réconfortant et rédempteur de la Science Chrétienne.
Il se pourrait que quiconque n'est pas un Scientiste Chrétien, mais est sur le point de choisir entre les remèdes matériels et la Science Chrétienne, soit intrigué par le fait que malgré l'attention croissante que les recherches matérielles et l'éducation matérielle apportent au corps matériel, la liste des maladies est aujourd'hui plus longue que jamais. Est-ce que ceci n'indiquerait pas un rapport de cause à effet entre l'attention apportée au corps et le comportement du corps? Car on a remarqué que plus on surveille le corps, plus ses maux se multiplient.
Mrs. Eddy fait allusion à cette faiblesse humaine par trop fréquente, lorsqu'elle écrit (Science et Santé avec la Clef des Écritures, pp. 260, 261): «Quand nous cherchons dans le corps le plaisir, nous y trouvons la douleur; la Vie, nous y trouvons la mort; la Vérité, nous y trouvons l'erreur; l'Esprit, nous y trouvons son opposé, la matière.» Puis elle nous donne ce conseil: «Maintenant faites le contraire. Détournez votre attention du corps pour contempler la Vérité et l'Amour, le Principe de tout bonheur, de toute harmonie et de l'immortalité. Fixez votre pensée fermement sur les choses permanentes, bonnes et vraies, et vous les ferez entrer dans votre expérience dans la mesure où elles occuperont vos pensées.»
Un autre point important pour celui qui s'intéresse à la question, est que toutes les méthodes matérielles de guérison partent du point de vue d'un mortel matériel malade, et tirent leurs conclusions des symptômes corporels. La Science Chrétienne, elle, part des faits indubitables de l'être: la totalité et la bonté de Dieu comme seule et unique cause, la perfection de l'homme en tant qu'individu spirituel et immortel, et la réalité de ce qui procède de Dieu seulement. La Science Chrétienne prouve que, du point de vue absolu de la Vérité, la maladie est sans cause et par conséquent irréelle.
Les méthodes matérielles descendent au niveau des symptômes matériels, et de là cherchent à découvrir une cause matérielle probable. La Science Chrétienne s'élève au niveau de Dieu, la cause première, et raisonnant de cause à effet, déclare avec le pouvoir moral et spirituel et la finalité de la vérité, que l'homme est complètement harmonieux, le reflet de Dieu. Cet argument scientifique, quand on le comprend clairement et qu'on y adhère, détruit le rêve mortel à l'état de veille concernant la maladie. Alors sa manifestation extérieure disparaît.
Concernant cette différence fondamentale de point de vue et de méthode, Mrs. Eddy écrit (ibid., p. 161): «Le médecin ordinaire qui examine les symptômes physiques, disant au patient qu'il est malade, et traitant le cas selon son diagnostic physique, provoquerait naturellement la maladie qu'il essaie de guérir, même si elle n'était pas déjà déterminée par l'entendement mortel.» Et plus loin elle ajoute: «Le médecin s'accorde "au plus tôt avec son adversaire," mais dans d'autres conditions que le métaphysicien; car le physicien de la matière s'accorde avec la maladie, tandis que le métaphysicien s'accorde seulement avec la santé et défie la maladie.»
Celui qui s'intéresse à la question ne peut s'empêcher de reconnaître que l'incertitude et la crainte caractérisent la façon d'agir des méthodes matérielles. Ces éléments ne font que rendre la tâche plus difficile. L'attitude exaltante et spirituelle de la Science Chrétienne, par contre, fortifie aussi bien le praticien que le patient, par le courage spirituel que donne la conscience de la domination de la Vérité sur tout ce qui voudrait nier la seule réalité du bien et la perfection de la création de Dieu.
Le chemin de la matière est le chemin de l'expérimentation, de la limitation, du doute, des tourments. C'est le chemin de l'espoir lié au hasard. Le chemin de la Science Chrétienne est le chemin d'une confiance intelligente en un Dieu que l'on comprend et en un homme que l'on voit et que l'on sent en tant que pur reflet de Dieu, l'Entendement divin qui crée tout. C'est le chemin de l'assurance justifiée, de la joie spirituelle, du progrès spirituel, de la pensée sainte et exaltée, produisant dans l'existence humaine l'harmonie mentale, morale et physique.
Christ Jésus fit cette déclaration d'une grande portée (Jean 14:6): «Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi.» De même que les Israélites d'autrefois furent amenés par les circonstances à choisir entre Baal et Dieu, les hommes d'aujourd'hui se trouvent dans l'obligation de choisir entre le chemin de la matière et le chemin du Christ comme étant le chemin démontrable du salut et de la santé. Que ceux qui, encore «dans la vallée du jugement», se tournent avec ardeur vers l'Esprit, acceptent la merveilleuse promesse contenue dans l'Apocalypse (3:8): «J'ai ouvert devant toi une porte que personne ne peut fermer.»