Comprendre la définition spirituelle du mot « enfants », telle qu'elle est donnée par Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures où nous lisons (p. 582): « Les pensées spirituelles et les représentants de la Vie, de la Vérité et de l'Amour », c'est connaître la vraie identité de l'enfant. Voir un enfant autrement, c'est admettre la fausse création que Mrs. Eddy définit en partie (ibid., p. 583) comme des « croyances sensuelles et mortelles. »
Ceci me fut clairement prouvé par un incident lorsque je commençai à enseigner dans une École du Dimanche de la Science Chrétienne. J'eus à faire face, dans la classe, à une situation qui semblait presque être un défi lancé ouvertement à la Vérité. Les rapports qui existaient entre les élèves étaient très inharmonieux et se manifestaient par un mépris total pour tout ce que représente une École du Dimanche de la Science Chrétienne. L'entêtement, l'impolitesse, l'inattention et l'indifférence se présentaient comme autant d'obstacles qui empêchaient la Vérité de se manifester.
Journellement et humblement je priai pour savoir comment corriger dans ma pensée tout concept erroné pouvant faire obstacle à la guérison. J'étudiai en priant la définition des enfants mentionnée ci-dessus, ainsi que le passage dans Unité du Bien où Mrs. Eddy dit (p. 23): « Les enfants divins sont nés de la loi et de l'ordre, et la Vérité ne connaît qu'eux seuls. » Une amélioration s'ensuivit, mais la situation n'était pas complètement guérie. J'étais encore incapable de voir l'erreur comme étant impersonnelle, car celle-ci à ce momentlà était devenue très réele pour moi en la personne d'une des élèves.
Je continuai à étudier ces passages et à prier pour obtenir plus d'éclaircissement. Un dimanche en me préparant pour aller à l'École du Dimanche, cette pensée me vint avec force: « Vous devez aimer comme Jésus aimait; vous devez aimer jusqu'à ce que vous voyiez la réalité; c'est alors, et alors seulement, que vous verrez l'enfant comme étant le représentant spirituel de la Vie, de la Vérité, et de l'Amour. » Ceci fut une surprise pour moi, car je croyais avoir aimé l'enfant de la même manière que les autres.
Pour en faire la preuve, je commençai à penser à chaque enfant séparément. A mesure que chacun se présentait à ma pensée, je me demandais: « Est-ce que mon amour pour cet enfant approche de l'amour du Maître ? » Chaque fois la réponse fut affirmative, jusqu'au moment où ma pensée se posa sur celle qui, je le sentais, avait été en grande partie responsable de la discorde. Quand alors je me posai de nouveau la question, je découvris qu'en toute franchise je ne pouvais répondre: oui.
C'est ainsi qu'il me fut révélé que lorsque je pourrais connaître cette enfant, telle qu'elle était vraiment, quand je pourrais aimer en voyant le réel au travers de l'erreur, alors le mesmérisme serait brisé et l'harmonie régnerait de nouveau. Le commandement de Christ Jésus devint plus impératif (Jean 15:12): « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Pendant la semaine qui suivit je méditai sincèrement ce que signifiait aimer comme Jésus aimait. J'évoquai les nombreuses guérisons accomplies grâce à la mise en pratique de cet Amour impersonnel, universel, et qui embrasse tout. Je pensai sans cesse combien ceux sur qui la pensée de Jésus s'était posée, avaient été bénis. Et je priai afin de savoir que je verrais exprimé dans cette enfant ce que Jésus y aurait vu — seul ce qui est aimant et digne d'être aimé.
Pendant ce temps je fus beaucoup aidée par le passage suivant tiré du numéro de juillet 1954 de The Christian Science Journal (p. 359): « Combien il est merveilleux d'avoir appris en Science Chrétienne que Dieu, qui crée tout, maintient aussi des rapports justes entre toutes Ses idées. Une idée de Dieu ne peut pas empiéter sur une autre idée, ni entrer en conflit avec elle, ni empêcher sa juste manifestation. Parce que toutes relations sont issues de l'Amour divin, elles doivent éclairer et libérer, et ne jamais être réactionnaires ou restrictives. » Je vis clairement que les fausses croyances concernant l'enfant, et qui m'avaient semblé si réelles, étaient en réalité sans existence, sans pouvoir, sans loi. Pleine de cette assurance, j'envisageai des progrès basés sur le Principe divin.
Mon cœur débordait de gratitude pour l'aide que je recevais, et je savais que mes prières étaient exaucées. L'Amour avait montré le chemin, et rien ne pouvait maintenant empêcher l'accomplissement de la loi divine de l'ordre et de la paix. Grâce à la conscience de l'Amour, la vraie identité de l'enfant fut révélée et l'harmonie fut rétablie. Les élèves commencèrent à exprimer l'Amour par de la considération et de la bonté, par une participation active aux Leçons-Sermons, et par plus de gratitude pour le travail à faire à la maison pendant la semaine.
Cette expérience qui m'apprit à aimer en voyant le réel au travers de l'erreur, me donna un concept plus spirituel des enfants, et grâce à cette compréhension un lien d'amitié plus étroit s'établit entre les élèves et moi. D'innombrables bienfaits s'ensuivirent. Cette démonstration de l'amour de Dieu fut une nouvelle preuve de la véracité des paroles de notre Leader dans Science et Santé (p. 206): « Dans la relation scientifique de Dieu à l'homme, nous trouvons que tout ce qui bénit l'un bénit tous, ainsi que Jésus le montra avec les pains et les poissons, — l'Esprit, non la matière, étant la source de toute subsistance. »
Voici le Seigneur, V Éternel, qui vient avec puissance; de son bras, il exerce le pouvoir souverain. Il apporte avec lui les récompenses et il se fait précéder du salaire. Comme un berger, il fera paître son troupeau, il recueillera les agneaux entre ses bras, il les portera dans son sein, et conduira doucement les brebis qui allaitent. — Ésaïe 40:10, 11.