Des hommes réfléchis ont souvent hésité à mettre leur confiance dans un sens mortel de vie. Ils ont comparé sa nature éphémère à un rêve. Ésaïe prophétisa au sujet des ennemis de Jérusalem (29:7): « Comme il en est d'un songe, d'une vision de la nuit, ainsi en sera-t-il de la multitude de toutes les nations qui combattront contre Ariel, de tous ceux qui l'attaqueront, elle et sa forteresse, et qui la serreront de près. »
Les sens mortels luttent contre le ciel, le royaume de Dieu; mais la Science Chrétienne explique que la vie mortelle est un rêve et que le soi-disant rêveur est le rêve et non pas l'homme. Mary Baker Eddy dit dans La Guérison chrétienne (p. 11): « Un rêve s'attribue le nom de rêveur, mais lorsque le rêve a cessé, on voit que l'homme est complètement séparé du rêve. » Grâce à la Science Chrétienne, nous pouvons rejeter le rêve — le faire cesser. Nous pouvons énergiquement refuser de croire que nous sommes les imaginations d'un rêve. Nous pouvons nous connaître en tant que race de Dieu, aussi éternellement éveillés que l'est le Père.
Christ Jésus décrivit les aspects variés du sens mortel comme des états de sommeil. Il engagea les humains à veiller, de crainte qu'au jour du règlement on ne les trouvât endormis. Les vérités concernant Dieu et l'homme, que nous révèle la Science Chrétienne, rompent le rêve de la vie matérielle et nous incitent à résister à chaque degré de mortalité.
La connaissance du fait que l'homme scientifique, la ressemblance de Dieu, demeure dans l'atmosphère de l'Esprit et est entièrement gouverné par son Créateur, nous incite à examiner notre sens actuel de vie. Les injustices et les inégalités, les péchés, les douleurs, et la pauvreté de l'existence matérielle n'ont pas de place dans le royaume de Dieu. De telles conditions impies ne peuvent se produire que dans un rêve. C'est seulement dans un rêve qu'il est possible de croire qu'une chose aussi fragile que la chair puisse entretenir la vie. Dieu seul crée la vie, et Lui seul détermine et soutient l'être.
Il est extrêmement utile d'insister sur le fait que le rêve mortel n'a pas plus d'influence sur l'existence de l'image de Dieu que le rêve nocturne n'en a sur les activités journalières de l'être humain. Dans les deux cas, il faut dissiper le rêve plutôt que s'efforcer de le changer. Nous pouvons toujours refuser de croire qu'un rêve continue ou que notre vie fait partie de l'énigme de la matière transitoire.
Si nous pensons que nous sommes des rêveurs, nous perdons notre pouvoir sur le sens mortel, car nous nous considérons à tort comme des mortels, alors que nous devrions nous identifier à la ressemblance de Dieu éternellement éveillée. Il est sage de déclarer que nous ne sommes pas un rêve, que nous ne pouvons pas plus faire partie d'un rêve que ne le peut l'Entendement divin dont nous sommes la ressemblance. Car Mrs. Eddy, en parlant du rêve mortel, dit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 491): « Qui dira, sans même comprendre la Science Chrétienne, qu'il n'est pas possible que ce soit ce rêve — plutôt que celui qui rêve — qui est l'homme mortel? »
La vie matérielle ne semble réelle et concrète qu'aux sens physiques qui font partie du rêve. Les mortels qui semblent nous entourer, troublant parfois notre vie, ceux qui constituent la longue suite d'ancêtres dont nous sommes issus, doivent tous être considérés comme des personnages qui peuplent le rêve mortel, et non pas comme des fils de Dieu qui se sont momentanément endormis.
A la page 250 de Science et Santé, Mrs. Eddy décrit le rêve nocturne dans lequel les mortels semblent éprouver des sensations matérielles. Elle dit: « Or je vous le demande: Y a-t-il plus de réalité dans le rêve de l'existence mortelle à l'état de veille que dans le rêve du sommeil? Il ne peut y en avoir, puisque tout ce qui paraît être un homme mortel n'est qu'un rêve mortel. »
En voyant l'homme mortel comme un rêve, nous dépersonnalisons le faux sens de l'existence, et nous reconnaissons que c'est une suggestion agressive et non un fait. Nous savons que nous avons appris à dépersonnaliser l'erreur lorsque nous cessons d'être troublés par la conduite des personnages de rêve, et que nous refusons de craindre, de haïr, ou d'être scandalisés par des suggestions que nous savons être irréelles. Seul le sens spirituel présente l'homme véritable, la ressemblance de Dieu.
Le rêve a cessé, dans une certaine mesure, pour ceux qui sont devenus conscients des vérités spirituelles. L'homme réel est moins voilé par le rêve et apparaît dans la lumière plus claire de la perfection non contaminée. Dans l'ascension du Maître, le rêve cessa complètement, et le Fils immortel de Dieu fut révélé. C'est là le but que Jésus a fixé pour tous les hommes.
L'entendement mortel n'est pas toujours facile à réveiller, car, de même qu'un homme qui a sommeil refuse d'être dérangé le matin, l'entendement mortel s'oppose à être réveillé. Il préfère prolonger le rêve adamique de la vie mortelle; le détruire serait tâche trop difficile. Mais l'intelligence incite à comprendre que le faux sens ne doit pas être prolongé, car le rêve augmente et oppose plus de résistance à la Vérité quand il n'est pas détruit.
A Gethsémané, Christ Jésus refusa de céder aux influences hypnotiques qui plongèrent ses disciples fidèles dans un profond sommeil. Voyant qu'ils n'étaient pas prêts à résister au rêve que lui-même faisait disparaître de sa propre existence, le Sauveur dit (Marc 14: 41): « Vous dormez maintenant, et vous vous reposez! C'est assez; l'heure est venue! Le Fils de l'homme va être livré entre les mains des pécheurs. »
Aujourd'hui le Scientiste Chrétien doit refuser de trahir la Science qu'il professe, en négligeant de rejeter le rêve mortel qui prétend engloutir notre race. Il devrait toujours penser à ces paroles du Maître (verset 38): « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation. » En restant éveillés et en étant pleinement conscients de la présence de Dieu et de la perfection spirituelle de l'homme, nous aidons le monde à faire cesser le rêve pour dévoiler l'ordre éternel de la Science divine.
