Jusqu'aux extrémités du monde, le jour de Pâques on entendra dans des sermons, des cantiques et sur les lèvres des chrétiens ces paroles pleines de joie: « Il est ressuscité! » « Christ est ressuscité! » Que signifie pour les Scientistes Chrétiens le jour de la résurrection? Il expose la grande démonstration du Maître, la preuve que la mort est non pas vine réalité mais une illusion, une chose irréelle devant être repoussée. La résurrection de Jésus établit une fois pour toutes le fait que l'homme possède d'une manière inhérente la maîtrise sur la croyance que la vie est dans la matière, donc soumise à la mortalité.
En Science Chrétienne, la résurrection représente la spiritualisation de la conscience humaine; elle implique des vues de Dieu nouvelles, plus claires, montrant qu'il est Esprit, tandis que l'homme est Son expression parfaite; elle signifie l'abandon des croyances mortelles matérielles, qui font place aux concepts spirituels de la création. Donc quand le Scientiste Chrétien dit: « Christ est ressuscité, » il indique réellement que le Christ, la Vérité, la vraie nature de l'homme, est plus clairement perçu. Cela s'est accompli non seulement par la démonstration de Jésus, mais encore grâce à l'intelligence et à la démonstration de la Science Chrétienne dans la carrière de chaque disciple.
La résurrection véritable n'est pas essentiellement physique; elle est spirituelle. Le corps de Jésus fut ressuscité, retrouva son activité normale parce que le Conducteur spiritualisait continuellement sa pensée, surtout à l'époque où ses ennemis le croyaient mort, enfermé dans la tombe.
Parlant des cultes de Pâques, Mrs. Eddy fait cette remarque (Miscellaneous Writings, p. 179): « La nouvelle religion déclare: “Il n'est pas ici; la Vérité n'est point dans la matière; il est ressuscité; pour nous, la Vérité a pris beaucoup plus d'importance — nous sentons mieux qu'elle est vraie, spirituelle.” Un peu plus loin, elle ajoute: « Quelle est la pierre qui semble se dresser entre nous et l'aube de la résurrection? C'est la croyance à l'entendement dans la matière. Pour avoir part à la résurrection spirituelle, il nous faut abandonner l'ancienne conscience d'après quoi l'Ame serait dans le sens matériel. »
Tôt ou tard, chacun doit s'élever jusqu'à la certitude que la vie est entièrement spirituelle. A mesure que l'on saisit ce grand fait, on dépouille toujours davantage les vieilles croyances, les lois de la mortalité; par des résurrections successives, le disciple s'élèvera jusqu'à la démonstration finale de son identité éternelle comme fils de Dieu.
A cet effet, la glorieuse Science du christianisme éclaire sa pensée et lui permet de comprendre que le Consolateur, la manifestation de la Vérité, de la Vie, de l'Amour, travaille toujours avec lui, le guidant et le protégeant sur la route qui mène des sens à l'Ame. Il connaît ainsi la gloire du Christ ressuscité — la mise en honneur de la Vérité dans la conscience humaine, révélant le fait que la nature et l'existence de l'homme sont entièrement spirituelles.
La vraie résurrection de Jésus n'était point un cas momentané se rattachant à une certaine époque. Elle se manifesta lorsque tout jeune encore, il reconnut sa mission en Christ et dit à Marie et à Joseph qu'il lui fallait être occupé des affaires de son Père. Elle se poursuivit alors que, travaillant comme charpentier, il apprenait à connaître toujours davantage le Christ.
Chez lui, le Christ avait de plus en plus la première place; on le remarqua dans le ministère chrétien de Jésus et dans son expérience à Gethsémané, où il se soumit entièrement à la volonté de Dieu. On en eut la preuve lors de son jugement, de sa crucifixion et finalement de son ascension, où la conscience de Jésus fut entièrement affranchie des prétentions mortelles; alors il sut que lui-même était en tous points l'image et la ressemblance de Dieu, de l'Esprit.
Pendant sa carrière terrestre, le Maître démontra toujours que les anges de la présence divine étaient avec lui — les pures pensées de Vérité, d'Amour, qui sont éternellement proches pour élever la conscience au-dessus des ombres terrestres. Au sépulcre, le premier matin de Pâques, un ange apparut aux deux Maries, messager radieux qui leur adressa ces paroles (Matth. 28:6): « Il n'est pas ici; il est ressuscité, comme il l'avait dit. » Plus tard, le Maître bien-aimé se montra aux disciples, lors du repas matinal que célèbrent les Scien- tistes Chrétiens, qui communient silencieusement avec l'Esprit dans le pieux désir de manifester davantage le Christ et de vivre chaque jour selon sa loi.
A ceux qui semblent être serrés dans le linceul du matérialisme ou ensevelis dans les profondeurs de l'abattement, des maladies, de la servitude et du désespoir, les anges de la présence divine adressent aujourd'hui ce message: « Il n'est pas ici; il est ressuscité. La vie ne réside pas dans la matière, dans la contemplation des péchés mortels ou des fausses croyances d'un entendement matériel. »
A ceux que tourmentent les remords au sujet du passé, les peines dont ils souffrent actuellement, la peur de l'avenir, les anges de Dieu promettent le bien en abondance et donnent la certitude de la résurrection. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy a dit (p. 299): « Mes anges sont des pensées exaltées apparaissant au portail de quelque sépulcre, où la croyance humaine a enseveli ses espérances terrestres les plus chères. Ils montrent du doigt les cimes élevées d'une confiance nouvelle et glorifiée, et des idéals plus élevés de la vie et de ses joies. » Elle termine par cette remarque: « Si nous écoutons attentivement ces guides spirituels, ils séjourneront chez nous, et nous accueillerons “des anges sans le savoir.” »
Accueillir ces messagers célestes, admettre les vérités angéliques de la Science Chrétienne, leur obéir, connaître la résurrection progressive de la Vérité dans la compréhension, avec les signes qui l'accompagnent — voilà ce dont nous avons besoin.
En 1902, Mrs. Eddy envoya aux Scien- tistes Chrétiens de Concord, New-Hampshire, une lettre qui contient pour chacun de nous un message actuel d'espoir et de réconfort. On y trouve le passage suivant (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 155): « Qu'en cet heureux matin de Pâques, les membres de cette chère église ressentent une pure paix, une joie nouvelle, une claire vision des cieux ici même, — le ciel au-dedans de nous, — un sentiment plus actif du Christ ressuscité! Puisse la lumière s'étendre à l'horizon de leurs espérances, éclairant leur foi par une aurore qui ne connaisse point le crépuscule et la nuit. »
