En Science Chrétienne nous apprenons que la santé, l'harmonie, le succès ne dépendent pas de la révolution du globe terrestre, de la position ou de l'influence que pourraient avoir le soleil, la lune ou les planètes. Ces qualités ne sont pas subordonnées aux heures du jour ni aux ténèbres nocturnes. Elles dépendent de Dieu, de l'Ame, qui éclaire et maintient éternellement toute Sa création. En vérité chacun reçoit la lumière du Christ, la vraie nature de l'homme, qui demeure à jamais dans le rayonnement de l'Ame.
Le Psalmiste entrevit certes le pouvoir toujours présent du Christ qui peut dissiper les ombres de l'erreur. Sous l'influence de l'inspiration, il écrivait (Ps. 139:11, 12): « Si je dis: “Seules les ténèbres pourront me cacher,” alors la nuit même devient lumière autour de moi. Pour toi les ténèbres ne sont pas obscures: la nuit resplendit comme le jour. » Dans un autre psaume (63:7), il montre qu'on trouve le bonheur en se tournant vers Dieu et en méditant Sa bonté « pendant les veilles de la nuit. »
Le Scientiste Chrétien a l'occasion de se préparer au repos de la nuit. Il a soin d'élever ses pensées, de reconnaître sans réserve et avec joie la présence constante de l'Amour. Il déclare d'un cœur sincère que Dieu, la Vie, est la source de tout pouvoir, de l'action, de la pensée et de la substance. Il sait que sa vraie conscience s'identifie complètement et d'une manière inséparable avec l'Entendement divin, qui ne sommeille jamais et ne demeure pas dans les ténèbres ou le vide de l'inconscience.
Le Scientiste Chrétien s'assure que lui-même est englobé dans la création comme une des idées que Dieu chérit, qui demeurent dans la parfait lumière de l'Ame, reflétant la santé, l'harmonie, l'activité parfaite. L'auteur des Proverbes dit (3:21): « Garde la sagesse et la prudence; » puis il ajoute (versets 23, 24): « Alors tu marcheras avec assurance dans ton chemin, et ton pied ne bronchera pas. Si tu te couches, tu n'auras point de frayeur; et quand tu seras couché, ton sommeil sera doux. »
Dans la parabole des dix vierges, celles qui étaient sages avaient pris de l'huile dans des vases avec leurs lampes pour aller à la rencontre de l'époux arrivant au milieu de la nuit, et pour se rendre à la fête en sa compagnie. Ainsi le Scientiste Chrétien prend avec soi dans les heures noctures sa consécration au bien, sa confiance dans la sollicitude et la vigilance de Dieu. Il ne craint pas les terreurs de la nuit ou les suggestions de douleur, de souffrance, d'insomnie. S'il se réveille pendant la nuit et semble souffrir, avoir des craintes ou quelque discord, sa lampe spirituelle remplie d'huile est à sa portée. Il l'allume en reconnaissant l'inspiration et l'activité célestes du Christ toujours proche. Il se détourne immédiatement des suggestions que présentent les sens matériels; à la lumière de la Vérité il entre dans la salle des noces — le domaine de la pensée spirituelle — où la conscience est unie au Christ.
Malgré les ténèbres nocturnes et les urgentes prétentions de l'erreur, le disciple et ceux qui veillent avec lui insistent sur la plénitude de Dieu en qui tout est inclus. Ils reconnaissent l'autorité divine de l'Esprit. Notre Leader, Mary Baker Eddy, déclare (Miscellaneous Writings, p. 276): « En Science Chrétienne, minuit sera toujours l'heure nuptiale, jusqu'à ce qu'il n'y ait “plus de nuit.” Les sages auront leur lampe allumée, et la lumière éclairera les ténèbres. C'est quand tout est sombre qu'on voit surgir la gloire du Seigneur; c'est dans l'affliction qu'on trouve le divin Amour. » A ce propos nous nous rappelons le cas des disciples qui pendant la nuit luttaient contre les vents et les vagues, tandis que Jésus dormait. A l'heure la plus sombre, en proie à la crainte et au désespoir, ils réveillèrent le Maître dont la pensée déjà unie au Christ domina sans peine la conjoncture. Ces paroles (Marc 4:39): « Tais-toi, sois tranquille, » produisirent le calme physique et mental.
Parfois à l'heure la plus sombre les hommes se sont élevés jusqu'aux cimes de l'inspiration et de la vision spirituelles, dépassant les révélations des heures ensoleillées. Dans les ténèbres du tombeau Jésus prouva l'absolu néant de la matière; il démasqua les fausses prétentions du mal cherchant à troubler les hommes ou à détruire la vie. La persévérance dans la vérité, l'entière consécration au bien dissipent à coup sûr les ténèbres de l'erreur et procurent au disciple la guérison, le calme et le repos.
Si l'on se réveille d'un songe pénible mais qu'on se tourne et se retourne dans son lit, pourquoi faudrait-il revenir au songe? Le disciple a besoin de se réveiller, plus encore que de trouver le repos dans l'inconscience. Il peut lire, étudier, méditer les grands faits de l'être spirituel. Comme le dit notre Leader, cette activité nous repose mieux encore qu'un long sommeil.
Quand le Maître communiait avec Dieu dans le jardin de Gethsémané, ses disciples dormaient, tandis que lui trouvait dans la prière la paix et le réconfort. A l'heure la plus sombre il s'en remit entièrement au divin Amour et dit (Matth. 26:39): « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » Notre bien-aimée Leader, qui suivit les traces du grand Conducteur, avait eu parfois des heures très sombres; aussi put-elle écrire (Miscellaneous Writings, p. 347): « Ceux qui ne connaissent pas d'autre volonté que la Sienne saisissent Sa main, qui les conduit des ténèbres à la lumière. »
Les Scientistes Chrétiens sont reconnaissants d'avoir l'exemple et les instructions de ces deux grands prophètes représentant le pouvoir de la Vérité. L'un et l'autre s'abandonnèrent entièrement à Dieu dans leur généreux amour envers le genre humain; ils purent démontrer la lumière toujours présente du Christ qui n'est jamais en défaut.