Parmi les trois citations de Science et Santé avec la Clef des Écritures que désigna son auteur, Mary Baker Eddy, comme pouvant être inscrites sur les murs d'une Église Scientiste Chrétienne, la première est peut-être celle qu'on emploie le plus souvent. La voici telle qu'elle se trouve à la page 494 du livre de texte: « L'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain, et y répondra toujours. »
En énonçant cette grande vérité et sa promesse encourageante, Mrs. Eddy s'appuyait sur de nombreux passages scripturaires. Elle étudiait à fond la Bible; en la lisant avec une compréhension spirituelle inspirée de Dieu, elle saisit ce fait qui la frappa: les choses passant pour des miracles sont seulement les signes ou les preuves indiquant l'opération de la loi divine — loi d'harmonie, de santé, de protection et de sollicitude. Il fut révélé à Mrs. Eddy que l'Être divin est absolument pur et parfait; pour elle cette assurance était fondamentale. Le prophète Habacuc dit au sujet de Dieu (1:13): « Tu as les yeux trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l'iniquité. »
Ainsi la Science Chrétienne nous amène à voir que maintes expériences rapportées dans la Bible prouvent le pouvoir, la protection et la sollicitude de l'Amour divin. Nous y lisons que pendant quarante années les Israélites furent soutenus lorsqu'ils se rendaient dans la Terre Promise après avoir quitté l'Égypte et son esclavage; qu'Élie le prophète fut nourri par les corbeaux qui lui apportaient soir et matin du pain et de la viande, puis par la veuve de Sarepta qui avait cru que sa petite provision de farine et d'huile était presque épuisée. Les Écritures relatent que quand cette veuve accepta l'assurance d'Élie touchant l'abondance, « la farine ne s'épuisa pas dans la jarre, et l'huile ne manqua pas dans la cruche » (I Rois 17:16).
Une autre veuve, en proie à la pauvreté et à la crainte, eut aussi la preuve frappante que la sollicitude de l'Amour divin est infaillible, illimitée. Quand cette femme eut recours au prophète Élisée, il lui dit de verser le peu d'huile qu'elle semblait avoir dans des vases vides empruntés aux voisins; en conséquence elle put payer sa dette puis vivre elle et ses fils de ce qui restait.
Mieux que tout autre, le Christ Jésus fit voir et démontra que l'Amour divin ne manque jamais de subvenir aux besoins des hommes. Le Maître avait une connaissance approfondie de Dieu et marchait avec Lui, l'appelant son Père et notre Père, ce qui marquait son affection. Aussi guérissait-il les maux de tous genres: les boiteux marchaient, les aveugles voyaient, les sourds recouvraient l'ouïe, les morts ressuscitaient, la tempête se calmait. En plus d'une occasion des milliers de personnes qu'attiraient ses paroles et ses œuvres, furent nourries matériellement — comme aussi spirituellement — quoiqu'il n'y eût comme vivres qu'un peu de pain et quelques poissons.
Jésus le Christ n'acceptait pas les limitations, car il fondait toujours sa pensée et ses actes sur l'entière liberté et l'activité spontanée de l'Entendement divin, de l'Amour infini constituant et gouvernant tout ce qui est vrai au sujet de l'homme, image ou reflet de Dieu. Après avoir guéri un homme infirme depuis trente-huit ans, Jésus dit aux Juifs (Jean 5:19): « Le Fils ne peut rien faire de lui-même; il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; car tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. » Par ses œuvres curatives, le Maître prouva qu'elles sont bonnes, harmonieuses, parfaites, immortelles les choses que le Père connaît et accomplit.
La manière dont Élisée secourut la veuve dont un créancier allait prendre les fils pour en faire des esclaves, illustre le fait qu'en répondant au besoin des hommes ce sont les ressources infinies de l'Amour qui s'expriment. Quand Élisée lui demanda ce qu'elle avait dans sa maison, la veuve répondit qu'elle n'avait qu'une fiole d'huile. Le prophète lui dit alors d'emprunter tous les vases vides qu'elle pourrait obtenir. Il lui recommanda de fermer la porte sur elle et ses enfants, puis de verser l'huile dans tous les vases.
Selon la Bible, comme il restait encore de l'huile « elle alla raconter le fait à l'homme de Dieu, qui lui dit: Va vendre l'huile et payer ta dette; puis, toi et tes fils, vous vivrez de ce qui restera. » L'on peut admettre qu'en fermant la porte sur elle et ses fils, elle devait exclure les croyances mondaines de crainte, d'échec, de limitations et de pénurie, de remords et de rancune. Puis il lui fallait verser, ou mettre en œuvre, et partager ce qu'elle avait, même si la provision avait paru insuffisante et maigre. A cet égard il est bon de se rappeler l'interprétation spirituelle du mot « huile » donnée par Mrs. Eddy à la page 592 de Science et Santé: « Consécration; charité; douceur; prière; inspiration céleste. » Évidemment Élisée ne considérait pas la situation sous son apparence humaine. Au lieu de voir une veuve appauvrie, effrayée, et un créancier cruel, le prophète envisageait sans doute le problème sur la base de la plénitude divine et du bien que l'Amour procure en abondance à l'homme. La veuve devait accepter et mettre à profit ces ressources en employant ce qu'elle avait dans sa maison.
Il y a là pour nous des leçons bien claires. Tout être humain a quelque chose de bon dans sa demeure ou sa conscience, fût-ce seulement un désir d'amélioration, de liberté véritable, de santé et d'harmonie, de paix et de perfection. Ce désir devient plus stable et plus fort quand on y voit la preuve que la Vérité et l'Amour tout-puissants apparaissent à celui qui se rend compte que l'influence du Christ guérisseur lui est nécessaire. Notre Leader, Mrs. Eddy, indique cela dans un passage de Miscellaneous Writings (p. 37): « L'Entendement immortel est Dieu; cet Entendement se manifeste dans toutes les pensées, tous les désirs attirant le genre humain vers la pureté, la santé, la sainteté, les faits spirituels de l'être. »
Comme la veuve, nous devons utiliser avec reconnaissance, exprimer et partager le bien que nous possédons. Il faut fermer la porte de notre pensée aux suggestions de crainte, de limitations, de rancune, de discorde et de maladie. Nous devons tenir pour fausses toutes ces suggestions malignes comme le fit notre Modèle, qui dit que tout mal vient de Satan, le menteur et père du mensonge. Obéir à la loi de Dieu nous permet de réaliser que les ressources infinies du divin Amour — le bien, la santé, la paix — trouvent à s'exprimer par nous dans l'intérêt de nos frères, ce qui est pour tous une bénédiction.
Puisque l'Amour divin répond à tous les besoins des hommes, il est clair qu'au fond ce qu'il faut à chacun c'est ce divin Amour. Nous pouvons réaliser et prouver la présence, le pouvoir, l'action salutaire de l'Amour divin en exprimant ses qualités envers tous ceux avec lesquels nous sommes en contact — qualités telles que la gratitude, la douceur, le dévouement, la tendresse. Les ressources infinies de l'Amour divin, la bonté, la douceur, la gratitude se manifestent sans cesse et d'une manière impartiale pour répondre aux besoins des hommes. Les infinies ressources de l'Entendement divin, la sagesse, l'intelligence parfaites s'expriment continuellement envers tous et pour tous; elles répondent ainsi à nos besoins sous ce rapport. Mrs. Eddy fait ressortir l'application pratique de ces vérités en montrant que nous recevons de Dieu, de l'Entendement les idées spirituelles qui à leur tour nous donnent les ressources quotidiennes.
Donc quand nous nous trouvons en face d'un besoin spécial, ne concentrons pas nos pensées sur la chose qui nous paraît nécessaire, mais obéissons plutôt à cette exhortation de l'Écritures (Ésaïe 45:22): « Tournez-vous vers moi et soyez sauvés, vous tous, qui habitez les extrémités de la terre! Car je suis Dieu et il n'y en a pas d'autre. » Nous constaterons alors que l'infini provision des vraies idées spirituelles s'exprimant par nous répond à tous nos besoins.