En général on aime à se remémorer les heureux jours de l'enfance; de même beaucoup d'entre nous qui suivent déjà depuis quelque temps le chemin menant des sens à l'Ame, pensent avec bonheur à leur premier contact avec la vérité qui conduit les hommes, les guérit et les sauve.
Certains étaient peut-être au désert lorsque pour la première fois ils virent la lumière et entendirent la voix de la Vérité. Dans leur grande détresse, quand tout leur paraissait sombre, tragique, ils avaient crié à Dieu qui leur avait répondu. Ils s'étaient sans doute tournés complètement vers Dieu et dans leur angoisse, comme ils se sentaient humainement très faibles, ils s'étaient déchargés sur Lui du problème qui les accablait.
Lorsqu'on fait ainsi appel à Dieu, la réponse vient toujours, selon la promesse qu'Ésaïe exprime en ces termes (65:24): « Avant qu'ils crient vers moi, je les exaucerai; ils parleront encore, que je les aurai déjà entendus. » Cette réponse devient le premier pas sur le chemin qui conduit à une intelligence plus profonde de Dieu. Elle nous révèle la manière dont agit Dieu, le divin Principe. Elle montre de quelle façon le Christ rédempteur vient comme à l'époque de Jésus transformer les circonstances humaines. Notre Leader, Mary Baker Eddy, déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 25): « La divinité du Christ fut rendue manifeste dans l'humanité de Jésus. » Et la Préface du même ouvrage dit en outre (p. vii): « Pour ceux qui s'appuient sur l'infini et qui en font leur soutien, aujourd'hui est gros de bienfaits. »
Ce fut le cas pour l'auteur du présent article; pendant la première Guerre mondiale, comme sa détresse était grande, il se tourna complètement vers Dieu, bien qu'il n'eût alors compris que dans une faible mesure la Science Chrétienne. Les bénédictions qu'il obtint furent abondantes. En conséquence il put saisir toujours davantage la sollicitude de Dieu, les biens qu'Il nous assure, et cela se confirme maintenant jour après jour. Grâce à ce développement, des fractures, une gangrène stationnaire suite de blessures faites par une balle, purent être guéries, de même que plusieurs autres maux de moindre importance. Ainsi la réalisation plus complète de la Vérité se lève pour la conscience humaine, apportant la bénédiction promise dans le livre du prophète Malachie (3:10): « Mettez-moi de la sorte à l'épreuve, dit l'Éternel des armées. Et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance. »
Parfois se présente à la conscience du disciple une pensée de ce genre: Depuis ma première guérison, les progrès restent lents ou même nuls, malgré tous mes efforts pour avancer spirituellement. C'est là une fausse suggestion de l'entendement mortel qui cherche à nous décourager. Il faut en reconnaître la nature — il s'agit d'une tentative de l'erreur prétendant étouffer les progrès. Or le vrai progrès spirituel ne peut être soit interrompu soit ralenti. Il récompense tous ceux qui se montrent fidèles à leur compréhension de la Science Chrétienne. Dans Science et Santé (p. 233), Mrs. Eddy nous donne cette assurance: « Chaque jour exige de nous de plus hautes preuves, plutôt que des professions de pouvoir chrétien. Ces preuves consistent uniquement en la destruction du péché, de la maladie et de la mort par le pouvoir de l'Esprit, comme Jésus les détruisait. C'est là un élément de progrès, et le progrès est la loi de Dieu, laquelle loi n'exige de nous que ce que nous pouvons certainement accomplir. »
Un petit renard qui veut quelquefois ravager nos vignes, c'est la suggestion que les bénédictions de Dieu se font attendre. Mais une longue attente n'est pas nécessaire. Comme le dit Paul (II Cor. 6:2): « Voici maintenant le temps favorable; voici maintenant le jour du salut ! »
Arrêtons-nous un instant pour réfléchir au fait que nous avons un pouvoir spirituel illimité émanant de Dieu, à notre portée ici même et dès maintenant. Mais il faut le revendiquer en sachant que l'homme est la réflexion, l'image ou la ressemblance de Dieu. Avec quelle gratitude nous devrions nous rappeler nos premiers réveils: ils nous montrèrent, faiblement peut-être, les bénédictions qui se révéleraient à mesure que nous arriverions à comprendre le Christ, la Vérité, et à mettre en pratique cette intelligence.
Nous n'avons point à nous rendre dans un lieu spécial ni à changer quoi que ce soit pour trouver Dieu et Son royaume. Ils sont précisément là où nous sommes. Mais nos yeux doivent s'ouvrir à la réalité spirituelle, et nous devons prouver ces paroles de Jésus (Luc 17:21): « Le royaume de Dieu est au dedans de nous. »