C'est vraiment une joie d'enseigner à l'École du dimanche les tout petits. Mais certains hésitent à entreprendre cette tâche; ils craignent de ne pouvoir rendre les leçons assez simples ou de ne pas savoir faire régner l'ordre dans leur groupe.
La chose n'est pas difficile: les enfants seront heureux s'ils sentent qu'ils ont vraiment part à la leçon. Nous n'avons point à leur parler d'une manière puérile. Ce qu'il faut, c'est avoir nous-mêmes la vraie nature de l'enfant. Il s'agit non pas de leur prêcher mais de s'entretenir avec eux. Ils aiment à parler de Dieu et leur confiance à l'égard du tendre Père-Mère nous enseignera bien des leçons.
Avec les tout petits il est bon de s'intéresser au sujet qui les préoccupe surtout. Dans mon groupe par exemple, un dimanche, Charles tenait à nous dire: « En venant ici j'ai vu un petit chat. » Immédiatement, au lieu de raconter l'histoire que j'avais préparée, je fis une brève remarque au sujet de ce chat.
Puis je parlai de mon propre minet, que la Science Chrétienne avait guéri quand il s'était fait mal. Si l'intérêt des enfants est éveillé dès le début ils sont généralement prêts à entendre ce qu'on leur dit ensuite.
Quand se fait l'appel, nous parlons de ce que veut dire être présent. Chacun des élèves répond « présent » lorsque je lis son nom. Parfois je demande: « Qui d'autre est présent? »
« Vous, » dira-t-on peut-être.
« Qui est-ce qui est toujours présent, partout? » Ils répondent que c'est Dieu, l'Amour. A l'occasion je cite le cantique de Mary Baker Eddy commençant par cette ligne: « Douce présence, force, joie et paix » (Poems, p. 4). Tous aiment beaucoup ce cantique qu'ils appellent « Douce présence. » Ils peuvent comprendre que la douce présence de Dieu est partout. Même si Maman et Papa ne sont pas ici, l'Amour, le Père-Mère est avec nous et prend soin de Ses enfants.
Cette question se pose parfois: « Puisque ce petit monde ne sait pas lire, à quoi sert d'avoir sous la main la Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy? » Bien entendu ces livres sont indispensables. L'attitude de la monitrice et le soin dont elle fait preuve à l'égard de ces précieux volumes, engagent les emfamts à les aimer aussi. Dans mon groupe les livres de texte — la Bible et Science et Santé — sont constamment en usage. Chaque dimanche nous avons à leur sujet une petite discussion. Prenant la Bible je leur demande: « Qu'est-ce que ce livre? » Ils l'appellent toujours « la sainte Bible. » Tenant devant eux Science et Santé, je dis ensuite: « Et celui-ci, notre second livre de texte? » Ils en savent le titre complet: Science et Santé avec la Clef des Écritures. « Qui en est l'auteur? »
Ils n'hésitent pas à répondre: « Mary Baker Eddy. »
Cela les intéresse de savoir que la Bible se compose de plusieurs livres écrits par différentes personnes. Si j'en lis un passage, je leur dis toujours le nom du livre. Ils ont compris que la Bible est en deux parties, l'ancienne et la nouvelle. Nous disons dans quelle partie figurent les différentes histoires qu'ils connaissent. « Le petit Moïse, » « le jeune Samuel, » Joseph et « sa robe de diverses couleurs, » sont tous dans l'ancienne partie. Les histoires qui parlent de Jésus et de ses amis sont dans la nouvelle partie.
Les enfants aiment à tenir les livres et m'aident à trouver les passages que je cherche. Dans notre École du dimanche les Bibles ont des encoches, et quand je dois y lire quelque chose, à tour de rôle les enfants avec mon aide mettent leur petit pouce à la bonne place. Ils estiment que c'est un grand privilège.
Ils sont en train d'apprendre les synonymes de Dieu qui figurent à la page 587 de Science et Santé. Un dimanche, comme la leçon avait pour sujet « Entendement, » nous lûmes à la page 311 de Science et Santé: « Dieu est Entendement. » Puis à la page 469: « L'Entendement est Dieu. » Tous trouvèrent intéressant qu'on pût dire la chose de deux manières, et ils firent de même avec les autres synonymes. Dans la Leçon-Sermon qu'indique le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne, je rencontre toujours des passages qui conviennent à la pensée enfantine.
Les enfants de ce groupe habitent au bord de la mer, et ils aiment à savoir que Jésus aussi vivait au bord de l'eau. Les pêcheurs et les bateaux leur sont familiers, et cela les intéresse d'apprendre que Jésus avait pour amis des pêcheurs qui l'emmenaient dans leur barque. Ils comprennent un peu ce que Jésus entendait dans sa parabole de l'homme sage dont la maison résista à la pluie et aux vents parce qu'elle était bâtie sur le roc, et de l'homme insensé qui avait construit sur le sable, de sorte que sa maison tomba. Un certain dimanche nous trouvâmes dans la Bible plusieurs versets contenant le mot roc, par exemple: « L'Éternel est mon rocher, ma forteresse et mon libérateur! Mon Dieu est le roc où je trouve un refuge » (Ps. 18:3). Puis nous lûmes dans le chapitre 7 de Matthieu, versets 24 à 27, la parabole du Maître, qui figurait cette semaine-là dans la Leçon-Sermon. Le groupe s'y intéressa beaucoup et demande souvent à l'entendre. Les tout petits comprennent qu'ils bâtissent leur maison sur le Roc, la Vérité, quand ils obéissent aux dix commandements et mettent en pratique les béatitudes.
Chaque dimanche, nous parlons de l'oraison dominicale. Lorsque les enfants voulurent savoir pourquoi on l'appelle ainsi, j'expliquai ces termes puis je lus dans la Bible (Luc 11:1) que Jésus donna cette prière à ses disciples parce qu'ils lui demandaient comment il faut prier. Ligne après ligne, les élèves apprennent à la dire avec l'interprétation spirituelle qu'en donne Mrs. Eddy aux pages 16 et 17 de Science et Santé.
Célia, qui écoute avec la plus grande attention les récits de la Bible, s'intéressa beaucoup à une remarque faite en passant: Jésus et ses amis, fis-je observer, prenaient souvent leur repas dehors, comme si c'était un pique-nique. Un jour des centaines de personnes étaient venues écouter ce que Jésus disait de Dieu; après être restées là bien longtemps elles eurent faim, et il n'y avait pas d'autres provisions que « cinq pains d'orge et deux poissons, » qu'un jeune garçon avait apportés. Nous lûmes alors au chapitre six de Jean comment Jésus put nourrir cinq mille hommes — récit qui se trouvait cette semaine-là dans la Leçon-Sermon.
Je tiens à répéter qu'il n'est pas difficile d'instruire les tout petits. Laissons-les parler de Dieu. Sans doute ils voudraient quelquefois parler aussi d'autre chose. Mais s'ils nous disent ce qu'ils auront à dîner, ou s'ils demandent qu'on regarde leur robe ou leur manteau neufs, on peut toujours faire ressortir la bonté du Père qui prend soin de tous Ses enfants. Ensuite il est facile d'en revenir à Dieu.
Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Attachez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre... Ne vous mentez pas les uns aux autres: vous vous êtes dépouillés du vieil homme avec ses œuvres, et vous vous êtes revêtus du nouvel homme qui se renouvelle sans cesse, à l'image de celui qui l'a créé, jusqu'à ce qu'il parvienne à la pleine connaissance. — Colossiens 3:1–10.