« Il fait entendre sa voix, la terre se fond, » lisons-nous au psaume quarante-six (verset 7). Quel est ce pouvoir qui par sa simple expression dissout le matérialisme? « C'est l'Esprit, le créateur et le soutien de tout ce qui est bon, substantiel et réel, » répond la Science Chrétienne. C'est la voix même qui dit au commencement (Gen. 1:3): « Que la lumière soit! Et la lumière fut. » Quand l'Esprit fait connaître sa propre perfection perpétuelle, le mal et la matière disparaissent nécessairement pour la conscience humaine.
La voix de l'Esprit est entièrement divine. On l'entend lorsque les sens mortels se taisent. Dans le calme de la compréhension spirituelle l'on communie avec Dieu, avec l'Esprit. La seule voix est celle de Dieu, dont l'homme et l'univers sont toujours les auditeurs réceptifs. L'homme, reflet spirituel de Dieu, entend Sa parole, car il est un avec Lui. Nécessairement l'homme fait attention à ce que Dieu affirme sans cesse — la bonté, la santé, la perfection, l'intégralité spirituelles. Là où se trouve le bien, il n'y a pas de mal. Accueilli dans la conscience humaine, le bien réduit au néant la croyance du mal qui lui est contraire, car le droit et l'injustice, la lumière et les ténèbres, ne peuvent demeurer ensemble.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy fait cette remarque (p. 15): « Les lèvres doivent être muettes et le matérialisme doit se taire, pour que l'homme puisse avoir audience de l'Esprit, le Principe divin, l'Amour, qui détruit toute erreur. » Les paroles de Dieu ne sont point des déclarations philosophiques abstraites. Ce sont des réalités tangibles, substantielles, vigoureuses. Elles représentent la vérité spontanée, irrésistible. La manifestation complète de Dieu c'est le Christ, l'expression parfaite de Son éternelle nature spirituelle. Christ, la voix de Dieu, ne garde jamais le silence. Sans cette voix il n'y aurait point d'existence ou d'être, car Christ manifeste le pouvoir de la Vie, la lumière de la Vérité et de l'Amour.
Dieu manifeste Sa plénitude dans Ses idées parfaites immortelles. Sa tendre déclaration de perfection spirituelle apparaît dans la vie journalière lorsqu'on reconnaît Sa présence, lorsqu'on Le comprend et Lui obéit.
Dans Science et Santé, Mrs. Eddy nous présente une allégorie — le procès d'un homme que l'entendement mortel condamne à mourir d'une maladie de foie. Il a recours au tribunal supérieur de l'Esprit, où la Science Chrétienne est l'avocat chargé de le défendre. Un nouveau jugement a lieu, fondé sur les statuts plus élevés de l'Écriture; et nous lisons: « Le Jury des Sens Spirituels tomba immédiatement d'accord sur le verdict, et à travers la vaste salle d'audience de l'Esprit retentit ce cri: Innocent! » (p. 442.)
Ce verdict résume le jugement de Dieu en notre faveur, éternel, infini, en face de toute allégation mortelle discordante. Quand la fausse croyance affirme que l'homme est malade, la sentence de l'Esprit est présente, déclarant la perfection de Dieu et de Ses idées. Quand l'erreur mortelle déclare que l'homme est pécheur, à l'instant même la voix divine proclame que le péché est une imposture; elle révèle l'homme parfait tel que Dieu l'a créé.
Reconnaître que Dieu, l'Esprit, ne se prononce que pour la perfection, c'est un point fondamental dans le traitement par la Science Chrétienne. C'est une loi éliminant tout ce qui paraît vrai à la pensée que trompent les illusions. Dans son domaine infini, l'Esprit ne proclame que le bien. La seule voix est celle de Dieu.
La divine parole de l'Esprit est l'unique pouvoir ou présence véritable dans la pensée humaine. Lorsqu'on en tient compte, ce qui s'opposait à Dieu disparaît. Saisie par la conscience humaine, la voix de Dieu montre le chemin qui conduit à la santé, au bonheur, à la sécurité. Le Psalmiste disait (Ps. 19:2–5): « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament proclame l'œuvre de ses mains. Le jour en parle au jour, et la nuit en donne connaissance à la nuit. Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles: on n'entend pas leurs voix. Cependant, leurs accords parcourent la terre entière, et leurs accents vont jusqu'aux extrémités du monde.
Dieu se fait connaître comme le seul Ego, le Père-Mère suprême, l'unique cause. Cette déclaration de l'Être véritable embrasse l'homme spirituel parfait; elle exige ce que Jésus demandait dans son Sermon sur la montagne (Matth. 5:48): « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » L'Esprit déclare que l'univers et l'homme sont spirituels. Il n'y a donc là en réalité ni existence mortelle ni matière. Selon l'Esprit, la santé est une qualité indispensable chez l'homme immortel. En conséquence la maladie est irréelle. L'Esprit affirme que l'harmonie et la paix sont les faits de l'être. Aussi ne peut-il y avoir dans la conscience réelle ni discorde, ni conflit, ni guerre.
Chacun de nous a l'aptitude et l'autorité nécessaires pour entendre la voix de la perfection qui résonne perpétuellement dans la conscience. Quand les déclarations de la bonté sont reconnues, admises, le salut, la sécurité, la guérison récompensent richement nos efforts.
A la page 232 de Science et Santé, Mrs. Eddy parle en ces termes: « Dans le sanctuaire sacré de la Vérité, des voix d'une signification solennelle se font entendre, mais nous n'y prenons pas garde. Ce n'est que lorsque les soi-disant plaisirs et douleurs des sens disparaissent de notre vie, que nous découvrons des signes irrécusables de l'ensevelissement de l'erreur et de notre résurrection à la vie spirituelle. Puissions-nous tous écouter davantage les « voix d'une signification solennelle » — les affirmations divines de la perfection spirituelle, éternelle — et bien les comprendre. Alors, quand la matière semble être une réalité, quand une maladie prétend qu'elle existe, quand le péché suggère qu'il exerce sur notre vie une grande influence, nous pourrons entendre dans « la vaste salle d'audience de l'Esprit » où nous avons réellement l'être, ce jugement solennel, plein de grâce, prononcé par Dieu, l'Amour divin: « Innocent! »
