Chacun s'intéresse à ce qui offre de grandes possibilités. Moniteurs et monitrices feront donc bien de réfléchir à ces paroles de notre Leader, Mary Baker Eddy, dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 445): « Enseignez les grandes possibilités de l'homme doué de la Science divine. » Une instruction de ce genre ne manquera pas d'intéresser tous les élèves, quel que soit leur âge. Si les enfants s'agitent et se laissent distraire, le moniteur s'efforcera de présenter les leçons de manière à ce que les élèves reconnaissent qu'il est bon de mettre en pratique dans la vie quotidienne les vérités apprises à l'École du dimanche.
Faire connaître « les grandes possibilités de l'homme doué de la Science divine, » c'est là naturellement une partie de notre tâche, même dans les groupes des tout petits; car parmi les premières leçons données aux enfants (voir Manuel de L'Église Mère, Article XX, Section 3), notre Leader cite les versets que nous appelons les béatitudes. Soit dans la Bible, soit dans n'importe quel autre ouvrage, trouverait-on un résumé aussi sublime des grandes possibilités qui nous sont offertes? Nous y lisons par exemple ces riches promesses: « Le royaume des cieux est à eux, » « Ils seront consolés, » « La terre leur appartiendra. » Les béatitudes sont le début du Sermon sur la montagne, qui sous une forme abrégée présente les divins enseignements de notre grand Maître. Il importe qu'à l'École du dimanche les enfants apprennent par cœur les béatitudes. Ces passages de la Bible, quoique brefs, ont un sens très étendu; si tout en se familiarisant avec eux, l'élève s'efforce de les mettre en pratique, il s'apercevra que ces vérités sont inséparables de son propre développement.
Quand l'élève n'apprend pas à mettre en pratique ces précieuses leçons, la monitrice s'apercevra peut-être qu'au lieu de pouvoir dire le verset tout entier, il n'en répète qu'une partie. Il dira par exemple: « Heureux les miséricordieux, » mais il ne pourra finir ce passage. Sans doute est-il bon de savoir que la miséricorde est bénie; mais ce qui vient ensuite est très important! L'élève doit apprendre que les miséricordieux obtiendront miséricorde. A moins de saisir le verset tout entier, l'élève ne peut comprendre l'opération de la loi divine. En revanche, si dans ses rapports avec un camarade ou une autre personne, il sent qu'on le méconnaît et qu'on le traite d'une façon cruelle, en se tournant vers cette béatitude il voit que manifester la miséricorde lui apportera la délivrance. Après une démonstration de ce genre, l'enfant ne risque pas d'oublier la béatitude qui dit: « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde! »
« Heureux ceux qui sont doux, car la terre leur appartiendra! » Quelles grandes possibilités nous trouvons ici. Les élèves en verraient notamment l'illustration dans le livre de Néhémie. Cet Israélite occupait une importante position à la cour du roi de Perse. Néhémie était pieux, il priait jour et nuit pour son peuple. Apprenant que les murs de Jérusalem étaient en ruine, il éprouva le profond désir de retourner dans sa patrie pour en diriger la reconstruction. Afin d'entreprendre cette tâche, il était prêt à sacrifier la richesse, le prestige, un poste en vue. Toutefois humainement parlant il ne pouvait rien faire. Sans doute hésitait-il à demander qu'on le relève de ses fonctions pour lui permettre de se rendre à Jérusalem. Du reste, même s'il avait l'autorisation d'y aller, l'œuvre exigerait des préparatifs et une aide considérables. Néhémie ne pouvait que prier. C'est ce qu'il fit.
Après quatre mois de prière fervente, depuis le mois de Kisleu jusqu'à celui de Nisan, les yeux du roi s'ouvrirent; il interrogea Néhémie sur la cause de sa tristesse. Quand Néhémie lui fit connaître le désir de son cœur, Artaxerxès lui permit immédiatement de s'absenter. On lui donna non seulement la permission de partir pour Jérusalem, mais tout ce qu'il fallait pour le voyage; il reçut en outre les matériaux et les recommandations nécessaires; il eut toute l'autorité dont il avait besoin, car on l'établit gouverneur de Juda. Quel remarquable exemple des bénédictions qu'apporte l'humilité véritable! Parce que Néhémie était humble, parce que sans égoïsme il désirait servir Dieu et l'homme, tout ce dont il avait besoin lui fut accordé. Pour les élèves qui suivent cet exemple, qui prient en toute humilité afin que s'accomplisse un désir juste, qui prouvent au moins dans une certaine mesure les perspectives offertes aux humbles, cette béatitude est un grand trésor: « Heureux ceux qui sont doux, car la terre leur appartiendra! »
Une autre béatitude précieuse aux jeunes dit: « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! » A l'École du dimanche, les élèves apprennent que voir Dieu signifie voir la réalité. Le disciple sincère s'aperçoit bientôt que s'il purifie sa pensée comme l'exigent les dix commandements, il trouve Dieu et sa propre individualité véritable; il voit aussi s'accroître les occasions de faire du bien. Cela nous encourage à purifier la pensée! Le jeune garçon, la fillette qui par la mise en œuvre de cette béatitude a découvert en soi des capacités et des perspectives jusqu'alors inconnues, se rappellera certainement la promesse: « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! »
Ils sont vraiment riches ceux qui, ayant fréquenté l'École du dimanche jusqu'à l'âge de vingt ans, ont une connaissance pratique de la loi divine présentée dans les béatitudes; chacune d'elles, précieusement gardée dans la conscience, accessible en tout temps, leur révélera davantage « les grandes possibilités de l'homme doué de la Science divine. »