La vie qui satisfait, le bonheur que nous cherchons tous, ne se trouvent qu'en Dieu. Méconnaissant ce fait vital, beaucoup se sont détournés de Dieu, de l'Esprit, et cherchent vainement dans la matière la sérénité, la joie, l'amour, la sécurité, le travail utile. C'est à eux que la Science Chrétienne dit avec force: « Réveille-toi! Rebrousse chemin! Tu regardes dans la mauvaise direction. Change de route, approche-toi de Dieu! Tu trouveras alors ce que tu cherches. » Certains se rendent déjà compte que sonder le matérialisme les a conduits à d'amers déboires, aux souffrances, au découragement. A tous, la Science Chrétienne apporte un nouvel espoir. Puisant dans sa riche expérience, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de cette Science, pouvait écrire (Rétrospection et Introspection, p. 21): « L'intention céleste des ombres terrestres est de purifier les affections, de réprouver la conscience humaine et de la détourner joyeusement d'un faux sens matériel de vie et de bonheur, pour la tourner vers la joie spirituelle et vers l'appréciation véritable de l'être. »
La Bible décrit clairement la manière dont s'accomplit un vrai réveil. Elle nous parle de divers personnages qui durent retrouver la voie menant à Dieu. Jacob était de ce nombre. Il lui fallut plus de vingt ans pour reconnaître la nécessité du retour, et le doute, la crainte se dressaient sur son chemin. Mais obéir à Dieu lui donna l'inspiration et la révélation: à Péniel il eut une grande victoire sur le sens matériel de vie avec ses plaisirs et ses peines.
Le réveil consiste à s'apercevoir que la matière ne produit aucun bien; que l'ardente soif de ce qui satisfait vraiment ne peut être étanchée dans le domaine du matérialisme. Le réveil comporte la réalisation croissante du fait que tout ce qui est bon, désirable, nécessaire et beau appartient à Dieu, au divin Amour, et doit être reflété par l'homme réel. Pour retourner à Dieu il faut être humble, repentant, prêt à se corriger. Il faut désirer ardemment s'approcher de Dieu, Le comprendre, demeurer en Lui. Dans ce cas l'on abandonne le sens matériel d'existence avec ses fallacieuses prétentions de bien et de mal, pour accepter sans réserve le sens spirituel de l'être révélé en Science divine.
« L'appréciation véritable de l'être » nous fait voir Dieu comme étant le seul créateur, le Père plein d'amour dont l'homme est le fils, l'image et la ressemblance spirituelle. Nous savons qu'en Science l'homme ne saurait être séparé de l'Entendement dans lequel il existe comme image; il ne peut pas non plus être divorcé d'avec l'Esprit dont il est la ressemblance parfaite. Jésus reconnaissait le divin rapport unissant l'homme à Dieu, car il dit (Jean 10:30): « Moi et le Père, nous sommes un. » Le fait qu'il est un avec Dieu donne à l'homme son être, sa conscience, son activité, son identité. Étant uni à Dieu, l'éternelle source de tous les biens, il possède par réflexion la sagesse, la force, la maîtrise, la santé, l'intégralité, la satisfaction durable. Quand nous comprenons notre unité éternelle et scientifique avec Dieu, nous cherchons à parfaire, à enrichir notre vie non pas en nous attachant à la matière, mais en obéissant au Dieu qui est la Vie.
Dans une de ses paraboles Jésus montre le fils prodigue qui revient humblement sur ses pas; il est encore bien loin lorsque son père le voit, et plein de compassion court à lui. Le père exprime son amour constant à l'égard de son fils; il l'embrasse, lui donne la robe qui symbolise l'honneur, l'anneau de la maîtrise, les souliers de la dignité, et pour célébrer son retour commande que l'on apprête le veau gras. Par ce récit, Jésus décrivait clairement le réveil mental. Il faisait voir les souffrances qui conduisent au réveil, les qualités morales requises, les récompenses que reçoivent infailliblement ceux qui retournent à la maison du Père et marchent dans la bonne direction.
Lorsque suivant cet exemple nous revenons à la maison du Père — à la conscience de l'Amour divin — Dieu nous accorde les trésors que nous cherchions vainement par un sens matériel de l'existence. La sécurité que nous tâchions d'obtenir en accumulant les choses matérielles, Dieu nous la donne quand nous reconnaissons le vrai rapport qui nous unit à Lui et que nous démontrons cette filialité. Le bonheur que nous espérions trouver dans ce qui est matériel, Dieu nous l'offre, et nous pouvons pleinement en jouir pourvu que nous reconnaissions Sa présence et que notre vie se conforme à Ses lois. La féconde activité que nous voulions conquérir dans un matérialisme restrictif où les rivalités abondent se trouve dans la réflexion naturelle et spontanée de l'Entendement, source de toute action. A la page 196 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy nous assure que « le sentiment doux et sacré d'une unité permanente entre l'homme et son Créateur, dans la Science, illumine notre existence actuelle par la présence constante et le pouvoir de Dieu, du bien. »
Dans « l'appréciation véritable de l'être » nous voyons que l'homme ne peut jamais errer loin de la maison du Père. Il n'existe aucun pouvoir capable d'annuler la loi spirituelle qui maintient l'homme dans l'union parfaite avec Dieu. Elle est absolument fausse la croyance d'après quoi l'homme serait un mortel ayant une individualité dissemblable au bien, une existence sans rapport avec Dieu, des affections, des buts, des désirs qui ne viennent pas de Lui, et pourrait trouver le bonheur en dehors de Dieu ou du bien. Cette croyance limitée est un faux concept de l'entendement mortel qui s'oppose à la vérité de l'être. C'est une théorie erronée que ne soutient aucune preuve. La Science Chrétienne, qui rejette en tous points cette théorie, aide ceux que l'erreur avait temporairement trompés, égarés; ils apprennent à désenchevêtrer leur vie confuse et trouvent la voie du vrai bonheur, du travail utile.
Dans sa jeunesse, l'auteur du présent article opta pour le commerce. Il avait fréquenté l'École du dimanche de la Science Chrétienne, mais graduellement il donna aux affaires la première place et négligea dans une grande mesure son devoir envers Dieu. Au début il était content; néanmoins l'orgueil, l'envie, la volonté personnelle, l'ambition tyrannique et d'autres mauvaises herbes de l'entendement mortel ne tardèrent pas à foisonner dans le jardin de sa conscience, dont ils exclurent la paix. Acceptant la fausse prétention que l'usage des spiritueux procure une détente et facilite les rapports avec autrui, il chercha dans l'alcool le bien-être et le plaisir. Finalement sa santé devint chancelante. L'usage des spiritueux, au lieu de le délasser, augmentait la tension, apportant non le plaisir mais l'inharmonie. Il se rendit compte que les choses ne pouvaient continuer ainsi. S'examinant lui-même, il découvrit avec chagrin qu'il avait cherché la vie et le bonheur dans la mauvaise direction.
Reconnaissant que pour sortir de peine il lui fallait revenir à Dieu, l'auteur lut le livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy, fréquenta régulièrement les cultes, et assista aux conférences faites sur la Science Chrétienne. Il se sentit plus heureux qu'il ne l'avait été depuis longtemps et le fardeau des affaires lui parut moins lourd. Mais il n'arrivait pas à vaincre une suggestion agressive — la croyance que les spiritueux lui étaient nécessaires et lui procuraient du plaisir.
Finalement il regarda les choses en face. Il vit qu'il lui fallait abandonner complètement le sens matériel de vie avec ses faux plaisirs; qu'il devait accepter sans réserve l'idée spirituelle de vie et d'harmonie présentée par la Science Chrétienne, en conformant son existence journalière à ce noble idéal. Pour en arriver là il se fit aider par un praticien. Un seul traitement détruisit le désir de prendre des boissons alcooliques. Poursuivant l'étude de la Science Chrétienne, l'auteur s'est approché de Dieu; il a compris que Dieu et Ses affaires doivent toujours occuper la première place; il a trouvé un sens plus haut et plus satisfaisant de la vie et du bonheur.
Tous ceux qui s'efforcent avec sincérité de progresser spirituellement seront encouragés par ce qu'affirme Mrs. Eddy à la page 328 de Miscellaneous Writings: « Quel que soit l'obstacle barrant le chemin, faisant trébucher, tomber ou défaillir les mortels qui s'efforcent d'avancer, le divin Amour l'écartera; il relèvera ceux qui tombent, fortifiera les faibles. »
Nous devons comprendre qu'un obstacle n'est jamais un fait, une condition ou une situation réelle; c'est toujours une chose irréelle — un sens matériel trompeur, un état mental erroné, un faux concept du réel. Nous devons reconnaître que l'Amour divin est la puissance infinie toujours présente: combinant la force et la tendresse, elle écarte ou dissout le faux sens qui rentre dans son néant primitif. L'Amour divin surmonte l'inertie et dissipe la résistance. Il bannit le doute, met fin à la crainte. Il efface le faux sens personnel d'identité. Il élimine la croyance latente à une loi, une cause ou une action dans la matière. Il démasque et supprime toute erreur.
Ce qui nous attire vers Dieu c'est l'Amour divin, bien plus brillant que les décors du matérialisme. Si loin qu'on soit allé sur la mauvaise route; quelles que soient les fautes passées; même si les tromperies et les ombres du mal nous ont longtemps séduits — l'Amour divin nous cherche et nous ramène sur l'étroit et rude sentier qu'a suivi Jésus. Le Maître fit voir que par le Christ, la vraie idée de filialité, tous peuvent venir au Père. Nul n'est exclu de Sa présence; « l'appréciation véritable de l'être » et sa joie spirituelle ne sont refusées à personne. « Car l'Éternel, votre Dieu, est clément et miséricordieux. Il ne détournera pas sa face de vous, si vous revenez à lui » (II Chron. 30:9).