Dans leur œuvre, les artistes et les sculpteurs ont glorifié le corps matériel; les sciences physiques l'ont examiné au microscope, mais Jésus fut le premier qui en expliquât la nature véritable, disant (Jean 6:63): « C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. » Sur la base de cette vérité, Mary Baker Eddy pour le plus grand bien de l'humanité expliqua la nature du corps matériel. Elle affirme que l'entendement mortel et le corps sont une seule et même chose, et que cette chose est irréelle, mensongère. Donc en réalité le corps matériel est un mythe.
Quand fut révélé le néant du corps matériel, les humains s'agitèrent beaucoup parce que leur identité apparente se trouvait réduite à une existence sans corps — à l'inexistence. Mais Mrs. Eddy révéla de plus en Science Chrétienne l'homme réel, l'idée de l'Esprit possédant un corps éternel, indestructible, une identité spirituelle qui n'a rien de commun avec la prétendue figure matérielle ou l'être de chair.
L'identité ou le corps véritable de l'homme se révèle à mesure que la pensée se spiritualise. L'identité réelle c'est le Christ, l'éternelle, l'indestructible idée de l'Esprit, qui manifeste à jamais la nature et la stature de l'homme réel, fils de Dieu.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy pose cette question (p. 477): « Que sont le corps et l'Ame? » Elle y donne la réponse suivante: « L'identité est le reflet de l'Esprit, le reflet sous des formes multiples et variées du Principe vivant, l'Amour. L'Ame est la substance, la Vie et l'intelligence de l'homme; elle est individualisée, mais non pas dans la matière. L'Ame ne peut rien réfléchir qui soit inférieur à l'Esprit. » Par cet exposé remarquable et révolutionnaire, Mrs. Eddy révèle que l'Ame est l'unique individualité infinie dont toutes les idées individuelles, de la moindre à la plus grande, tirent leur identité ou leur forme. L'Esprit, le pur Entendement, constitue la substance de toute forme. Il en résulte que la création est réellement l'expression ou la manifestation de l'Esprit: elle ne peut exister en dehors de lui ou lui être dissemblable en quoi que ce soit.
L'identité ou le corps est ce par quoi l'on est connu ou reconnu. Pour les humains ignorants des choses spirituelles, le corps semble être constitué d'éléments ou d'organes matériels. Ce prétendu corps pourrait être comparé au déguisement que revêtirait un homme qui cherche à passer pour ce qu'il n'est point. Il se couvrira par exemple d'une peau de lion; il agira et rugira comme un lion et pourra peut-être convaincre des enfants ou des personnes ignorantes qu'il est un lion. Mais cela ne le change pas en lion, car son identité véritable ne ressemble en rien au déguisement et n'en fait jamais partie. D'un instant à l'autre il peut quitter cette peau. De même le corps matériel est un déguisement, un faux concept de la réalité.
Le vrai corps de l'homme ne doit pas être jugé selon le témoignage des sens physiques, d'après quoi ce serait un ensemble d'organes matériels. Il se compose entièrement d'idées spirituelles. Ces idées elles-mêmes sont constituées par la nature ou la pure essence de l'Esprit. La perfection, l'intelligence, la pureté, l'indestructibilité et plusieurs autres caractéristiques de l'être véritable y sont représentées. A la page 280 de Science et Santé, Mrs. Eddy déclare: « L'homme, bien compris, au lieu de posséder un corps matériel sensible, a un corps insensible; et Dieu, l'Ame de l'homme et de toute existence, étant perpétuel dans Sa propre individualité, harmonie et immortalité, communique ces qualités à l'homme et les perpétue en lui par l'Entendement, non par la matière. »
Quelle est aujourd'hui pour le genre humain la portée pratique de cette révélation concernant l'identité spirituelle? Elle est d'une importance capitale pour notre santé, notre bonheur et nos progrès. Quand nous arrivons à bien comprendre que l'homme possède une identité ou un corps spirituel parfait, le faux concept d'un corps matériel fait graduellement place, dans la conscience humaine, à la vérité touchant la nature et l'identité réelles de l'homme. Ainsi pas à pas l'on arrive à un stade d'existence humaine plus harmonieux; les peines, les plaisirs, les anomalies des sens matériels doivent disparaître, et finalement le Christ, la véritable individualité spirituelle de l'homme, se révélera comme expression éternelle, indestructible, de l'Ame, de l'individualité infinie.
Nous entrevoyons la vraie identité de l'homme par les qualités spirituelles de Dieu, qui constituent l'homme réel. Cet homme ne se compose pas d'un cœur, de deux mains, d'une tête, de muscles et d'organes matériels. Son identité ne renferme que des idées spirituelles constamment renouvelées et soutenues dans un état de perfection et d'activité éternelles. La loi et l'ordre divins les maintiennent dans l'unité et la coopération. Elles ne sauraient se nuire, se déplacer, se remplacer l'une l'autre, être atteintes de douleur ou de maladie. Elles ne sont jamais en conflit. Ces idées ne peuvent devenir anormales, se dilater, s'affaiblir ou s'enflammer. Elles sont inaltérables et ne changent point. Reconnaître ces faits avec persévérance améliore les conditions physiques, parce que les concepts humains deviennent meilleurs.
La véritable identité de l'homme ne se borne pas à l'opposé spirituel d'un corps matériel. Dans un passage cité précédemment, Mrs. Eddy montre que l'Ame, l'Esprit, est reflété ou individualisé dans des formes multiples et variées. Elle nous assure que les idées les plus hautes sont les fils et les filles de Dieu, reflétant d'une manière individuelle la beauté, la plénitude de la présence et de la puissance divines. Au fait, l'identité réelle de l'homme est le temple du Saint-Esprit. Soyons heureux de pouvoir dire avec Jésus (Jean 10:30): « Moi et le Père, nous sommes un; » c'est-à-dire, un sous le rapport de la nature et de la substance spirituelle, comme Principe et idée, mais distincts pour ce qui concerne l'identité. Les idées de Dieu ne sont point absorbées en Lui; elles ne sauraient perdre leur individualité et leur identité.
Ne nous laissons point décourager par les douleurs du sens matériel; gardons-nous de haïr les prétendus corps matériels parce qu'ils ne manifestent guère la beauté ou la santé physiques. Attachons-nous plutôt fermement au concept spirituel de l'identité, éprouvons-en de la gratitude, et refusons d'admettre le concept adamique de la matérialité. Nous prouverons ainsi pas à pas combien sont vraies ces remarques de Mrs. Eddy (Science et Santé, p. 428): « Dévêtir la pensée de ses faux appuis et de toute évidence matérielle afin que les faits spirituels de l'être puissent paraître, — c'est là le grand achèvement au moyen duquel nous détruirons le faux pour faire place au vrai. C'est ainsi que nous pourrons établir en vérité le temple, ou le corps "dont Dieu est l'architecte et le fondateur.” »
