Pour des humains vivant dans un monde matériel au milieu de choses matérielles, la possession de biens matériels semble une nécessité et un but légitime. C'est pourquoi les mortels s'efforcent tant d'acquérir les choses jugées indispensables à la subsistance et au bien-être. Mais souvent ils ne s'en tiennent pas là; ils croient qu'une surabondance de choses matérielles leur apportera le bonheur convoité.
Or le vrai bonheur se trouve non dans la possession des biens terrestres, mais dans la réalisation des choses spirituelles. La pénurie, les limitations, l'insuffisance sont inhérentes aux choses matérielles dont la nature est éphémère, restreinte, périssable.
Le matérialiste convaincu est un perpétuel insatisfait, car il ne peut trouver dans la possession des biens matériels la satisfaction ou l'accomplissement de ses désirs. Si la possession des choses matérielles engendre parfois la convoitise et d'autres sentiments néfastes, elle produit aussi la crainte du dénuement.
La Science Chrétienne vient orienter la pensée des hommes vers les choses de l'Esprit qui seules sont inépuisables, impérissables, toujours accessibles. Elle leur apprend à éliminer la crainte du manque grâce à la compréhension de ce fait démontrable: Dieu maintient toujours l'homme dans la santé parfaite, le bonheur et la maîtrise.
Tous les enseignements de la Science Chrétienne reposent sur la donnée suivante et en procèdent: le Dieu parfait qui est Esprit, Entendement divin, a créé un univers parfait ainsi qu'un homme parfait. Puisque le créateur, l'Esprit sans limites ne saurait créer ce qui Lui est dissemblable, il s'ensuit que la vraie création est spirituelle, non pas matérielle. A la page 295 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy expose en ces termes la vraie nature de l'univers et de l'homme: « Dieu crée et gouverne l'univers, y compris l'homme. L'univers est rempli d'idées spirituelles, que Dieu développe, et elles obéissent à l'Entendement qui les crée. »
Dans l'Entendement divin il y a toujours plénitude; par conséquent l'homme réel, idée parfaite de l'Entendement, exprime sans cesse en qualité cette plénitude de l'Esprit qui par sa nature même exclut l'absence, le manque ou l'insuffisance du bien. Si l'Entendement perdait une seule idêe infinitésimale, il perdrait immédiatement sa perfection, donc son omnipotence et son omniscience. Mais il ne peut en être ainsi, parce que comme l'affirme Science et Santé (p. 70), « l'Entendement divin maintient toutes les identités, depuis celle d'un brin d'herbe jusqu'à celle d'une étoile, comme étant distinctes et éternelles. »
C'est dans le Christ, l'idée divine de Dieu, que l'on trouve la parfaite manifestation de la plénitude; si nous sommes un avec le Christ et avec Dieu, nous ne pouvons manquer de quoi que ce soit. L'épître aux Colossiens nous dit (2:9, 10): « Car en lui habite corporellement toute la pléntitude de la divinité. Et vous, vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute souveraineté et de toute puissance. »
La Science Chrétienne proclame le fait fondamental que Dieu, le bien, est suprême, Tout; elle en déduit logiquement que ce qui s'oppose à cette totalité, à cette plénitude ou prétend exister en dehors d'elle, est hypothétique, illusoire. L'erreur de n'importe quel genre n'est donc rien de plus qu'une prétention ou croyance erronée. Toute erreur physique, matérielle ou morale, représente un manque soit dans un domaine soit dans un autre. Qu'est-ce qu'une maladie sinon une croyance au manque de santé; qu'est-ce que la discorde sinon l'absence apparente d'harmonie; qu'est-ce que la pauvreté sinon un manque hypothéque de ressources ou de substance? et ainsi de suite. La seule chose qui puisse exterminer la croyance au manque ou au dénuement, c'est l'idée spirituelle de la plénitude divine, reflétée par l'homme. La croyance à un manque quelconque est, au fond, de l'incrédulité, de l'ignorance en ce qui concerne l'Amour divin, le bien tout-puissant, omniprésent.
Il importe que le Scientiste Chrétien se rappelle les choses suivantes: La base de pratique en Science Chrétienne, c'est la Vérité infinie et la certitude spirituelle que tout ce qui existe réellement est déjà parfait, intégral, immortel. L'Entendement divin et ses idées, le véritable univers spirituel et tout ce qu'il embrasse — l'homme, la loi, le pouvoir, la substance, et cœtera — sont déjà complets, parfaits. Est-il vraiment besoin que le créateur fasse quelque chose de plus? Évidemment pas. La création est complète; il n'y manque rien. Voilà ce que tout Scientiste doit savoir et comprendre davantage. En face d'une prétention de manque ou de dénuement, il doit affirmer la perfection de Dieu et de l'homme en niant tous les mensonges quant à la pauvreté, au manque ou à l'insuffisance.
L'homme reflète l'abondance des idées spirituelles dont l'Entendement est la source Cette abondance accompagne toujours l'homme, mais pour la réaliser il faut comprendre l'infinitude et la perfection de Dieu. Le travail parfait, le foyer parfait, la santé parfaite, les ressources abondantes sont des idées spirituelles comprises dans l'Entendement divin; elles se manifestent pour nous dans la mesure où nous spiritualisons notre pensée pour les percevoir et les démontrer.
Rester calme dans des circonstances pénibles peut paraître difficile; mais lorsque nous cessons d'employer le vouloir humain et la raison faillible pour compter sans réserve sur Dieu, l'Amour impartial, universel, Sa loi d'ajustement opère en notre faveur. Quand un sentiment de pénurie nous assaille, nous trouverons une aide efficace en méditant ces paroles du psaume vingt-trois, expliquées par Mrs. Eddy dans Science et Santé (p. 578): « [L'amour divin] mon berger; je n'aurai point de disette... Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les jours de ma vie, et j'habiterai dans la maison [la conscience] de [l'amour] pour toujours. »
Riches en réconfort, ces lignes proclament la tendre sollicitude de Dieu pour Ses enfants et nous révèlent notre vraie demeure où se trouve la plénitude du bien, de l'harmonie, de l'amour et de la substance.