Lorsqu'on découvrit que la terre est ronde plutôt que plate, l'activité des humains fut en grande mesure libérée; mais la découverte que le cerveau n'est pas l'organe de la pensée exerce une influence bien plus considérable, émancipant les énergies de ceux qui l'acceptent. La Science Chrétienne a révélé que Dieu est l'unique Entendement, la seule source de la pensée ou de l'action; ce fait nous incite à rejeter la fable d'après quoi le cerveau serait le siège de la conscience, de la volonté, de la mémoire. Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 192): « La croyance qu'une substance pulpeuse sous le crâne est entendement, est une dérision de l'intelligence, un simulacre de l'Entendement. »
Reconnaître avec simplicité qu'il n'y a ni vie ni intelligence dans le cerveau parce que Dieu est l'Entendement de l'homme, voilà ce que nous devrions souvent faire, en réalisant toujours mieux le pouvoir dont s'accompagne cette vérité. La croyance que l'homme qui est au fond la ressemblance de Dieu dépend d'un frêle organe matériel pour ce qui concerne la vie, la maîtrise, la conscience, cela ne s'accorde nullement avec les paroles du Christ Jésus (Jean 6:63): « C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. »
Quand le disciple apprend que sa conscience et sa vie sont dans l'Esprit, que son identité véritable est incorporelle donc impérissable, que ses facultés intellectuelles ne dépendent point des conditions matérielles, il constate que ses énergies et ses aptitudes augmentent. Il s'affranchit graduellement des limitations imposées par la fable de la cérébrologie. Il se réveille; il entrevoit le royaume des cieux où tout est subordonné à l'Entendement, jamais à la matière. A la page 189 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy fait cette remarque: « La supposition d'après quoi l'Ame ou l'Entendement serait insufflé dans la matière, est une doctrine panthéiste qui présente un sens erroné de l'existence auquel met fin l'esprit vivifiant; celui-ci révèle, à la place de l'erreur, le pouvoir et la perfection d'un sens libéré qui nous fait connaître la Vie en Dieu, la Vie comme étant Dieu. »
Même sur le plan de ce qu'on nomme l'existence humaine, il importe de savoir que le cerveau est un concept de l'entendement charnel, qu'il n'est point l'origine ou la base de cet entendement hypothétique. La matière est un état subjectif de l'entendement mortel; aussi les conditions du cerveau sont-elles assujetties aux croyances de cette conscience fictive, jusqu'à ce que la Science Chrétienne ait corrigé l'erreur en question. La matière dans l'entendement, c'est l'antipode d'une théorie très répandue d'après quoi l'entendement serait dans la matière; savoir cela nous aide à comprendre l'irréalité des problèmes mentaux et physiques concernant le cerveau. Si par exemple le cerveau est atteint d'une maladie, celle-ci est produite par des conditions mentales erronées. Un changement de conscience, passant de la matière à l'Esprit, détruira la maladie en démontrant que la seule conscience créatrice est le pur Entendement divin.
L'entendement mortel affirme que la volition dépend du cerveau et des nerfs; voilà une seconde théorie dont il faut se défaire en mettant à sa place la vérité d'après laquelle toute action a sa source dans l'Entendement, exprime la volonté de Dieu. L'homme est entièrement régi par l'Entendement divin dont il est l'idée; lorsqu'on saisit ce fait et qu'on exprime l'Entendement grâce à l'activité morale et spirituelle, son empire s'exerce directement sur le concept actuel du corps. Le cerveau devient le serviteur de l'Esprit; il reflète la santé, l'infatigabilité, l'ordre qu'exige l'Entendement divin. Non pas que cet Entendement ait conscience de la matière ou qu'il agisse jamais par elle sous n'importe quelle forme; mais le faux entendement fait place à la vérité de l'être et renonce à contredire d'une manière absurde l'autorité de l'Entendement divin.
Une autre erreur que corrige la Science Chrétienne, c'est la croyance que l'Entendement constitue le siège de la mémoire et des énergies mentales; que l'âge et l'état du cerveau déterminent la vigueur des capacités. Mrs. Eddy pose les questions suivantes (Science et Santé, p. 387): « Parce que l'entendement mortel travaille sans relâche, faut-il qu'il en soit puni par un ramollissement du cerveau? Qui osera dire que l'Entendement réel peut être surmené? »
La Science Chrétienne apprend au disciple à veiller sur ses processus mentaux; quand la fatigue ou l'oubli deviennent agressifs, il revendiquera son héritage — la vigueur spirituelle que possède toute idée de l'Entendement. Au lieu d'admettre qu'il vieillit ou se fatigue, il devrait s'attacher au fait que Dieu est son seul Entendement, l'Esprit vivifiant qui ne s'épuise jamais, qui ne se lasse point de soutenir et de gouverner ses propres idées. Les infirmités de la vieillesse sont provoquées non par l'altération des cellules cérébrales, mais par l'effondrement du courage de vivre et de continuer à faire un travail utile prouvant que la réflexion de Dieu exprime la Vie éternelle.
Pour vaincre la fiction de la cérébrologie, il importe de veiller à ce que nos affirmations au sujet de l'Entendement ne restent pas théoriques. L'Entendement divin est la seule conscience réelle. C'est aussi l'Amour, de sorte que la conscience véritable renferme les qualités de l'Amour — la bonté, la joie, la pureté, l'intégrité. Seul l'Entendement peut produire les qualités morales et spirituelles qui manifestent la santé, la liberté, la mémoire sûre. Le cerveau est illusoire, sans entendement, sans expression ni intelligence; mais la réflexion de l'Entendement est pourvue de tous les facteurs mentaux qui sont désirables. Ces deux contraires ne se mélangent jamais. L'un est irréel, hypothétique, tandis que l'autre est vrai, immuable.
Lorsque par la Science divine l'Entendement nous révèle sa grandeur, quand nous avons l'assurance que l'homme coexiste avec l'Entendement divin, la fiction de la cérébrologie s'efface de notre pensée. Nous sommes prêts à nous tourner vers les perspectives toujours plus vastes de la Vie et de l'intelligence qui s'ouvrent devant nous; nous avançons avec la certitude de trouver non pas le déclin, mais une compréhension progressive de l'Entendement et de l'homme — son idée qui se développe à jamais.