Chez tout être humain, le désir de progresser est chose naturelle. Il repose sur une vérité spirituelle, sur le divin fait que dans son être réel, l’homme n’a jamais déchu de la perfection: au contraire, comme idée infinie de Dieu, il révèle sans cesse toutes les qualités et les attributs de l’Entendement divin, de la seule cause existant par soi-même. Les progrès humains qui se manifestent ont pour base le fait suivant: Comme l’Esprit, Dieu, est la seule cause, tout effet émanant de cette cause partage la perfection de l’original. A cet égard, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, dit dans son livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 170): « La causation spirituelle est l’unique question à considérer, car plus que toute autre question, la causation spirituelle a trait au progrès humain. Il semble que notre siècle soit prêt à aborder ce sujet, à méditer tant soit peu la suprématie de l’Esprit, et à toucher au moins le bord du vêtement de la Vérité. »
A mesure que la Science Chrétienne donne au disciple la compréhension de sa filialité spirituelle et du rapport qui l’unit inséparablement à Dieu, il désire toujours davantage atteindre à leur plénitude et cette impulsion s’exprime naturellement par les progrès. Il entrevoit la grandeur véritable de l’homme et ce qui peut s’accomplir grâce au penser scientifique en démontrant ce fait.
Les vrais progrès sont donc spirituels; ils marchent de pair avec la compréhension de la perfection présente, éternelle, qui caractérise Dieu et l’homme. La conscience de la perfection représente le ciel. C’est la réalisation du fait que l’Ame se révèle continuellement dans des idées parfaites et multiples, idées d’harmonie et d’intelligence. Cette révélation ininterrompue de la perfection dans la conscience individuelle constitue le seul progrès véritable. Mais comme le montre la Science Chrétienne, l’homme en tant qu’idée de l’Ame se développe sans cesse. Il révèle d’une manière croissante Dieu, l’Ame, et par conséquent montre toujours davantage sa véritable nature.
La spontanéité, la liberté, l’individualité sans bornes sont des caractéristiques de l’Ame, donc aussi de l’homme. L’homme est l’éternelle manifestation de l’originalité spontanée. Parce que le progrès est la loi de son être, toutes choses (idées) sont devenues nouvelles. Toujours l’homme révélera, exprimera ou connaîtra des idées qui sont originales, individuelles et riches en inspiration. Il est la réflexion individuelle, distincte, originale, définie de la divine individualité qui ne connaît point les limites.
Lorsqu’on perçoit l’irréalité d’un sens matériel de la vie, qu’on cesse de s’identifier avec ce faux sens, on voit apparaître la véritable individualité spirituelle et le grand fait que les progrès sont infinis. Sur ce point, à la page 82 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy nous donne l’assurance suivante: «L’homme est le rejeton ou l’idée de l’Être suprême dont la loi est parfaite, infinie. Docile à cette loi, l’homme exprime à jamais les béatitudes de l’Être, qui se déroulent sans cesse; car il est l’image et la ressemblance de la Vie, de la Vérité, de l’Amour infini. » Puis elle ajoute: «La progression infinie, c’est l’être concret, que les mortels limités ne voient et ne saisissent que comme gloire abstraite. »
Ainsi la progression infinie est la réalité concrète, précise de notre être parfait et conscient. La Science Chrétienne démontre et met en lumière seulement les choses qui sont déjà nôtres. En conséquence rechercher ou désirer humainement telle ou telle chose serait mettre obstacle à la réalisation par quoi se manifeste progressivement le bien. La santé, les ressources, le travail, le bonheur — voilà ce dont beaucoup pensent avoir besoin. Mais parce que Dieu a bien fait toutes choses, dans leur sens spirituel ces bénédictions sont déjà répandues avec abondance, sans aucune limite. Elles sont nôtres maintenant même. Néanmoins sur le plan où nous sommes, elles se manifestent dans la mesure de notre perception et de nos progrès spirituels. Si l’on soupire après une certaine chose, c’est peut-être précisément la raison pour laquelle on ne l’a pas obtenue. Si l’on persiste à souhaiter un bonheur qui paraît absent, l’on en diffère la réalisation. Dès qu’on perçoit que le bonheur et tous les vrais biens sont des choses divines que l’on possède en permanence, on jouit du bonheur.
Donc en Science Chrétienne, l’homme a la certitude de posséder les incommensurables richesses spirituelles qui se manifestent de plus en plus. Quiconque perce du regard le témoignage des sens matériels et peut voir la réalité immuable, est prêt à progresser. Un autre signe de croissance spirituelle c’est l’empressement à mettre en œuvre la compréhension de la Science Chrétienne pour guérir le péché et la maladie, qu’il s’agisse de soi-même ou d’autrui. La guérison prouve infailliblement que l’on acquiert une compréhension démontrable de la vérité. C’est la preuve que nous parvenons, comme Paul l’écrivait aux Éphésiens (4:13), « à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’hommes faits, à la mesure de la stature parfaite du Christ. »
Pour arriver aux réalisations spirituelles, il faut accueillir les idées nouvelles spirituellement meilleures, plus claires, et renoncer de bon cœur aux faux concepts théologiques. Les dispositions semblables à celles d’un enfant nous procurent la réceptivité spirituelle. Comme le déclare Mrs. Eddy dans Science et Santé (pp. 323, 324): « La bonne volonté de devenir semblable à un petit enfant, et d’abandonner l’ancien pour le nouveau, dispose la pensée à recevoir l’idée avancée. Le bonheur de dépasser les fausses limites et la joie de les voir disparaître, — voilà la disposition d’esprit qui aide à hâter l’harmonie ultime. La purification des sens et du moi est une preuve de progrès. »
Jusqu’ici l’on n’a pas prouvé que la croyance à l’existence matérielle puisse être éliminée d’un instant à l’autre. C’est graduellement que se détruisent les fausses prétentions de l’entendement mortel. Pas à pas nous prouvons la totalité et la perfection de l’être. Aussi ne faut-il point se décourager parce qu’on ne les saisit pas immédiatement dans leur plénitude. Touchant sa compréhension et ses progrès, Paul se montrait humble et modeste comme doivent l’être également de nos jours les Scientistes Chrétiens; voici ce qu’écrivait l’apôtre (Phil. 3:12–14): « Non que j’aie déjà remporté le prix, comme si j’étais devenu parfait; mais je cours afin de le saisir, puisque j’ai été moi-même saisi par Jésus-Christ. Frères, pour moi, je ne crois pas avoir encore atteint le but; mais ma seule préoccupation, la voici: en oubliant ce qui est derrière moi, m’élancer vers ce qui est devant moi, et courir vers le but, pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. »