L'on a dit avec raison que le dessein de la sagesse peut se tracer dans tous les événements. Quelles que soient les circonstances humaines, le Scientiste Chrétien n’a point lieu de croire que la destinée lui soit contraire. Dire cela serait admettre une défaite à laquelle il ne faut jamais consentir. En outre, cette allégation n’est pas vraie; l’apôtre Paul l’a bien fait voir en déclarant (Rom. 8:28): « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés, selon le dessein qu’il en avait formé. »
Tout ce qui semble arriver, soit en bien soit en mal, peut être prouvé salutaire lorsqu’on l’envisage sous son vrai jour. Ici le point de vue spirituel est de toute première importance. Sous ce rapport la carrière de Joseph, fils de Jacob, nous servira d’illustration. Dans son cas, les circonstances matérielles parurent souvent défavorables: haï par ses frères qui l’enviaient, il fut jeté dans une citerne puis vendu aux Ismaélites, injustement accusé, et passa deux ans dans une prison égyptienne.
Malgré les apparences, il fut prouvé par la suite que ces événements étaient salutaires. Grâce au penser spirituel. Joseph put transformer en occasions favorables toutes les circonstances adverses. Scrutons son caractère, sa vie, et nous verrons qu’il ignorait le ressentiment. Jamais il ne déplorait son sort ou ne blâmait ses accusateurs; plus tard, il ne se laissa point étourdir par la prospérité. Dans des circonstances difficiles, sa pondération fut particulièrement remarquable. Ce qu’il dit à ses frères en se faisant connaître à eux explique ses succès notoires (Gen. 45:5): « C’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous. »
L’attitude de Joseph aux heures de persécution est une leçon précieuse pour ceux qui sont aux prises avec des conditions pénibles ayant trait soit à la santé, soit à la vie familiale, à l’église ou aux affaires. Si les circonstances ne s’ajustent pas comme ils le voudraient, qu’ils cherchent le dessein de la sagesse, lequel paraîtra aussi sûrement que le jour succède à la nuit. Il n’en faut pas conclure que le Scientiste Chrétien reste béatement inactif ou laisse passer sur lui les épreuves et les tempêtes de l’entendement mortel sans faire aucun effort pour se défendre.
En face de circonstances adverses, le Scientiste met à profit sa compréhension spirituelle. Consultant la Bible et le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, il applique la vérité qu’il y trouve. Il s’efforce de mieux comprendre la nature de Dieu et celle de l’homme créé à Son image. Il pense à l’harmonie de la création divine et s’identifie avec tout ce qui est bon ou vrai. Si l’erreur est tenace, il ne se décourage point; avec calme et confiance il persiste à connaître la vérité; il est sûr que toutes choses tendent à un seul et même but, d’accord avec la voie de Dieu. A part cela il n’existe aucun chemin, mais seulement le désert.
Le Scientiste Chrétien ne devrait jamais se permettre d’errer dans le désert des croyances et des conjectures humaines. S’il reste fidèle à Dieu, rien ne peut le séparer du Christ, de la Vérité. Il est vain de se demander comment les choses finiront ou si telle personne agira d’une certaine manière plutôt que d’une autre. Il est inutile de se dire que l’accumulation des fausses croyances risque de l’emporter sur une compréhension spirituelle encore faible. Il est impie d’exprimer pareilles hypothèses. Elle ne se trouvent que dans le désert des croyances mortelles, jamais sur la voie de l’Amour et de la Vérité. Mrs. Eddy déclare (Miscellaneous Writings, p. 268): « Le Scientiste Chrétien suit la voie droite. »
Les symptômes physiques sont-ils si graves qu’ils semblent exclure une guérison rapide et suggèrent plutôt une longue convalescence? Mais quels sont les symptômes de la Vérité? Notre Leader les indique clairement lorsqu’elle écrit (ibid., p. 100): « Qui se souvient que la patience, le pardon, la foi constante et l’affection sont les symptômes par lesquels notre Père indique les diverses étapes que franchit l’homme en échappant au péché pour entrer dans la Science? »
C’est un point de vue bien différent que présente ici notre Leader. Les symptômes dont elle parle n’ont rien de pénible. Le sens personnel ou la vue matérielle indiquent peut-être des choses alarmantes, mais ces indices ne concernent qu’un faux sens erroné de l’existence qui s’évapore devant le glorieux fait que l’homme est le rejeton spirituel de Dieu.
En Science Chrétienne nous avons bien lieu de nous réjouir, car le rétablissement est chose certaine. Cette assurance n’a pas sa source dans un vain optimisme disant « Paix! paix!... alors qu’il n’y a point de paix » (Jér. 6:14). Elle vient d’une intime conviction spirituelle, de la certitude que l’existence matérielle n’est pas la vérité de l’être. La réalité non seulement ultime mais présente de notre être existe en Dieu, l’Entendement parfait. Nous trouvons cette connaissance non pas en mangeant le fruit défendu du bien et du mal, mais grâce à l’assurance ferme et calme, au courage spirituel — en tenant bon lorsque notre barque descend jusqu’au creux des lames et que le soleil s’est obscurci.
Pour être en sécurité, il nous faut reconnaître que Dieu règne, que l’Amour divin est au gouvernail, que la Science de l’Entendement accueillie par un disciple sincère à la pensée spirituelle résout toutes les difficultés. Qu’il s’agisse de calme ou de tempête, aucune circonstance ne peut nous jeter sur un océan d’apathie ou de conjectures sans carte ni boussole permettant d’arriver au port. Douteronsnous que l’Entendement divin soit capable de bien nous guider à travers l’océan des circonstances humaines et de nous conduire jusqu’au port de l’Esprit?
Tous les événements peuvent tourner à la gloire de Dieu. Le soldat chrétien trouve dans chaque lutte une force nouvelle; il surmonte l’opposition, il vainc l’erreur par la Vérité. Il avance, gagne du terrain et consolide sa nouvelle position. Il s’appuie non sur ses capacités personnelles mais sur le divin pouvoir qu’il reconnaît en toute humilité; il est parfaitement sûr que le Père l’entoure de Sa tendresse, et que la Science Chrétienne révèle une grande et glorieuse vérité dont il peut toujours se servir.
