Dans une église Scientiste Chrétienne, à la réunion du mercredi soir, une jeune femme déclara que pendant un certain temps elle ne trouva pas dans la Science Chrétienne la même inspiration qu'autrefois. Un examen de conscience lui fit voir qu'elle avait lu les périodiques et suivi les cultes régulièrement, mais qu'elle s'était contentée d'étudier une ou deux fois par semaine la Leçon-Sermon indiquée dans le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne. Jusqu'alors, déclara-t-elle, il ne lui avait pas semblé nécessaire de lire chaque jour la Leçon.
Elle fut conduite à chercher dans la Bible le récit qui parle de Naaman, chef de l'armée syrienne, auquel le prophète Élisée donna cet ordre: « Va, lave-toi sept fois dans le Jourdain. » A l'instant elle put voir que lorsque Naaman devint docile et suivit ce conseil au lieu de protester en disant que les fleuves de Damas valaient bien ceux d'Israël, il fut guéri de sa lèpre. Elle se rendit compte qu'elle-même avait été désobéissante; n'avait-elle pas négligé d'obtenir « sept fois » l'inspiration qu'apporte la Science Chrétienne? Au lieu de se purifier mentalement chaque jour, elle s'était contentée de le faire une ou deux fois par semaine. Inutile de dire que l'étude quotidienne de la Leçon-Sermon, poursuivie sans hâte mais avec zèle, lui donna l'inspiration désirée.
Ce témoignage intéressa spécialement l'auteur du présent article; elle aussi en effet avait dû apprendre que si nous omettons pendant quelques jours l'étude attentive et sérieuse de la Leçon, notre penser devient lourd, sans inspiration, peu réceptif à la Vérité. L'étude quotidienne est nécessaire si nous voulons nous rendre approuvés de Dieu et faire chaque jour quelques progrès dans la compréhension de la Vérité. Alors, quand d'autres viendront à nous cherchant la lumière, notre lampe brillera et leur servira de guide.
Un jour qu'elle avait étudié avec beaucoup de soin la Leçon-Sermon, l'auteur remarqua surtout les passages bibliques où, dans le livre des Actes (20:9–12), on nous dit qu'un jeune homme appelé Eutyche s'endormit pendant le discours de Paul, tomba du troisième étage et fut relevé mort. « Paul étant descendu, se pencha sur lui, et, l'ayant pris dans ses bras, il dit: “Ne vous troublez point; car son âme est en lui!” Après être remonté, il rompit le pain et mangea; et, après avoir parlé longtemps, jusqu'au point du jour, il partit. Quant au jeune homme, on le ramena vivant, ce qui fut pour tous une grande consolation. » La Scientiste se rendit compte que pour accomplir cette guérison, Paul avait dû réaliser que l'homme véritable n'est jamais tombé, n'a point déchu de l'immortalité ou de la perfection.
Plus tard dans la journée, elle voulut téléphoner à une amie qui elle aussi était Scientiste Chrétienne. Ce fut sa fille de quinze ans qui répondit. Lorsqu'on s'étonna qu'elle ne fût pas à l'école, la jeune fille expliqua que quelques jours auparavant elle était tombée et s'était fait une entorse; la marche lui causait de grandes douleurs. On lui demanda si elle avait lu la Leçon-Sermon; et comme la réponse fut négative, la Scientiste mentionna la lumière qui lui était venue en lisant la guérison d'Eutyche — récit qui prouve que l'homme n'a jamais déchu de sa perfection spirituelle, car Dieu l'y maintient parfait et libre. Elle expliqua que nous pouvons prouver aujourd'hui cette même vérité, puisque les lois par lesquelles Jésus et Paul guérissaient sont des lois de Vie toujours opérantes, révélées grâce à la Science Chrétienne. La jeune fille promit de grand cœur qu'elle lirait toute la Leçon-Sermon pour cette semaine-là, en méditant surtout la guérison du jeune homme et l'application qu'elle-même pouvait en faire.
L'auteur vit avec reconnaissance que la jeune fille se montrait aimable, zélée, réceptive. Elle désirait écouter, obéir et non pas s'étonner ou présenter des objections. La Scientiste, elle aussi, s'efforça de réaliser que l'homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu n'a jamais été soumis au péché, à la maladie, aux accidents, qui sont les irréalités de l'être. Elle sut qu'il lui fallait voir et reconnaître l'homme en tant qu'image et ressemblance de Dieu, au niveau même de la perfection, indemne, non déchu, à jamais protégé par la sollicitude éternelle de l'Amour divin.
Le reste de la journée, tout en faisant son ménage, elle eut le sentiment d'une paix profonde. Vers le soir, son amie téléphona pour dire qu'en rentrant à la maison, elle avait été surprise de ne pas y trouver sa fille, mais qu'un peu plus tard celle-ci avait monté l'escalier en courant et s'était écriée toute joyeuse: « O Maman, mon pied est guéri! » Elle raconta qu'elle avait étudié la Leçon et surtout la guérison d'Eutyche. La mère fut très reconnaissante et sentit qu'elle-même devait encore approfondir sa lecture quotidienne de la Leçon-Sermon.
Dès lors, quand l'auteur fut tentée d'interrompre son étude ou d'en renvoyer la suite à plus tard, ces faits la remirent sur la bonne voie en lui rappelant la guérison qui s'était produite grâce à l'étude sérieuse de la Leçon complète. Ce travail journalier nous aide à croître en grâce, en compréhension spirituelle, en pondération, car il nous apprend à mieux connaître Dieu, à Le refléter davantage. Ce qui nous fait progresser, c'est non l'étude faite par autrui, mais nos propres efforts pour saisir et démontrer les vérités contenues dans nos livres de texte — la Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy. Si notre compréhension augmente chaque jour, nous n'avons point à craindre de nous trouver démunis quand nous communiquons à d'autres la vérité; nous verrons au contraire que donner généreusement nous enrichit beaucoup.
Lyman P. Powell a fait cette remarque (Mary Baker Eddy: A Life Size Portrait, p. 254): « On peut être Scientiste Chrétien sans attacher grande importance aux revues et aux journaux, mais on n'est pas vraiment Scientiste Chrétien si l'on omet l'étude journalière des Leçons bibliques. » Ce remarquable commentaire devrait nous réveiller et nous faire voir combien il importe d'étudier chaque jour la Leçon-Sermon.
Parfois quand nous avons grand besoin de la vérité et faisons tous nos efforts pour étudier la Leçon, certaines suggestions agressives se présentent et veulent se faire admettre: somnolence, inattention, manque de temps, lourdeur d'esprit, etc. Dans ce cas il est sage d'interrompre notre lecture et de corriger humblement notre pensée pour la mettre d'accord avec l'Entendement divin. Nous pouvons savoir qu'il n'y a point de mal qui puisse troubler, distraire ou confondre l'homme et lui ravir le précieux héritage du bien. Quand on affirme et qu'on réalise ces vérités avant de lire la Leçon, elles dissipent à coup sûr les ombres illusoires de l'entendement mortel, car la Vérité est irréversible, irrésistible.
Lorsque nous désirons obtenir une meilleure compréhension de Dieu, apprendre à être plus dévoués, plus patients, tolérants, aimables, nous oublions graduellement le moi; alors nous constatons que nos pensées sont en rapport avec Dieu, le bien, et cette bonté apporte sa récompense. Mrs. Eddy déclare (Science et Santé, p. 209): « Le sens de l'immanence de l'Entendement-force rehausse la gloire de l'Entendement. La proximité, non la distance, prête de l'enchantement à cette perspective. » Notre vision de l'homme réel devient merveilleuse, pleine de charme quand nous apprenons chaque jour à le voir tel que Dieu l'a créé — honnête, droit, miséricordieux, compatissant, libre, non déchu.
Résolvons de prendre chaque jour part à ce festin préparé pour nous avec tant d'amour et de générosité; célébrons la fête « non avec le vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité » (I Cor. 5:8). Aucun genre d'erreur ne peut se maintenir en présence de ces deux qualités divines, la sincérité et la vérité!
