Pour un garçon de huit ans, une loupe est quelque chose de merveilleux. Tim trouvait qu'il n'avait jamais rien vu d'aussi intéressant que la lentille ronde, épaisse, qui grossissait tous les objets. Il la mettait dans sa poche et la prenait partout avec lui. Il l'emporta même à l'École du dimanche Scientiste Chrétienne.
Quand la monitrice arriva, tous les enfants de son petit groupe étaient penchés sur la lentille. Tim avait aussi apporté un pétale de rose, et les jeunes garçons pensaient n'avoir jamais rien vu de si beau que les tendres couleurs et les petites veines qu'ils apercevaient à travers la loupe.
La monitrice dit à Tim qu'il lui faudrait remettre la loupe dans sa poche dès qu'on entendrait la sonnette annonçant le premier cantique; mais en attendant, elle permit aux élèves de voir les différentes manières d'employer la lentille. Tim avait remarqué que pour obtenir un bon résultat, il faut la placer à une distance normale entre l'œil et l'objet qu'on veut examiner. John essaya de la tenir à bout de bras pour voir ce qui arriverait.
« Mais tout est renversé! » s'écria-t-il. Au même moment, le signal se fit entendre. Un peu plus tard, quand le groupe se rassembla, la monitrice reprit le sujet de la loupe, qu'on avait sagement mise de côté.
« Mes amis, » dit-elle, « vous avez vu que pour avoir une image nette il fallait rester près de la loupe. Ceci peut s'appliquer à la Science Chrétienne. Voyons ce que Mary Baker Eddy nous enseigne là-dessus. John, prends Science et Santé avec la Clef des Écritures et ouvre-le à la page 301. Commence s'il te plaît à la ligne 23 et va jusqu'au bout du paragraphe. »
Lentement, en se donnant de la peine et avec l'aide de sa monitrice pour certains mots un peu longs, John lut ceci: « La délusion, le péché, la maladie et la mort résultent du faux témoignage du sens matériel, qui, d'un point de vue supposé, en dehors de la distance focale de l'Esprit infini, présente une image renversée de l'Entendement et de la substance où tout est inverti. »
« La distance focale, c'est la distance qu'il faut mettre entre votre œil et la lentille pour que l'image apparaisse clairement, qu'elle soit au point, » expliqua la monitrice. « De même quand nous pensons être “en dehors de la distance focale de l'Esprit infini,” l'entendement mortel nous présente un tableau erroné. Quand tu regardais à travers la loupe le piano là-bas dans ce coin, tu as vu qu'il était renversé, n'est-ce pas? »
Tim prit bien vite la parole. « Il n'est pas vraiment renversé, » déclara-t-il. « Il en avait l'air, mais ce n'est pas vrai. »
La monitrice approuva. « Tu as raison, Tim. Fallait-il faire quelque chose au piano pour le redresser? Non, il a toujours été dans sa position normale. Mais en le regardant d'une certaine façon à travers la lentille, il paraissait sens dessus dessous. Et quand vous regardiez le pétale de rose, comme il était grand et comme la lentille en faisait ressortir la beauté! Maintenant, écoutez bien ceci. » Alors elle cita la phrase suivante, écrite par Mrs. Eddy dans son Message to The Mother Church for 1901 (p. 12): « “A travers la lentille de la Science, le pouvoir divin prend beaucoup plus d'ampleur; alors les humains peuvent voir la totalité de l'Esprit, donc le néant de la matière.” A travers quoi devrionsnous regarder les autres et nous-mêmes? A travers le sens matériel ou par “la lentille de la Science”? »
Tous furent d'accord qu'il faut employer « la lentille de la Science. » Puis Tim leva la main. « Vous vous rappelez qu'il y a quelques semaines nous avons lu dans la Bible: “Mon âme magnifie le Seigneur”? Je m'en souviens, parce que cette semaine-là je m'étais fait à la main une vilaine coupure; quand je suis allé vers Maman pour lui demander de voir si c'était profond, elle m'a dit: “N'en faisons pas une réalité en le regardant:” alors nous sommes allés dans sa chambre, nous avons lu la Leçon-Sermon et quand nous en sommes arrivés à la place où il est question de magnifier le Seigneur, elle me dit de commencer à le faire. Bientôt je n'avais point de coupure, et maintenant on n'y voit plus rien! »
Avec un sourire, la monitrice répondit: «Naturellement tu n'avais point de coupure; quand tu as regardé à travers “la lentille de la Science,” cela t'a aidé à voir “la totalité de l'Esprit” et “le néant de la matière,” non pas le “faux témoignage du sens matériel.” »
Un des garçons demanda: « C'est pour ça que les Scientistes Chrétiens ne prennent pas de remèdes ou de pilules, n'est-ce pas? Pour être en santé nous n'avons pas besoin de changer quelque chose à la matière. Il nous faut seulement voir par la Science la vérité, ce que nous sommes, et alors il n'y a plus rien qui cloche ou qui soit renversé. Tout va bien quand nous appliquons notre Science! »
A partir de ce moment, le groupe parla de la leçon que les élèves avaient préparée. Quand l'École du dimanche prit fin, la monitrice dit à ses élèves: « Mes garçons, cette semaine ayons tous soind de magnifier Dieu et non pas l'erreur. Si les choses semblent mal aller, souvenons-nous qu'il faut les regarder à travers “la lentille de la Science,” parce que cela nous aide à les voir telles qu'elles sont vraiment! »
