Le doute, entraînant des effets lamentables, est un aspect de l'existence humaine qui peut être éliminé. Trop souvent les Scientistes Chrétiens admettent cet intrus qui se glisse dans la conscience et répand dans le temple de la pensée les pernicieuses vapeurs de l'incertitude; alors la guérison est tardive, on hésite ou vacille, le succès se fait attendre. Il faut donc que nos regards percent l'illusion du doute, en découvrent le néant, pour annuler l'influence qu'il prétend exercer sur notre vie.
Pourquoi faut-il considérer le sujet du doute? Parce que sous le masque d'une bonne qualité il peut se faire admettre dans la conscience, y prendre pied sans qu'on le récuse. Dans ce cas, nous abritons à notre insu un ennemi qui sabote le penser clair auquel le Scientiste Chrétien a divinement droit. Le doute prétend mettre obstacle à la réalisation du bien; mais ce n'est là qu'une affectation sans substance, qui se dissipe sous les phares de la conscience spiritualisée. « Les montagnes fondent comme la cire, en présence de l'Éternel, du Seigneur de toute la terre. » A maintes reprises, le beau livre des Psaumes affirme ainsi le pouvoir de Dieu.
Dirigeons sur le doute ces faisceaux de lumière: la foi en Dieu, la confiance dans les déclarations bibliques, l'admission intelligente des faits concernant Dieu et l'homme, révélés par la Christian Science; nous verrons alors en quoi consiste cette influence mentale erronée — c'est une suggestion mentale agressive qui veut nous faire admettre plus d'un Entendement, plus d'un Dieu. C'est le magnétisme animal qui par des voies hypnotiques nous engage à croire que pour le moment du moins, l'Entendement, Dieu, est absent, nous a délaissés et ne prend plus soin de nous tout le long du chemin. Rendons grâce à Dieu de ce que Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, nous a montré comment on prouve l'impuissance du magnétisme animal! Voici ce que nous trouvons en effet à la page 102: « Le magnétisme animal n'a pas de base scientifique, car Dieu gouverne tout ce qui est réel, harmonieux et éternel, et Son pouvoir n'est ni animal, ni humain. Puisque la base du magnétisme animal n'est qu'une croyance, et que cette croyance est animale, le magnétisme animal, mesmérisme ou hypnotisme est une simple négation dans la Science, ne possédant ni intelligence, ni pouvoir, ni réalité, et il est pour le sens humain un concept irréel du soi-disant entendement mortel. » Étant le produit d'une négation, le doute ne possède ni pouvoir, ni intelligence, ni réalité; nous ne sommes donc pas obligés de lui concéder dans notre pensée une influence quelconque. Dieu, le bien, est le Principe, présent chaque jour, à chaque heure, où que nous soyons, nous donnant à jamais les idées spirituelles dont nous avons besoin.
Une simple analyse du mot « doute » en révèle la fausseté fondamentale. Il se rattache au verbe latin dubitare, dont le radical signifie « double. » Sans doute désignait-il à l'origine une attitude mentale incertaine, qui hésite entre deux partis. Selon les dictionnaires modernes, « doute » signifie notamment « incertitude des jugements ou de l'esprit. » Tout Scientiste Chrétien est bien sûr de savoir que l'Entendement et la Vérité sont un, qu'ils ne comportent aucun élément d'incertitude. Donc en Christian Science le mot « doute » est une anomalie, puisqu'il représente ce qui ne saurait être.
Conduisant son automobile, un Scientiste Chrétien se trouva dans une situation fâcheuse: sa voiture s'embourba dans un chemin défoncé. Tous ses efforts pour l'en sortir étant restés infructueux, il reprit sa place au volant et se mit à éclaircir sa pensée; il affirma les vérités spirituelles concernant Dieu, l'homme et l'univers, il nia les prétentions matérielles qui se rapportaient spécialement à son cas. L'oraison dominicale et son interprétation spirituelle donnée par Mrs. Eddy aux pages 16 et 17 de Science et Santé, l'aidèrent à retrouver la vigueur, la lumière; alors il chercha les faits scientifiques dont il avait besoin sur le moment. Il se rappela ce qu'avait dit un conférencier de Christian Science: « Les lois de la physique sont nos serviteurs et non pas nos maîtres. » Il put aussi se souvenir que notre Leader indique un fait divin lorsqu'elle s'écrie (ibid., p. 399): « Si l'Entendement seul agit, comment le mécanisme peut-il être automatique? » Quand ces idées immédiatement utiles vinrent éclairer sa pensée réceptive, les paroles d'un cantique qui se trouve dans notre Hymnaire furent illuminées:
Dieu sait les anges qu'il vous faut
Et vous enverra ces gardiens.
Mais une nuée de doute voilait encore sa pensée, menaçant de contrebattre les déclarations de la Vérité. Ce nuage se composait de vagues suggestions, par exemple: Et si cela n'agissait pas? Comment peux-tu réellement savoir que ces choses sont vraies? Sans doute, tu as eu des guérisons physiques, mais ici le cas est tout autre! Ne vaudrait-il pas mieux faire venir une dépanneuse? Peut-être n'as-tu pas assez de foi pour réussir! Le Scientiste Chrétien se rendit compte qu'il lui fallait dissiper ce nuage d'erreurs; aussi mania-t-il chacune de ces suggestions à mesure qu'elle se présentait; il les perça du regard et mit à leur place la vérité contraire. Il reconnut que le doute a sa source dans le mensonge d'une existence séparée de Dieu, l'unique Entendement; alors la fausse croyance perdit son emprise et l'on eut le sentiment d'une liberté merveilleuse. Le seul résultat possible, ce fut une pensée pleine de foi, de confiance, de conviction spirituelle. Étant parvenu à cette attitude mentale, il mit l'allumage, fit marcher le moteur et sans la moindre difficulté l'automobile sortit de la fosse bourbeuse. Quelle joie, quelle gratitude il éprouva devant cette preuve du pouvoir divin rendu accessible grâce aux enseignements de la Christian Science!
Aucune loi ne nous oblige à nous soumettre aux influences négatives du doute. En effet la loi vient toujours de Dieu, c'est donc une force qui détruit le doute et ne saurait le soutenir. Aussi soyons alertes, vigilants; sachons démasquer et rejeter le doute sous toutes ses formes.
Il y a cependant des cas où le doute est légitime, où l'on peut en faire usage pour défier l'erreur. Méditons ces paroles de notre Leader, Mary Baker Eddy, à la page 130 de Science et Santé: « Si la pensée s'effraie de ce que la Science proclame si énergiquement la suprématie de Dieu, ou la Vérité, et met en doute la suprématie du bien, ne devrions-nous pas, au contraire, nous étonner des prétentions énergiques du mal et les mettre en doute, et ne plus croire naturel d'aimer le péché et antinaturel d'y renoncer, — ne plus nous imaginer que le mal est toujours présent et le bien absent? » Ceci nous engage à détruire l'erreur par ses propres armes. Mais toutes les fois que le doute nous assaille, nous pouvons à bon droit le percer du regard et prouver que cette illusion se fond « comme la cire » en présence de la compréhension qui reflète Dieu.