Dans le monde matériel d'aujourd'hui, la destruction, les pertes, la séparation, l'absence de foyer paraissent fréquentes. Sans doute aux heures de trouble, des milliers de personnes ont recours au psaume quatrevingt-onze pour y trouver le réconfort; elles cherchent la sécurité dans « la retraite du Très-Haut » et voudraient reposer « à l'ombre du Tout-Puissant. »
A Londres, pendant les raids nocturnes, le bruit des canons, les ravages du feu et des bombardements semblaient défier l'omnipotence de l'Esprit et la présence de la paix. Pourtant parmi ces scènes de destruction, l'on pouvait ressentir la sécurité, le calme et la paix qu'apporte la compréhension de la souveraine présence de Dieu. Comme c'est toujours le cas aux heures de détresse, les cultes des églises de Christian Science apportèrent plus encore que d'habitude le réconfort et les lumières. A une réunion du mercredi soir, un jeune homme qui avait pris part à la campagne en Afrique du Nord donna son témoignage; il dit qu'au milieu des combats, il avait trouvé la paix et fit cette remarque profonde: Pour ressentir la paix, il n'y a pas besoin d'attendre que les hostilités prennent fin.
Nous trouvons la paix dans « la retraite du Très-Haut. » Cette « retraite, » c'est la réalité spirituelle où l'homme est la réflexion de Dieu. Notre Leader, Mary Baker Eddy, parle de cela dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 244) où elle déclare: « La ‘retraite’ dont parlait David est sans aucun doute le statut spirituel de l'homme à l'image et à la ressemblance même de Dieu, le sanctuaire de la Science divine, où les mortels n'entrent qu'au prix d'une lutte ou d'une dure épreuve, et où ils se dépouillent de l'humain pour revêtir le divin. » Rejeter le sens matériel de l'homme et reconnaître son identité spirituelle, voilà ce qui nous donne la sécurité, la paix.
Une des armes que l'entendement mortel semble manier avec force, c'est la crainte. Toutefois la Bible dit à maintes reprises: « Ne crains point »; elle déclare aussi: « Tu ne craindras pas les terreurs de la nuit. » Ceux qui nous donnèrent ces conseils savaient que l'on peut se reposer sans crainte, en toute confiance, sur la présence infinie de Dieu. Ils savaient, comme aussi nous devrions le savoir, que la vie de l'homme est spirituelle, immortelle; qu'elle ne se trouve point là où semble être le mal et ses éléments destructifs. L'identité de l'homme est en sécurité dans l'Esprit; en outre, tout ce qui constitue le bien — foyer, substance, activité louable — est à jamais intact.
Tentons-nous parfois, bien à tort, de faire entrer dans « la retraite » un concept matériel du home? L'enfant de Dieu habite non pas un bâtiment matériel, mais les cieux dont il ne saurait être chassé. Nous n'avons donc point à soutenir une lutte pour sauver ce qui est spirituellement indestructible. L'idée juste du foyer a toujours été comprise dans l'homme, qui ne saurait être sans abri, même si l'entendement charnel l'affirme avec insistance. Croire qu'on est sans asile serait aussi absurde que d'imaginer un rayon de soleil errant dans le monde, séparé de sa source. Dans le livre de texte de Christian Science, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy déclare (p. 254): « Pèlerin sur la terre, ta demeure est le ciel; étranger, tu es l'hôte de Dieu. »
Si quelqu'un accomplit une tâche qui passe pour dangereuse, il importe que nous le voyions tel qu'il est réellement — libre, en sûreté, exempt de crainte, conscient de la réalité spirituelle. Nous ne saurions emmener avec nous « dans la retraite » un sens personnel de l'homme, mais nous pouvons savoir que l'homme véritable est spirituel, qu'il ne possède aucune identité matérielle exposée au péril. L'homme est toujours en présence de la Vérité, gouverné par l'Entendement; et nulle croyance au hasard, à la malchance, aux pertes, aux accidents, ne peut l'arracher à la tendre sollicitude du Père. L'homme n'a pas d'autre demeure que « la retraite du Très-Haut. »
Tout problème qui se dresse devant nous est simplement un appel à prouver que la vie, la substance, l'intelligence sont dans l'Esprit et non dans la matière. Parfois le problème à résoudre semble pénible, ardu; mais la main de Dieu est toujours présente pour nous guider, pour nous faire sortir de toutes les situations difficiles. Les progrès accomplis et la joie de la victoire l'emportent sur les pires angoisses. Quand un problème se présente, nous devrions nous réjouir, car en le résolvant grâce à la Science divine, nous entrerons dans « la retraite, » dans « le sanctuaire » de cette Science.