Les humains désirent naturellement avoir un foyer, un asile où ils puissent oublier les soucis, les fardeaux, et trouver parmi ceux qui leur sont chers la joie, la paix, l’assurance. Cette ambiance, ce centre des affections, c’est le chez-soi, le home.
Dans les régions les plus diverses, les hommes, à quelque race qu’ils appartiennent, construisent des demeures adaptées à leurs besoins et à leurs désirs individuels; ils les disposent de la manière qui leur semble la plus pratique. Mais les qualités essentielles pour maintenir le vrai sens du home, c’est l’amour reflétant l’Amour, la sagesse où s’exprime le gouvernement de Dieu, l’intelligence qui manifeste la présence perpétuelle de l’Entendement. Ces choses-là soutiennent et constituent l’éternelle demeure où réside l’homme créé par Dieu.
Le home symbolise la sécurité; ainsi la parabole de l’enfant prodigue, au chapitre quinze de l’Évangile selon saint Luc, nous montre le fils longtemps égaré retournant à la maison paternelle: il avait reconnu la fausseté des pensées qu’il avait entretenues et qu’exclut le vrai sens du home. Le chez-soi réel est substantiel, immuable; c’est la demeure de l’Amour que peuplent les idées divines. Rien ne peut s’y trouver qui soit contraire au bien.
L’amour envers Dieu et l’homme éclaire constamment cette demeure; tel un phare, il guide le marin, le ramène au port où l’accueilleront les bras éternels du divin Amour. La haine ne peut trouver de place lorsque l’amour est le premier, le seul mobile; elle ne serait pas à l’aise dans la société des bienheureux. « L’erreur s’exclut elle-même de l’harmonie, » écrit Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, à la page 537 de Science et Santé avec la Clef des Écritures.
Demeurer d’une manière consciente dans l’ambiance du réel — le royaume de l’Entendement — élève la pensée plus haut que le home projeté par les sens matériels; alors on peut percevoir, accueillir le concept divin, l’harmonie toujours présente, le ciel. Dans l’Hymnaire de la Science Chrétienne, le cantique 278 dit avec raison: « Le home et le ciel sont au-dedans de toi. » Ainsi le home s’accorde avec le règne de l’Esprit; il exclut le sens matériel et ses pénibles erreurs de séparation, de distance dans l’espace ou la durée. S’il sait que le ciel est sa patrie, que sa demeure est le ciel; s’il refuse d’admettre dans sa conscience ce qui rabaisserait le divin concept de l’ambiance harmonieuse — le disciple trouve une substantialité, une sécurité qui peuvent toujours rompre les chaînes de la crainte, du doute, du découragement, de l’affliction.
Par suite des bouleversements et des nécessités de la guerre, un jeune homme se trouva dans une île lointaine où dès le début il eut à prouver la vraie signification du chez-soi. Pendant la traversée, il avait été affranchi de la crainte des voyages sur mer et protégé contre la maladie qui semblait régner dans le navire; il avait pu réaliser avec joie la présence de Dieu, et trouver le calme.
Mais l’obscurcissement alors en vigueur faisait paraître très longues les soirées. Sous le ciel des tropiques, une nuit de pleine lune, il pensa soudain avec nostalgie aux vertes collines, aux cieux clairs et doux de la patrie lointaine. Alors, se souvenant des bienfaits reçus pendant le voyage, il comprit que les mêmes vérités libératrices agissaient encore, puisque sous le double rapport de la substance et de la présence, ni Dieu ni l’homme ne sauraient changer. Dans l’Entendement, l’homme ne peut venir et s’en aller, car il n’y a pas d’endroit où il puisse se rendre, dont il puisse partir. L’Entendement est infini. Donc l’homme ne quitte jamais sa demeure; il ne saurait être privé ou séparé de ce sanctuaire, de cet asile véritable.
Réaliser la présence de l’Entendement toujours accessible, éclairant sans cesse la pensée, avait mis en lumière le vrai sens du home et dissipé la nostalgie. Les faux concepts firent place aux vérités concernant le chez-soi. Le jeune homme pensa aux paroles d’un solo qu’il avait chanté jadis, et qui lui apportèrent de l’inspiration: « Partout où Dieu demeure, c’est pour nous le foyer! »
L’impression de solitude, le sentiment qu’il était loin de ceux qui comptaient sur le divin Principe, disparurent devant les anges de Dieu — les pensées de gratitude et les vérités bienfaisantes.
Le Scientiste se rappela cette parole d’un ami: « L’homme a pour camarades les idées justes. » Cet entourage est une caractéristique du home, lequel est peuplé d’idées justes; ainsi, pensa le jeune homme, si les faits que je viens de déclarer sont corrects, je ne puis être séparé de la société dont j’ai besoin. Sa pensée s’orienta dans des voies nouvelles, et ses bons efforts le conduisirent dans une ambiance où abondaient les idées justes.
Il trouva le chez-soi lorsqu’il reconnut la présence infinie de l’Entendement. Si l’on a conscience du home, on y rend témoignage en manifestant l’affection dont la source est l’Amour universel, constant, immuable, où tous sont inclus.
Notre vrai home, c’est la conscience qui reflète l’harmonie, la substance, la perfection de notre Père-Mère Dieu. Comme nous le rappelle Mrs. Eddy (ibid., p. 254): « Pèlerin sur la terre, ta demeure est le ciel; étranger, tu es l’hôte de Dieu. »