Lorsque saint Jean décrivait, avec une richesse d'images tout orientale, la série des visions qu'il avait eues dans l'île de Patmos, il croyait peut-être que le second avènement du Christ surviendrait dans un avenir immédiat. Il est donc possible que sa description symbolique, au chapitre douze et dans d'autres parties de l'Apocalypse, ait trait à des événements qu'il estimait proches. Toutefois, si les changements prévus n'ont pas eu lieu à l'époque où vivait Jean ou pendant les premiers siècles de l'ère chrétienne, cela ne prouve pas que la prophétie soit fausse. Le fait est que cette vision prophétique est en voie de s'accomplir à notre époque, et nous avons lieu de nous en réjouir.
Quand Jésus annonça prophétiquement la destruction de la matière et la seconde venue du Christ, ses disciples lui demandèrent: « Maître, quand donc ces événements arriveront-ils...? » Dans sa réponse, Jésus ne fixait aucune époque, mais décrivait certains signes qui devaient d'abord arriver. « Alors, » ajoutait-il, « on verra le Fils de l'homme venant sur une nuée, avec une grande puissance et une grande gloire. »
En une autre occasion, Jésus dit: « Je prierai le Père, qui vous donnera un autre Consolateur, afin qu'il soit éternellement avec vous; » il savait donc que la pensée du monde n'était pas encore prête à recevoir la révélation complète et finale du Christ, de la Vérité — la Science de l'être. Il savait qu'au temps favorable, le Consolateur promis paraîtrait. Pendant de longues années, les mortels fatigués et chargés soupirèrent après la venue de ce Consolateur — « l'Esprit de vérité. » Durant les siècles d'ignorance, le matérialisme et le scolasticisme obscurcirent la lumière de la Vérité spirituelle au point qu'on la perdit presque entièrement de vue. Avec la Réformation, les nuages commencèrent à se dissiper; avançant pas à pas vers une plus grande liberté mentale, l'humanité fut davantage prête à recevoir le Consolateur.
Finalement, lorsque les Pèlerins quittèrent l'ancien monde pour établir dans le nouveau des institutions plus propices à la liberté religieuse, ils frayèrent la voie à cette découverte de Mary Baker Eddy: le Consolateur promis par Jésus est en vérité présent aujourd'hui avec les hommes, il leur répète ces paroles du Maître: « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. »
La pensée contemporaine était parvenue à une largeur de vision qui lui permettait de s'attendre plus ou moins à une nouvelle révélation de la Vérité; elle avait peut-être entrevu que cette révélation viendrait par une femme; en effet, plusieurs années avant la découverte de la Science Chrétienne, Nathaniel Hawthorne écrivait ceci: « A l'heure fixée par le ciel, une nouvelle vérité sera révélée; » puis il ajoutait: « L'ange et l'apôtre de la révélation prochaine doit bien être une femme, mais noble, pure et belle; de plus, elle sera sage, non par les sombres chagrins, mais par l'élément éthéré de la joie. »
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy écrit (p. 109): « Pendant les trois années qui suivirent ma découverte, je cherchais la solution de ce problème de la guérison-Entendement, je sondais les Écritures, et ne lisais guère autre chose, je me tenais éloignée du monde, et consacrais mon temps et mes énergies à découvrir une règle positive. Cette recherche était douce, calme, soutenue par l'espoir; elle n'était ni égoïste ni déprimante. » Ceci s'accorde apparemment avec la déclaration de Hawthorne, d'après laquelle ce qu'il nomme la « nouvelle vérité » serait révélée par « l'élément éthéré de la joie. »
Dans les ouvrages publiés par Mrs. Eddy, nombreux sont les indices prouvant qu'elle savait être celle que Dieu avait choisie pour faire connaître au genre humain, à cette époque-ci, le Consolateur promis par Jésus. Elle dit par exemple, dans la Préface de Science et Santé (p. xi): « Lorsque Dieu appela l'auteur à proclamer Son Évangile à ce siècle, elle fut aussi chargée de planter et d'arroser Sa vigne. » Dans un certain sens, on peut dire que ceux qui sont « appelés » sont ceux qui répondent. Au cours des âges, ceux qui ont été « appelés » par l'Entendement divin, l'Esprit, Dieu, pour annoncer Sa Parole, étaient ceux qui, comme le jeune Samuel, étaient prêts à répondre: « Parle, ô Éternel, ton serviteur écoute! »
Pour Mrs. Eddy, la « femme enveloppée du soleil » (Apocalypse 12:1) symbolisait l'idée spirituelle de Dieu; c'est ce qu'indiquent les lignes suivantes, à la page 561 de Science et Santé: « La femme dans l'Apocalypse symbolise l'homme générique, l'idée spirituelle de Dieu; elle illustre la coïncidence de Dieu et de l'homme en tant que Principe divin et idée divine. » Mais ce passage et plusieurs qu'on pourrait encore citer, soit dans le livre de texte soit dans ses autres ouvrages, montrent clairement que l'auteur savait être celle que Dieu avait chargée de révéler pour l'époque actuelle et les siècles futurs l'idée spirituelle ou l'idéal-Christ que représente la femme de l'Apocalypse. (Voir Science et Santé 565:14–24.)
Par conséquent, les Scientistes Chrétiens regardent leur bien-aimée Leader non seulement comme la Découvreuse et la Fondatrice de la Science Chrétienne, mais comme la révélatrice désignée par Dieu pour faire connaître le Christ, la Vérité. Toutefois, s'ils reconnaissent sa vraie position; s'ils lui accordent l'honneur, l'amour et la gratitude auxquels elle a droit — les Scientistes Chrétiens ne déifient pas leur Leader. Au contraire, ils se laissent guider par ce qu'elle-même écrit, à la page 308 de Miscellaneous Writings: « Les Écritures et la Science Chrétienne révèlent “le chemin,” et les révélateurs personnels auront dans l'histoire leur place légitime; mais ils ne seront pas déifiés. »
