Pour faire face à leurs obligations pécuniaires, une foule de braves gens, apparemment victimes des circonstances, doivent renoncer au confort et sacrifier bien des choses qu'on tient pour désirables. Loin de se laisser abattre par le malheur, c'est avec un courage admirable qu'ils luttent contre l'adversité. A ces cœurs vaillants, la Science Chrétienne apporte un rayon d'espoir; ils pressentent l'aurore de la compréhension spirituelle qui leur permettra de démontrer la déclaration vitale que fit le Maître, Jésus le Christ: « Le royaume de Dieu est au dedans de vous. »
Nous rappelant les œuvres admirables de Jésus, son amour et sa compassion pour le genre humain, pouvons-nous mettre en doute le caractère pratique de la vérité qu'il enseignait? Le royaume de Dieu, c'est-à-dire le règne de l'harmonie, la réalisation de l'abondance actuelle du bien — voilà qui est maintenant même à la portée de chacun. En outre, scientifiquement parlant, nous possédons déjà ces choses, puisque Dieu est Tout-en-tout.
Acceptons la vérité et le caractère pratique de cette déclaration, et nous serons forcés d'admettre que toute condition s'opposant à l'harmonie doit être illusoire. L'illusion a sa source dans l'ignorance, et le remède contre l'ignorance est la compréhension. Comment fut détruite l'illusion d'une « terre plate »? Par la compréhension du fait concernant la terre, savoir, sa sphéricité. La vraie compréhension est spirituelle, mentale. Ne s'ensuit-il pas que l'établissement du royaume de Dieu — le remplacement des conditions imparfaites ou inharmonieuses qui cèdent à l'harmonie — est un processus en tous points mental, régi non par les circonstances mais par la pensée? La pensée est antécédente; la circonstance est conséquente.
Vu sous cet angle, le problème des dettes prend un autre aspect. La vision correcte offre la clef du problème; en outre elle démasque les ramifications jusqu'alors invisibles qui requièrent un sens d'honnêteté supérieur à ce qu'implique le simple paiement des obligations pécuniaires. Ceux qui paient leurs fournisseurs, mais n'y parviennent qu'à grand-peine, découvriront peut-être l'existence d'autres obligations dont ils pourraient s'acquitter. Il est possible, probable même, que ces dettes inavouées soient la cause immédiate du problème pécuniaire.
Deux passages que nous trouvons dans la Bible et dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, par Mary Baker Eddy, contribuent à ouvrir la porte de notre conscience, à nous faire accueillir la vérité qui dissipe l'ignorance au sujet des dettes. Voici le premier: « N'ayez de dettes envers personne, si ce n'est l'amour que vous vous devez les uns aux autres; » et le second: « La bonne voie gagne le droit de passage — la voie de l'Amour et de la Vérité par laquelle toutes nos dettes se règlent, le genre humain est béni, Dieu est glorifié (Miscellany, p. 232). D'après ces deux déclarations, la voie « par laquelle toutes nos dettes se règlent, » c'est l'amour.
A coup sûr, nous ne voudrions pas penser ou accepter un mensonge concernant ceux que nous aimons. Aimer autrui signifie penser juste au sujet d'autrui. Pensons-nous d'une manière juste, conforme à la Science Chrétienne, quand nous refusons à notre prochain le bien qui en réalité est son apanage? Peut-être avons-nous cru que des circonstances dont nous ne sommes pas maîtres nous contraignaient à refuser ce bien. Mais cela n'est pas vrai, ce n'est donc pas aimable, et notre dette d'amour n'est point réglée. Aimer son frère d'une façon scientifique c'est n'accepter à son égard que la vérité— savoir que dans son être réel il est, il a toujours été l'image et la ressemblance de Dieu; qu'il n'a jamais en aucun temps couru le risque d'être privé de ce qui lui appartient légitimement. Si d'aucuns ont peine à faire honneur à leurs obligations, qu'ils réalisent cette vérité, où ils trouveront de l'aide: rien ne peut les contraindre à croire qu'ils puissent mettre obstacle au bien que chaque idée reçoit abondamment de Dieu.
Les Scientistes Chrétiens apprennent à penser d'une manière universelle, à découvrir les formes subtiles du mal qui s'exprimeraient par le manque et la pauvreté. Ils se rendent compte que même en ce qui concerne les difficultés pécuniaires, la grande chose est d'aimer; mais l'amour dont il s'agit n'est point égoïste ou sentimental, c'est le pur amour qui reconnaît la Vérité et que rien d'inférieur ne satisfait. Toutes les dettes se règlent lorsque nous reflétons l'Amour divin. C'est ce qu'indique l'interprétation spirituelle de l'oraison dominicale, que nous trouvons à la page 17 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy: « Pardonne-nous nos offenses [nos dettes], comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; Et l'Amour se reflète dans l'amour. »
