Depuis sa plus tendre enfance, Ruth avait fréquenté l'École du dimanche de la Science Chrétienne. Aussi lorsqu'elle entra à l'école enfantine, elle trouva tout naturel d'apprendre chaque jour quelque chose de nouveau.
Ruth aimait surtout apprendre les belles paroles que Jésus le Christ avait dites sur la montagne, quand il parlait de Dieu. Sa monitrice lui avait dit que ces versets s'appellent les béatitudes, ce qui signifie les bénédictions. Ruth trouva plus facile et plus joli de les appeler des « bénédictions, » parce que le Christ Jésus bénissait son prochain. Il devait être bien bon puisqu'il allait dans tout le pays, enseignant et guérissant; et quand on venait à lui pour être guéri, comme il savait tout juste ce qu'il fallait dire, les paroles de vérité dont on avait besoin!
Le verset préféré de Ruth était celui-ci: « Heureux les affligés, car ils seront consolés. » Elle avait appris à se servir presque chaque jour de ce verset. Toutes les fois qu'en jouant elle se cognait contre quelque chose, ou quand elle se réveillait en sursaut pendant la nuit, elle pensait à cette bénédiction. Alors il y avait toujours une consolation: maman lui parlait tendrement et l'encourageait, quelqu'un lui tendait une main secourable, et bientôt toutes les larmes étaient essuyées.
Nous pouvons être sûrs que Jésus le Christ avait souvent été consolé par l'Amour divin; aurait-il pu sans cela deviner que les gens auraient tellement besoin de ce magnifique verset qu'ils pourraient apprendre et employer? Quand la Bible nous parle de Jésus au désert, elle montre que pendant ces quarante jours, l'erreur essaya bien des fois de faire tomber Jésus et de le rendre malheureux. Mais chaque fois que l'erreur venait le tenter, il se tournait vers Dieu; « alors le Diable le laissa; et voici que des anges s'approchèrent, et ils le servirent. » Ruth comprenait maintenant pourquoi le Christ Jésus pouvait bien dire: « Heureux les affligés, car ils seront consolés »: lui-même avait été consolé par son Père-Mère Dieu.
Un après-midi, Ruth invita le petit Billy, qu'elle avait rencontré à l'école enfantine; les deux enfants voulaient jouer au jardin. Ils couraient à toutes jambes quand soudain Billy s'arrêta, se courba en deux, et poussa des cris comme s'il avait très mal. Ruth se dépêcha de rentrer pour chercher sa mère, mais elle ne put pas la trouver. Alors elle revint en courant vers Billy, qui pleurait à chaudes larmes.
Avec beaucoup d'amour, elle essaya de le calmer; puis, se rappelant son verset favori, elle conseilla au petit garçon de répéter à haute voix après elle: « Heureux les affligés, car ils seront consolés. » C'est ainsi que sa propre mère l'avait souvent aidée. Mais Billy sanglotait si fort qu'il n'entendait rien, de sorte qu'il ne pouvait pas répéter les mots. Pendant un instant, Ruth ne sut que faire. Ensuite, tout tranquillement, elle pria Dieu avec confiance, et bientôt vint la réponse, la bonne pensée qui ressemblait à un ange. « Oh! Billy, » s'écria Ruth avec joie, « je me rappelle maintenant —“l'Amour efface tes larmes”—“l'Amour efface tes larmes”— tu es bien — je le sais, je le sais! »
Peu à peu les sanglots se calmèrent; la douleur partit aussi vite qu'elle avait semblé venir, et bientôt le visage du petit garçon redevint tout souriant. La guérison était complète, car Ruth avait réalisé la présence de l'Amour, du Consolateur divin.
Le même soir, Ruth dit à sa mère quelle belle réponse Dieu lui avait donnée quand elle demandait de l'aide pour Billy; et d'un cœur reconnaissant, toutes deux répétèrent ces bienfaisantes lignes d'un poème de Mrs. Eddy (Miscellaneous Writings, p. 399):
« O cher affligé, entends son appel;
L'Amour efface tes larmes,
Il dissipe la tristesse,
Il t'accueille avec tendresse
Dans la gloire d'un jour infini. »
