Le chapitre dix-sept de I Rois contient un récit remarquable: il nous parle d'une veuve qui en temps de famine, allait apprêter pour elle-même et son fils le peu d'aliments qui lui restait. « Nous le mangerons, et après, nous mourrons, » dit-elle à Élie; mais ce prophète la pria de lui en faire « premièrement une petite galette. » C'était une demande à laquelle le sens commun aurait pu refuser d'obéir, en la déclarant impraticable. Pourtant la veuve obéit à cet ordre divin, ce qui lui permit de démontrer l'approvisionnement pour sa famille et pour le prophète.
Si nous ne voulons pas mettre en doute qu'un fait semblable soit possible jadis ou à notre époque, nous devrions chercher à comprendre cette démonstration en Science Chrétienne. Nous apprenons par la Science que la sécheresse, la famine ou toute autre condition qui limite notre joie ou met la vie en péril, ne viennent pas du Dieu d'amour, du Père-Mère infiniment bon: elles ne sont dues qu'à un faux sens de ce qu'est l'existence.
Élie avait commencé par dire: « Ne crains point, » car il se rendait compte qu'exprimé sous forme de sécheresse, le sens restreint de la bonté divine avait terrifié la femme de Sarepta, qui s'attendait à mourir de faim. Aussi le prophète devait-il calmer cette crainte s'il voulait réaliser les ressources pour les personnes en cause. Une fois la crainte détruite, la veuve fut prête à obéir, comptant sur la promesse d'Élie d'après qui Dieu ne la laisserait pas manquer de nourriture. Avec cette confiance vint l'ample preuve de la bonté divine qui subvint à tout. Voici comment se termine le récit biblique: « Elle s'en alla donc, et fit comme Élie avait dit; et elle en mangea, elle et sa famille, ainsi que lui, pendant longtemps. La farine de la cruche ne manqua point, et l'huile de la fiole ne finit point, selon la parole que l'Éternel avait prononcée par Élie. »
Aujourd'hui, dans nos foyers ou nos églises, nous risquons parfois d'oublier la leçon de cette histoire; le tentateur nous dit de manger nous-mêmes la « petite galette, » puis de voir s'il reste encore un peu d'huile et de farine que nous donnerions à notre prochain. Nous constatons en général que si l'égoïsme gouverne notre pensée, il ne reste rien ou pas grand-chose; ainsi les collectes de notre église semblent pâtir de notre disette spirituelle due à ce que nous n'obéissons pas à ce divin commandement: faites part de vos biens.
Pourvu qu'ils aient le sens spirituel de l'obéissance, les disciples actuels peuvent pratiquer avec fruit la loi spirituelle de la générosité; il en eut la preuve un Scientiste Chrétien, appartenant à une église qui construisait son édifice. Pour donner à l'église ce membre prélevait le plus possible sur son gain; mais il n'avait jamais touché aux petites économies placées sur deux livrets de caisse d'épargne. Il envisageait une entreprise commerciale pour laquelle ses fonds n'étaient pas suffisants, et l'hypothèque qui grevait sa maison devait être renouvelée sous peu. Malgré ces conditions, il résolut de donner à l'église le montant d'un des livrets. Cette année-là, il crut devoir se passer de vacances; mais on ne tarda pas à lui offrir un séjour qui ne pouvait lui occasionner aucune dépense.
Plus tard, il donna également au fonds de construction l'autre somme qu'il avait à la caisse d'épargne; quelques jours après, comme il sollicitait le renouvellement de son hypothèque, on lui dit: « La valeur de votre maison justifierait un montant beaucoup plus considérable, que nous vous prêterons si vous le désirez; » c'est ainsi qu'il obtint les fonds nécessaires à sa nouvelle entreprise commerciale. Depuis lors, cette dernière a produit de quoi rembourser plusieurs fois l'hypothèque; en outre, on a pu soutenir le fonds de construction et même venir en aide à d'autres églises Scientistes Chrétiennes.
Cette leçon indiquait à coup sûr que faire « premièrement une petite galette » soit pour la construction et l'entretien de l'église, soit pour les besoins de L'Église Mère, démontre la vérité de ce qu'affirme notre Leader dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 79): « Donner ne nous appauvrit pas dans le service de notre Créateur, et ne pas donner ne nous enrichit pas. »
