Tous ceux qui comprennent la volonté de Dieu et lui obéissent apprennent qu'il est possible de gagner, par des moyens légitimes, les buts désirables. Pour sortir de l'opiniâtreté et des tromperies qu'on s'inflige à soi-même, il faut acquérir la perception spirituelle. Aux humains qui se montrent dociles, la Science Chrétienne offre la liberté concernant la prétention d'opiniâtreté humaine, car elle leur fait comprendre l'unique volonté réelle et puissante, la volonté de Dieu. Cette volonté divine s'exprime par la sagesse, l'intelligence, la perfection spirituelle, l'amour universel.
La volonté personnelle est trompeuse. Elle pervertit le jugement, égare l'action. Sous son influence, certaines personnes adoptent une mauvaise voie, tout en croyant être sur le bon chemin. D'autres suivent délibérément la route du mal. D'une manière générale, on peut donc faire deux catégories en ce qui concerne l'opiniâtreté: ce phénomène est tantôt ignorant, tantôt cultivé à dessein. En face des souffrances physiques, les victimes de l'opiniâtreté ignorante montrent parfois ce qu'on pourrait appeler une force d'âme obstinée: elles supportent ce qu'elles tiennent pour inévitable selon les codes humains. Cette condition se guérit en Science Chrétienne dans la mesure où le disciple, comprenant que la volonté de Dieu s'exprime toujours par la santé et l'harmonie, s'applique sincèrement à bannir la croyance matérielle irréelle.
Dans son ministère curatif et compatissant, le Christ Jésus illustra en action la volonté de Dieu. Pour le Maître, non seulement le péché, mais la souffrance physique pouvaient être désignés par le terme Satan; c'étaient des maux qu'il détruisait grâce au pouvoir du Christ, de la Vérité. Comprenant que la volonté divine se manifeste dans l'abondance, l'amour, la protection, la vie éternelle, le Sauveur nourrit la foule épuisée; il put aussi choisir un foyer pour sa mère, rendre la raison à l'homme qu'obsédait « un esprit impur, » ouvrir les yeux des aveugles, ressusciter ceux qu'on disait morts. Sommes-nous anxieux, tristes, appauvris? La volonté de Dieu se trouve dans la satisfaction, la joie et l'abondance. Sommes-nous égoïstes, découragés, envieux? La volonté de Dieu se révèle dans l'amour désintéressé, la vision, le vrai succès. Conserver à l'égard de quelque forme du mal une attitude passive, c'est désobéir à la volonté divine. Sommes-nous malades, effrayés, craignons-nous la mort? Obéir à la volonté de Dieu procure la santé, la sérénité, la vie éternelle. L'obéissance à la volonté divine implique le rejet actif de toute croyance au péché, à la maladie, à la mort, ainsi que de toutes les inharmonies moins flagrantes.
L'étude de la Science Chrétienne nous donne l'énergie spirituelle dont nous avons besoin pour conquérir les mauvaises croyances. La volonté personnelle prétend que dans le commerce ou les autres carrières, il faut faire son chemin sans ménagements pour autrui. La Science Chrétienne n'encourage ni l'apathie ni l'abandon des droits individuels; mais elle exige une obéissance active à la volonté de Dieu, obéissance qui se manifeste par des jugements éclairés, la politesse et les égards, de sages décisions, des progrès accomplis sous la direction divine. Elle met le disciple à même de comprendre la nature de Dieu, qu'elle définit en tant que divin Principe, Amour, sous le gouvernement duquel tous devront se ranger.
Paul souhaitait que les Colossiens fussent remplis de la connaissance de la volonté divine, « avec toute sorte de sagesse et d'intelligence spirituelle. » La sagesse et la compréhension spirituelle élèvent la pensée plus haut que les désirs coupables, les menées illégales, les maux de la chair. Les lois de Dieu correspondent avec la volonté de Dieu, et quiconque obéit à la volonté et à la loi divines prouve qu'il a droit aux bénédictions de la filialité spirituelle. Jésus disait: « Ce n'est pas la volonté de votre Père, qui est dans les cieux, qu'un seul de ces petits périsse. »
La volonté de Dieu est bonne, et son influence curative est bien nécessaire pour résoudre les problèmes des rapports humains. Trop souvent les grands espoirs fondés sur les relations d'homme à homme ne résistent pas aux assauts d'erreurs telles que la domination, l'oppression, l'antipathie, la ruse, la mésentente, la justification de soi-même. Vainement les humains cherchent à s'affranchir de ces chaînes par la force de volonté. Mrs. Eddy déclare (Science et Santé, p. 490): « La volonté— aveugle, opiniâtre et impétueuse — coopère avec les appétits et les passions. » L'influence nuisible de la volonté personnelle dont les jugements sont partiaux, est bannie par l'influence purificatrice et unificatrice de la volonté divine. La seule base des vrais rapports, c'est Dieu — l'Entendement divin — et Ses idées, qui sont à jamais en sûreté sous le gouvernement du divin Principe. Une simple déclaration du Christ Jésus indique la base certaine et sainte de la réconciliation entre personnes qui semblaient irrévocablement désunies. Voici ces paroles: « Car quiconque fait la volonté de mon Père, qui est dans les cieux, est mon frère ou ma sœur ou ma mère. » Aucun conflit personnel ne peut diviser ceux qui cherchent mutuellement à s'aider dans l'obéissance à la volonté de Dieu.
La volonté personnelle combat pour la matérialité et la servitude. L'obéissance à Dieu se place du côté de l'Esprit, de la liberté, de la bienveillance. La volonté personnelle ressasse les griefs, aussi s'expose-t-elle à tomber dans l'apitoiement sur soi-même et l'intolérance. Quiconque obéit à la volonté de Dieu médite la beauté, l'harmonie de la création divine, et l'exprime avec joie. Alors paraissent la santé au lieu des souffrances, la justice au lieu du péché, l'harmonie dans les relations humaines au lieu de la tension ou des conflits. L'unité avec Dieu permet d'atteindre à l'unité parmi les hommes; c'est la voie des lumières, d'une coopération dévouée, la voie de « paix sur la terre, bienveillance envers les hommes. »
Faisant allusion au passage où Paul déclare qu'il se complaît dans les infirmités, notre Leader en donne cette interprétation: la souffrance obligeait Paul à se détourner de la matière et des sens personnels pour s'orienter vers l'Esprit. En outre Mrs. Eddy coupe dans leur racine la volonté personnelle et toutes les phases du matérialisme lorsqu'elle écrit ces paroles saisissantes (Miscellaneous Writings, p. 201): « La Science dont s'inspire la déclaration de Paul résout l'élément qu'on appelle à tort la matière en son péché originel, ou volonté humaine — volonté qui prétend s'opposer à ce que les qualités de l'Esprit soient assujetties à l'Esprit. Le péché entraîna la mort; et la mort est un élément de la matière ou fausseté matérielle, ce n'est jamais un élément de l'Esprit. »
Comprendre la volonté de Dieu démasque la fausseté de la croyance à la matière soit créatrice soit destructive; en effet, ce qui constitue la matière, ce sont les fausses croyances de substance, d'intelligence, de vie et de sensation matérielles. La révélation de la Science Chrétienne nous oriente non pas vers l'asservissement aux « potées de viande » de l'Égypte, mais vers le fait de l'existence incorporelle, tant individuelle qu'universelle, née de l'Esprit et demeurant dans l'Esprit.
Le sincère désir de renoncer à penser d'une manière temporelle et fautive prouve qu'on abandonne la volonté personnelle. Si ce désir est actif et qu'on le protège avec soin contre les suggestions inverses, il sanctifiera nos mobiles et nos actes; alors, « voulant bien nous conduire en toutes choses, » nous parviendrons à prouver « quelle est la volonté de Dieu, qui est bonne, agréable et parfaite. »
