La fermeté est peut-être la qualité la plus nécessaire pour le combat que doivent soutenir les chrétiens. Ceux qui veulent livrer « le bon combat de la foi » et saisir « la vie éternelle » doivent faire « le bien avec persévérance. » S'efforcer avec constance, avec patience, avec fidélité de comprendre et de prouver pour eux-mêmes et pour autrui le pouvoir guérisseur de la Vérité — voilà ce que doivent faire tous les disciples qui à l'instar du Maître veulent avancer dans la direction de l'Esprit, et finalement remporter une victoire complète sur les maux dont s'accompagne le sens mortel et matériel de l'existence. Pour finir par s'élever mentalement, comme le fit Jésus, plus haut que le plan matériel de pensée et de vie, ils doivent à leur tour être fidèles, dévoués, patients, persévérants dans le bien. L'exemple du Christ Jésus inspire à Mary Baker Eddy ce commentaire (Rétrospection et Introspection, p. 26): « Notre grand Guide, inébranlable jusqu'à la fin dans son obéissance aux lois de Dieu, démontra pour tous les temps et pour tous les peuples la suprématie du bien sur le mal, et la supériorité de l'Esprit sur la matière. »
La primitive église n'a pas eu de guerrier plus vaillant au service du Christ que l'Apôtre des Gentils, lequel démontra la fermeté d'une manière admirable. En proie aux persécutions, à la malignité, à des résistances inouïes, Paul ne cessa point ses voyages de missionnaire avant d'avoir implanté le christianisme dans tous les pays situés sur les rives orientales de la Méditerranée. A Éphèse où il prêchait aux anciens de l'église, il mentionna les divers genres d'opposition auxquels il était en butte, ajoutant: « Mais peu m'importe. »
Les chrétiens des temps modernes, ceux qui de nos jours sont connus sous le nom de Scientistes Chrétiens, s'aperçoivent souvent, après Paul, que l'opposition au Christ, à la Vérité, nécessite de leur part une résistance soutenue par la foi et la compréhension — résistance aux suggestions agressives de l'erreur qui voudraient les faire chanceler. Parfois ces mauvaises suggestions semblent temporairement réussir à faire accepter les arguments trompeurs du doute et du découragement. Lorsque leur foi est ainsi mise à l'épreuve, les disciples ont peut-être l'impression que les nuées du découragement les environnent; qu'ils sont même temporairement dans les ténèbres du désespoir, parce qu'ils mettent en doute leur propre compréhension de la vérité ou leur aptitude à la démontrer. Ils pourraient alors se rappeler avec profit ces lignes du poète Longfellow:
« Les mains si faibles, si chétives,
Qui tâtonnaient dans les ténèbres,
Ont touché la main du Seigneur
Et trouvé des forces nouvelles. »
Cette citation est surtout significative si l'on se rappelle que dans les Écritures, l'expression « la main de l'Éternel » est une métaphore désignant en général le pouvoir de Dieu. Il est évident par exemple que lorsque Moïse dit dans son cantique: « Ta main droite, ô Éternel, a révélé sa puissance » — il se propose de faire ressortir le pouvoir de Dieu, apportant la délivrance à ceux qui se confient en Lui.
La lumière de la Science Chrétienne montre que Dieu est le divin Entendement éternel, infini — omnipotence, omniscience, omniprésence; ceci nous fait comprendre qu'une foi éclairée dans l'accessibilité du pouvoir divin peut nous faire sortir de toutes les détresses. Il n'y a donc jamais d'époque où le Scientiste Chrétien sincère et fidèle doive être en proie au découragement, au doute, à la crainte. La puissance de l'Amour divin est toujours présente pour nous délivrer de l'indécision, des incertitudes, des perplexités, si nous faisons mentalement l'effort nécessaire pour saisir avec confiance la « main » qui peut nous sauver. Le prophète Ésaïe disait: « Non, la main de l'Éternel n'est pas trop courte pour délivrer, ni son oreille trop dure pour entendre. »
A coup sûr l'Entendement qui est Dieu, le bien infini, — le Tout-puissant qui sait tout, — ne saurait être découragé, craintif, irrésolu, incertain, chancelant, indécis, inconstant. Quant à l'homme, image exacte, ressemblance ou reflet de Dieu, il ne peut pas davantage exprimer l'une ou l'autre de ces fausses croyances. Elles sont donc toutes irréelles et par conséquent sans base, sans loi, sans substance ni pouvoir.
Celle qui découvrit et fonda la Science Chrétienne aurait pu maintes fois prêter l'oreille aux arguments du magnétisme animal et se laisser décourager. Mais elle était trop fidèle comme soldat, trop vigilante comme chrétienne, pour se laisser décevoir ou abattre par les suggestions du malin. Toutes les fois que l'erreur voulut contrecarrer ses desseins ou mettre obstacle aux progrès du mouvement qu'elle avait fondé, Mrs. Eddy avança d'une manière courageuse jusqu'à ce qu'elle eût remporté la victoire. L'œuvre accomplie par leur Leader, la patience et la persévérance dont elle leur a donné l'exemple, sont pour les Scientistes Chrétiens des sujets de profonde gratitude. A la page 495 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, pour répondre à cette question: « Comment puis-je avancer le plus rapidement dans l'intelligence de la Science Chrétienne? » — Mrs. Eddy donne tout d'abord les directions suivantes: « Étudiez-en à fond la lettre et absorbez-en l'esprit. Adhérez au Principe divin de la Science Chrétienne et suivez les commandements de Dieu, demeurant ferme dans la sagesse, la Vérité et l'Amour. »
Si les Scientistes Chrétiens s'attachent au divin Principe et demeurent fermes « dans la sagesse, la Vérité et l'Amour, » ils ne risqueront pas de céder aux subtiles suggestions du découragement, ou de rester dans le « Bourbier du désespoir. » Au contraire, ils se rappelleront avec assurance et gratitude ce que Paul écrivait aux Corinthiens: « Ainsi donc, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, et de plus en plus actifs dans l'œuvre du Seigneur sachant que la peine que vous vous donnez n'est pas vaine devant le Seigneur. »
