Certaines croyances de l'entendement humain voudraient nous rendre esclaves; c'est le cas par exemple lorsque nous sommes tentés d'admettre que les circonstances sont plus fortes que nous; qu'elles peuvent nous dominer et nous faire du tort, et que par conséquent nos échecs sont dus non pas à nous-mêmes, mais à des conjonctures défavorables. Il semble que cette tendance insidieuse de l'entendement mortel se manifeste de très bonne heure. Ne voit-on pas des petits enfants s'écrier, lorsqu'on met fin à une querelle qui trouble leurs jeux: « C'est lui qui a commencé! »— montrant du doigt un de leurs compagnons. A moins d'être démasquée et chassée, l'habitude de rejeter le blâme sur autrui ou sur les circonstances paraît se développer; aussi les élèves de nos écoles et ceux qui débutent dans une carrière doivent-ils faire face à cet argument s'ils veulent apprendre à se protéger et voir leurs efforts couronnés de succès.
On entend quelquefois dire: tel écolier ou tel étudiant serait heureux s'il avait un autre camarade de chambre; ses études marcheraient bien si l'un de ses professeurs ne le gênait pas; il se distinguerait dans les sports si son équipe lui en donnait l'occasion. Plus tard, les mêmes personnes penseront peut-être: j'arriverais vite à une belle situation dans les affaires s'il n'y avait pas cette erreur chez mon patron; je ferais mieux mon chemin si je vivais dans un milieu ou dans un quartier différent; je serais meilleur Scientiste Chrétien si mes occupations me laissaient plus de temps pour l'étude. C'est ainsi qu'on trouve pour chaque situation un autre argument, quoique tous offrent une ressemblance frappante: c'est toujours une tentative de l'entendement mortel pour se justifier et pour induire le disciple à rejeter ses échecs, ses insuffisances et ses torts sur des personnes ou des choses qui sont en dehors de son propre penser.
Voici ce qu'a dit le Christ Jésus, le grand Conducteur qui nous montre la vraie manière de vivre: « L'homme aura pour ennemis ceux de sa propre maison. » Appliquons ceci à la tendance mentionnée plus haut; nous verrons alors que nos ennemis, c'est-à-dire les choses qui semblent s'opposer à nos progrès, viennent non du dehors, mais de notre pensée. Peut-être n'est-ce pas là une chose très agréable à envisager, car elle met sur nos propres épaules la responsabilité de nos insuccès; mais elle offre en même temps la clef qui permet de résoudre nos problèmes. Dans nos rapports journaliers avec autrui, nous ne pouvons prétendre que les gens et les circonstances s'adaptent à notre point de vue; mais rien ne peut nous empêcher de rectifier nos pensées concernant telle ou telle situation. Notre bonheur ou notre malheur dépendent donc uniquement de la vigilance avec laquelle nous gardons notre porte mentale.
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