Quand la nuit a pris fin et que paraît la première lueur de l’aurore, les oiseaux font entendre en guise de salut leur doux gazouillement. Ce chœur est en quelque sorte une expression de joie occasionnée par la fuite des ténèbres et l’arrivée de la lumière.
Les mortels à leur tour devraient recevoir avec gratitude les moindres pensées qui leur annoncent l’amour et le pouvoir de Dieu, et souhaiter consciemment la bienvenue à ces messages. Le sens mortel dit parfois que nous sommes plongés dans les ténèbres, dans des croyances pénibles et douloureuses,— péché, pauvreté, maladie, chagrin,— et que nous n’avons ni le temps ni l’occasion de nous attendre à l’Amour divin et à sa manifestation. Mais il nous faut seulement comprendre que « maintenant » appartient déjà à l’Amour, et que seules notre impatience, notre ignorance ou notre crainte peuvent nous cacher cette sainte présence.
Jésus se tenait auprès du tombeau de Lazare. Il était venu là pour prouver d’une manière admirable sa connaissance de Dieu, pour montrer que la vie triomphe de la mort. Influencée par le témoignage des sens matériels, Marthe ne pensait qu’au sépulcre dans lequel Lazare gisait depuis plusieurs jours. Malgré toutes les preuves qu’elle avait eues du pouvoir de Dieu, sa foi vacillante et sa compréhension imparfaite ne percevaient que faiblement le Christ — la lumière de la Vérité qui dissiperait les ténèbres de la mort. Le découragement de Marthe s’exprima par cette phrase: « Seigneur,... il est là depuis quatre jours. » Cette suggestion de l’entendement mortel n’impressionna nullement Jésus. Il répondit avec une conviction fondée sur Dieu, et ses paroles significatives peuvent encore aujourd’hui nous servir d’avertissement: « Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? » En face de ce témoignage fidèle, les ténèbres et la tombe perdirent leur semblant de pouvoir, et Lazare fut rendu à la vie.
Dans sa première Épître aux Thessaloniciens, Paul écrit: « Vous êtes tous enfants de la lumière et enfants du jour; nous ne sommes pas les enfants de la nuit ni des ténèbres. Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres. » Les ténèbres mentales disparaissent lorsque nous reconnaissons et acceptons notre héritage spirituel, notre filialité divine. Nous ne pouvons concevoir Dieu et Sa création comme étant dans les ténèbres, car le récit de la création commence par ces belles paroles: « Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la lumière Jour; et il appela les ténèbres Nuit. » La lumière et l’obscurité n’ont absolument rien de commun. Lorsque l’une apparaît, l’autre disparaît.
Tous nos problèmes sont occasionnés par la croyance à deux pouvoirs, par la croyance au bien et au mal que symbolisent la lumière et l’obscurité. Nous croyons que notre joie peut être interrompue ou troublée; nous nous attendons presque à cette éventualité, et c’est pourquoi notre ciel mental n’est jamais tout à fait sans nuages. Dans le livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy écrit (p. 479): « Les ténèbres et le chaos sont les opposés imaginaires de la lumière, de la compréhension, et de l’harmonie éternelle, et ils sont les éléments du néant. Nous admettons que le noir n’est pas une couleur, parce qu’il ne reflète aucune lumière. De même on ne devrait accorder au mal ni identité ni puissance, parce qu’il n’a aucune des teintes divines. »
Nous avons tous le droit et la possibilité de marcher dans la lumière. Jésus vint nous apporter la compréhension du Christ, la vérité touchant Dieu et Sa création. Il dit en parlant de lui-même: « Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » En une autre occasion, il dit à ses disciples: « N’y a-t-il pas douze heures dans le jour? Si quelqu’un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu’il voit la lumière de ce monde. Mais si quelqu’un marche pendant la nuit, il bronche, parce qu’il n’a pas la lumière. » Il indiqua ainsi la nécessité de l’intelligence et de l’illumination spirituelles, qui percent les ténèbres du sens matériel. Il déclara que ceux qui marchent « pendant le jour » voient « la lumière de ce monde; » en d’autres termes, ils reconnaissent la vérité qui affranchit et par conséquent peuvent marcher dans la lumière.
Quiconque désire voir la lumière de la Science Chrétienne et souhaite sincèrement comprendre Dieu, doit ouvrir sa pensée à la Vérité; il doit être prêt à admettre des concepts plus élevés et plus spirituels, à les accepter comme réels, et par conséquent à renoncer aux concepts étroits ou purement matérialistes. A quoi servirait-il de rester dans une chambre sombre, en cherchant à vaincre l’obscurité qui y règne? Les ténèbres ne diminueront pas, mais nous nous lasserons, nous nous découragerons, et peut-être nous heurterons-nous contre des obstacles parce que nous n’y voyons pas. Il nous faut simplement laisser entrer la lumière, et les ténèbres se dissiperont en un instant.
Il en va de même lorsqu’il s’agit de nos divers problèmes humains, qui réclament plus de lumière spirituelle. Reconnaître clairement notre véritable unité avec Dieu, mieux comprendre Son amour envers nous, constater avec gratitude la protection vaste et tendre qui nous entoure — voilà ce qui résoudra toutes nos difficultés. Lorsque nous sommes apparemment plongés dans les ténèbres de la pensée mortelle, nous ne devrions ni désespérer ni chercher à combattre ces ténèbres par la volonté humaine. A la racine de tous les maux se trouve l’égoïsme, car un faux sens du moi entrave notre ascension vers le ciel. C’est en apprenant à considérer notre individualité véritable comme étant l’idée bénie de Dieu que nous trouvons le chemin conduisant à la lumière. Paul écrit: « La loi de l’esprit de vie m’a affranchi, en Jésus-Christ, de la loi du péché et de la mort. » Cette loi de l’Esprit est accessible à tous; et dans la mesure où nous nous l’approprions, elle nous apporte le salut.
Le fait suivant peut aider certains chercheurs qui désirent appliquer la Science Chrétienne d’une manière pratique. Un jeune homme s’était égaré dans une épaisse et vaste forêt. Il cherchait depuis des heures à retrouver son chemin lorsque la nuit le surprit. Le vent se leva, la pluie commença à tomber, et bientôt le voyageur s’aperçut qu’il était trempé et fort las. Il avait entrepris depuis peu de temps l’étude de la Science Chrétienne, et dans sa grande détresse il pensa à « l’exposé scientifique de l’être » qui se trouve à la page 468 de notre livre de texte et dont voici les premières phrases: « Il n’y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière. Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. » Il médita ces paroles et les répéta à plusieurs reprises. Puis il commença à comprendre qu’il n’y a « ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance » dans les ténèbres et dans leur cortège de craintes, de désespoir, de pertes ou de limitations. La vérité, « la lumière de l’Amour toujours-présent » (Science et Santé, p. 503), commença à poindre dans la conscience du disciple. Malgré l’orage et la pluie, il perçut soudain une lumière semblable à celle d’une étoile, qui lui fit voir un étroit sentier dont la présence lui avait été cachée. Il suivit immédiatement cette piste et parvint très vite à l’orée du bois, d’où il retrouva facilement le chemin de son domicile, malgré la distance et le fait que la contrée lui était inconnue.
Celle qui découvrit et fonda la Science Chrétienne était fidèle et sans égoïsme. Elle perçut la lumière du Christ, de la Vérité, alors que le monde en général semblait demeurer dans les ténèbres parce qu’il acceptait les prétendues lois et les décrets de la pensée matérielle et n’avait pas la compréhension ou la preuve tangible qu’il existe un Père plein d’amour et toujours présent. Notre Leader ne prit point de repos jusqu’à ce que grâce à son étude approfondie de la Bible, elle pût rendre accessible et compréhensible au genre humain cette vérité spirituelle qu’elle-même avait mise à l’épreuve et démontrée. Quoique son chemin parût souvent sombre, sa patience, son amour ne faiblirent jamais; et de nos jours, une foule innombrable d’humains qui ont été réveillés et affranchis du péché ou de la souffrance pensent à Mrs. Eddy avec amour et respect, car la Science Chrétienne leur a permis de connaître Dieu et l’homme.
Comme la croyance au pouvoir du mal semble profondément implantée dans la pensée mortelle, les ténèbres du monde ne peuvent être vaincues d’un instant à l’autre. Mais partout où l’on comprend et accueille la vérité rédemptrice de la Science Chrétienne, son éclat dissipe continuellement les ténèbres. Les ombres ne se trouvent que là où quelque objet intercepte la lumière. Dans la pleine clarté, dans la compréhension parfaite du Christ, de la Vérité, toutes les erreurs obstructives et leurs ombres devront disparaître. Salomon dit: « Le sentier des justes est comme la lumière brillante, dont l’éclat augmente jusqu’à ce que le jour soit dans sa splendeur. »