Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy, notre bienaimée Leader, a déclaré (p. 450): « Le Scientiste Chrétien s'est engagé pour faire diminuer le mal, la maladie et la mort; et il en triomphera en en comprenant le néant, et la totalité de Dieu, le bien. » Quiconque étudie la glorieuse Science du christianisme doit assurément sentir la nécessité de cet enrôlement dès qu'il commence à saisir le message du livre de texte. Quand la lumière curative et rédemptrice de la Vérité commence à dissiper les ténèbres des concepts matériels, le disciple doit forcément demander, comme Saul de Tarse: « Seigneur, que veux-tu que je fasse? » Comment puis-je le mieux servir cette grande cause? Comment puis-je contribuer à faire parvenir ce message guérisseur à mes frères?
La Science Chrétienne est le Consolateur, « l'Esprit de vérité » promis par le Maître et destiné à établir sur la terre le règne de l'harmonie et de la fraternité: c'est là un fait dont ne peuvent douter ceux qui ont eu, grâce à son ministère chrétien, des guérisons corporelles ou une transformation mentale bien définies. Aussi se demandent-ils naturellement: « Quelles mesures faudra-t-il prendre? » Sans doute, en temps utile ils deviendront membres d'une église; autrement dit, ils s'enrôleront dans l'organisation de la Science Chrétienne afin d'y servir.
Dans une armée matérielle, on instruit les nouvelles recrues jusqu'à ce qu'elles connaissent leur théorie; de même, les futurs soldats de la Science Chrétienne ont leur théorie, c'est-à-dire le Manuel de L'Église Mère, La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston, Massachusetts; et beaucoup estiment que cet ouvrage de Mary Baker Eddy ne le cède qu'au livre de texte en importance. Aussi celui qui étudie la Science Chrétienne doit-il faire de ce petit livre essentiel son guide et son compagnon; il doit en examiner à fond les Règles et les Statuts avant de présenter sa demande d'admission dans L'Église Mère ou dans une de ses filiales.
Si l'on songe que l'Église du Christ, Scientiste, est basée sur la compréhension du fait que l'Église est « la structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède, » comme le dit notre Leader à la page 583 de Science et Santé, on voit que les pas à faire pour en devenir membre sont de nature mentale — ce sont les préparations du cœur; en effet, cette « structure de la Vérité et de l'Amour » peut-elle exister autre part que dans le cœur et les affections des hommes? certaines Néanmoins certaines personnes qui étudient le livre de texte avec amour et sincérité font cette remarque: « J'espère naturellement devenir membre de l'église Scientiste Chrétienne, mais pour le moment je ne suis pas assez bonne. » Cette déclaration indique en général qu'on ignore le but et la mission de l'église. Dans un paragraphe qui fait suite au passage déjà cité, nous lisons ceci: « L'Église est cette institution qui donne des preuves de son utilité et que l'on trouve ennoblissant la race, réveillant de ses croyances matérielles la compréhension endormie jusqu'à comprendre les idées spirituelles et la démonstration de la Science divine, chassant ainsi les démons, ou l'erreur, et guérissant les malades. »
Celui dont la pensée se serait élevée au point de pouvoir parfaitement comprendre la vérité absolue de l'être aurait-il encore besoin d'être membre de l'église? Lorsque le chrétien sera complètement délivré de toute erreur, l'église ne lui sera plus nécessaire. Mais tant que nous paraissons marcher dans la chair; tant qu'il reste dans la conscience humaine une trace de croyance périssable,— les mortels ont encore besoin de l'institution « qui donne des preuves de son utilité » et doit apporter à tous les humains la guérison du péché et la cessation des maladies. Bref, les mortels ont besoin de l'église parce qu'ils sont pécheurs. Quand ils cesseront de pécher, ils seront, ainsi que le dit Jésus-Christ, « comme les anges dans le ciel; » dès lors ils n'auront plus besoin d'organisation humaine, car ils réaliseront l'Église idéale, « la structure de la Vérité et de l'Amour. »
Ceci implique-t-il que le mortel soit prêt à devenir membre d'une église dès qu'il perçoit la lumière du livre de texte ou ressent l'influence curative du Christ? Pas toujours. Dans bien des cas, il faut d'abord considérer la séparation d'avec l'église dont on a fait partie jusqu'alors; et cette démarche devrait s'accomplir dans un esprit de prière et sans précipitation. Il ne faut pas qu'on puisse accuser le jeune Scientiste Chrétien d'avoir agi sous l'empire d'une impulsion ou d'une ferveur émotive; c'est pourquoi il est généralement sage de donner à sa famille, à ses amis et à son ancien pasteur des preuves que la démarche en question est le fruit de la prière et qu'on est sincèrement convaincu d'avoir trouvé la vérité en Science Chrétienne. A cet effet, on devrait méditer sérieusement ce paragraphe de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 114): « La Science Chrétienne enseigne ceci: N'ayez de dettes envers personne; soyez sobres; abstenez-vous d'alcool et de tabac; soyez honnêtes, justes et purs; chassez le mal et guérissez les malades; bref: Faites aux autres ce que vous voudriez qu'ils vous fissent. »
Or si une personne ne s'est pas fait une réputation d'honnêteté, de rectitude; si le public sait qu'elle ne s'efforce point d'acquitter ses obligations aussi vite que possible,— peut-on dire qu'elle soit suffisamment préparée pour s'enrôler dans ce grand mouvement fondé sur le Principe divin? Le mortel qui n'a pas encore appris en Science Chrétienne les joies de la vraie tempérance, le bonheur de maîtriser et de dominer les appétits, et qui s'attache en égoïste aux mesquins attraits de l'alcool et du tabac, est-il parvenu à ce dévouement pour le Principe, à cet amour pour ses semblables, qui feront de lui un guerrier utile et précieux? Dans la bataille, un soldat ayant les mains liées serait sérieusement désavantagé. Aussi le bon sens et la sincérité demandentils qu'avant de s'enrôler dans l'armée du penser juste, on ait déjà quelque peu libéré sa conscience des chaînes de l'improbité et de l'intempérance.
Le disciple commence donc à aimer et à comprendre Dieu et Son Christ; ses affections se purifient; et lorsqu'il a fait les démarches préliminaires pour devenir membre, il se présente devant le conseil de l'église ou le comité qui lui fera subir un examen. Ceci devrait toujours être un bonheur et un bienfait. Les examinateurs ne sont pas, comme certains le croient, des inquisiteurs sévères: ce sont vraiment des amis qui aident le candidat. N'ont-ils pas l'avantage de pouvoir encourager le jeune soldat qui débute dans cette guerre spirituelle? Comment jugerait-on les officiers d'une armée matérielle qui n'expliqueraient pas à une nouvelle recrue la nature de l'ennemi, la couleur de son uniforme, sa manière d'attaquer, et cœtera?
En une certaine occasion, un jeune homme qui désirait devenir membre d'une église filiale se présenta devant les examinateurs, qui lui demandèrent s'il se rendait compte qu'en se joignant au mouvement de la Science Chrétienne, il entrait dans une armée et devait par conséquent savoir reconnaître l'ennemi commun — l'unique mal — et agir à son égard d'une manière intelligente. Le candidat se montra quelque peu surpris: il avait jusqu'alors considéré l'activité de l'église comme une organisation fraternelle où régnait l'harmonie et dont la discorde était toujours absente. Là-dessus, on lui expliqua clairement qu'en effet l'inharmonie ne pénètre jamais dans l'Église réelle, « structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède; » néanmoins, comme on le lui fit remarquer, lorsqu'ils s'efforcent d'établier dans la conscience humaine cette Église véritable, les soldats Scientistes Chrétiens doivent reconnaître qu'étant « inimitié contre Dieu, » l'entendement charnel prétend toujours troubler et si possible détruire le doux sens d'unité et de fraternité qui doit caractériser une association dont les membres pensent selon la justice.
On dit au candidat de se souvenir que pendant la guerre mondiale, les soldats reçurent des masques destinés à les protéger contre ce qui passait pour des gaz asphyxiants. On lui demanda comment il appliquerait ce symbole au problème d'une église filiale. Après quelques instants de réflexion, il répondit: « Si la dissension ou l'inharmonie levait la tête, je prendrais tout de suite mon masque contre les gaz. Autrement dit, je saurais que l'erreur n'est pas personnelle; que ce n'est point telle ou telle personne, mais des suggestions de l'ennemi, de l'entendement mortel, qui prétendent causer la désunion; et je saurais que l'erreur est impuissante. » Ce candidat devint par la suite un soldat vigilant et précieux, qui fréquentait régulièrement les assemblées et apprenait à ne pas se laisser troubler ou « asphyxier » par les attaques mesmériques de l'entendement charnel. Ceux qui pensent selon la justice formeront dans les filiales de notre bien-aimée Église Mère des armées triomphantes, lorsque tous les nouveaux membres entreprendront leur tâche et leurs responsabilités en se rendant bien compte des subtilités de l'erreur, mais sans aucun effroi puisqu'ils ont les avertissements de la Vérité et les armes de l'Amour.
Dans le domaine du penser humain, l'organisation matérielle s'est toujours trouvée en face d'ennemis subtils tels que l'ambition et la discorde causée par la croyance à plusieurs entendements. Pour la première fois depuis qu'on écrit l'histoire, il est maintenant possible d'envisager une collaboration harmonieuse des hommes et des peuples, car la Science Chrétienne a découvert l'erreur et en a fourni le remède. Cette Science donne au genre humain une protection certaine — la glorieuse compréhension du fait que l'Amour est tout et que le sens charnel, le contraire de Dieu, est un néant dépourvu de personnalité. Quand un argument de discorde ou de domination prétend se faire entendre, le Scientiste Chrétien vigilant s'efforce tout de suite de réaliser que l'erreur n'est pas une personne, n'est point personnelle — que c'est le gaz asphyxiant de l'unique mal, qui voudrait causer la division et la confusion, mais dont il connaît le néant. Avec quelle joie il élève sa pensée au-dessus des suggestions agressives qui cherchent à lui faire croire que son frère n'a rien d'aimable! Et comment décrire son bonheur lorsqu'il voit que sa réflexion du Christ a restauré l'harmonie et que
« Les frères, la main dans la main
Avancent malgré les ténèbres »!
Qu'elle s'en rende compte ou non, l'humanité soupire après la délivrance que la Science Chrétienne est seule capable d'apporter. S'ils n'ont qu'une base humaine, les traités, les ligues, les plans de réconciliation et de reconstruction sont comparables à des machines sans force motrice. La Science du christianisme révèle le pouvoir nécessaire: c'est l'Amour, le divin Principe, l'Amour qui n'est jamais en défaut, l'Amour qui guérit, la charité « patiente » et « pleine de bonté. » Devant cette conscience de l'Amour, qu'ils semblent mesquins les arguments du sens pécheur! Quel privilège d'avoir part, si peu que ce soit, au glorieux travail qui consiste à subjuguer le moi matériel, à reconnaître la souveraineté du bien, à refléter l'Amour, à faire du bien aux membres de la grande famille humaine! Écoutons cet appel vibrant de notre Leader, Mrs. Eddy (Miscellaneous Writings, p. 135): « Chrétiens, et vous tous, Scientistes sincères, sous quelque drapeau que vous marchiez, entrez dans les rangs! En Science Chrétienne, je le répète, il ne s'agit pas de personne. Le Principe, non la personne, occupe la première place dans notre cœur, sur nos lèvres, dans notre vie. Nos mots d'ordre sont la Vérité et l'Amour; et si nous leur sommes fidèles, ils abonderont en nous, et nous serons un par le cœur — un sous le triple rapport des mobiles, des buts et des travaux. »
