Celui qui est conduit à la Science Chrétienne voit la merveilleuse lumière du Christ percer les ténèbres de l'existence mortelle et lui apporter la rédemption. J'apprécie profondément ce fait et désire exprimer ma gratitude pour le don ineffable de la Science qui, lorsque j'étais dans le désespoir, m'a tirée d'un sens de vie sombre et irréel pour me faire reconnaître l'origine spirituelle de l'homme et le vrai rapport qui nous unit à notre Père-Mère Dieu.
La croyance à l'hérédité me condamna dès l'âge le plus tendre à des souffrances prétendues incurables, et la menace de paralysie assombrissait mon existence. Devenue grande, je voulus mettre le temps qui me restait — selon les docteurs — au service des personnes souffrantes. J'appris à soigner les malades, quoique je fusse incapable de remplir tous les devoirs d'une infirmière, surtout pendant la guerre. Mais je désirais donner de l'amour aussi longtemps que possible, et ce désir gouvernait le corps. Bien que j'eusse toujours cherché Dieu, la Bible restait pour moi incompréhensible et pleine de contradictions. Pour trouver la paix, j'eus recours à divers systèmes philosophiques qui me parurent insuffisants, froids et creux. Dans mon désespoir, je pris des narcotiques, car j'avais parfois de grandes douleurs; mais cette habitude qui devint presque un esclavage ne fit qu'aggraver mon mal.
J'essayai de suivre Jésus et de surmonter la haine et le ressentiment que j'éprouvais en pensant à l'existence pénible qui m'était à charge. Cette lutte fut bénie, car lorsque je me trouvai soudain paralysée, je fus conduite à la Science Chrétienne. Je lus à grand-peine les premières pages du livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, et je ressentis la paix merveilleuse de la Vérité. Immédiatement, mon état s'améliora d'une manière frappante, et la vue me revint. Alors un praticien de la Science Chrétienne m'aida avec dévouement et fidélité, et six semaines plus tard je pus reprendre mon travail. Quelles furent ma joie et ma reconnaissance lorsque je compris que j'avais trouvé la vraie manière d'aider mon prochain! Ce que je savais de la médecine disparut et il ne me resta qu'un grand désir de connaître la vérité.
Le pouvoir protecteur de l'Amour divin m'a souvent été prouvé, notamment lorsque je fus guérie des suites d'un accident. En 1931, un soir que je me lugeais, je vins donner de la tête contre un mur. Au moment où je semblais perdre conscience, je vis clairement devant moi cette admirable déclaration de notre Leader: « L'homme est l'image, l'idée ou la ressemblance de la perfection — idéal qui ne saurait déchoir de son unité inhérente avec l'Amour divin, de sa pureté immaculée et de sa perfection originale » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 262). Immédiatement les brumes se dissipèrent. J'avais au front une profonde blessure qu'un médecin banda provisoirement; sur ses ordres et de mon consentement, je fus transportée à l'hôpital où ma blessure devait être bandée selon les règles; mais je priai mes amis Scientistes Chrétiens de m'assurer l'aide d'une praticienne. A l'hôpital, j'entendis les docteurs dire à voix basse que j'avais un ébranlement cérébral et une fracture du crâne. Je ne cessai cependant de déclarer que j'étais indissolublement unie à l'Amour divin, et je ne permis pas qu'on obscurcît ma conscience et m'administrant des narcotiques ou des calmants.
Quand enfin je fus seule, l'erreur me parut très réelle; mais je me rappelai que « le Dieu de tous les siècles est ton sûr asile; ses bras éternels te soutiennent. » Au moment où la douleur semblait insupportable, j'entendis un « subtil murmure » qui me disait: « Quand les montagnes s'effondreraient, quand les collines s'ébranleraient, ma bonté pour toi ne faiblira point... dit l'Éternel qui a compassion de toi. » Je n'oublierai jamais la grande paix et le sens de sécurité dans l'Amour divin qui remplirent alors ma pensée. La douleur et l'agitation disparurent, et je compris avec reconnaissance qu'on travaillait fidèlement pour moi. Le matin suivant l'ébranlement cérébral était guéri.
Le troisième jour, je m'éveillai avec tous les symptômes d'une dépression nerveuse; et comme mes amis ne pouvaient venir me voir ce jour-là, il me fut impossible d'en informer la praticienne. Je vis qu'il fallait m'attacher fermement à Dieu et démontrer ma compréhension de la Vérité. Je lus notre livre de texte, et dans le chapitre « Les Pas de la Vérité, » je trouvai à la page 253 un paragraphe ayant cette rubrique marginale: « Témoignage de l'Ame. » Ces merveilleux passages me fortifièrent instantanément, et je reconnus avec une profonde humilité l'omnipotence de Dieu. L'erreur tomba et je sentis que ma blessure était guérie.
Le lendemain, le docteur consentit à enlever le bandage et fut fort surpris de voir que la blessure s'était fermée. Comme on pensait que j'avais une fracture du crâne, on voulait me radiographier et me garder encore une semaine à l'hôpital. Toutefois me sachant guérie, j'insistai pour partir cinq jours après l'accident. Au bout d'une semaine passée tranquillement chez mes amis, je pus reprendre le travail. Bientôt nous eûmes une Leçon-Sermon intitulée « Réalité; » et lorsque j'entendis lire le dimanche à l'église les passages de la Bible, les derniers vestiges de douleur disparurent. Aujourd'hui, la cicatrice est à peine visible.
J'éprouve une gratitude profonde envers la praticienne qui m'a secourue avec amour et envers les amis qui m'ont si bien entourée; je voudrais remercier tous ceux qui m'ont aidée sur le chemin de la lumière. Mais j'apprécie par-dessus tout le bonheur d'être membre de L'Église Mère, symbole de mon home céleste; je suis très heureuse d'avoir pu suivre le cours et de travailler comme garde-malade de la Science Chrétienne.
Pforzheim, Allemagne.