Le seul accroissement prévu par la loi divine consiste à croître chaque jour dans la domination et l'harmonie spirituelles, par l'acquisition d'une plus grande connaissance de Dieu, du bien infini. Il n'existe point de loi qui prévoie l'accroissement de la discorde, de la maladie, de l'oisiveté, du chagrin, ou la croissance dans l'erreur quelle qu'elle soit.
La compréhension de cette divine loi d'accroissement augmente nos capacités et nous prépare à rendre de plus grands services au genre humain. Servir de la sorte n'est ni un esclavage ni un fardeau, car la loi de liberté fortifie ceux qui s'y conforment. Nul ne devrait mentalement consentir à se faire le serviteur de la maladie, de l'isolement, de l'égoïsme ou du péché. Ces obsessions du prétendu entendement charnel sont destinées à décroître jusqu'à leur extinction. Nous ne devrions jamais penser soit au péché soit à la maladie comme étant une quantité, une qualité ou une condition sujette à s'accroître. Ce qui peut seul s'accroître, c'est la compréhension et la démonstration de la perfection de Dieu et de Sa création tout entière, à jamais soutenue et bénie par Celui qui l'a créée. Le Scientiste Chrétien devrait prouver perpétuellement cette loi de progrès.
“Dieu a donné l'accroissement:” ces paroles de Paul s'appliquent au ministère de la Science Chrétienne tout aussi bien qu'à celui des premiers chrétiens. Qu'elles soient rapides ou lentes, les guérisons accomplies en Science Chrétienne sont toujours dues à l'action de la loi spirituelle dans la conscience humaine. Ils sont innombrables les cas où l'erreur spécifique a diminué jusqu'à sa disparition complète, parce que dans chacune de ces guérisons “Dieu a donné l'accroissement,”— la compréhension croissante du bien.
Cependant, le but primordial de la Science Chrétienne surpasse l'amélioration pure et simple des conditions humaines. Ce but n'est rien moins que l'élimination de toute croyance à la matérialité, afin que la spiritualité mette en lumière une réflexion toujours plus parfaite de l'existence réelle et spirituelle. L'homme spirituel n'est point un rêveur; il démontre naturellement et sans effort la puissance divine. Pour le sens humain, la perfection de l'image de Dieu semble n'être comprise que graduellement: ainsi, pour les sens physiques, l'aube naît peu à peu, et pourtant le soleil ne varie jamais. De même, lorsqu'un fin croissant d'argent brille au ciel des nuits, nous savons tous que la lune n'est pas incomplète, mais que la vue mortelle est seule en défaut. L'homme créé à la ressemblance de Dieu a “tout pleinement en lui,” dès maintenant et à jamais; et celui qui se rappelle constamment ce fait voit disparaître les limitations et les inconséquences de son caractère et de sa conduite, tandis que le sens de pouvoir spirituel se manifeste davantage dans sa pensée et son existence.
Jean-Baptiste entrevit sans doute l'inévitable disparition du sens matériel par l'ascendant du sens spirituel lorsqu'il dit en parlant de Christ Jésus: “Il faut qu'il croisse et que je diminue.” Tout Scientiste Chrétien devrait être à soi-même une loi et savoir qu'il ne peut croître que sous le rapport de la ressemblance avec Dieu et de l'empire spirituel sur les croyances de la chair.
Nous lisons dans les Proverbes: “L'homme sage est plein de force et l'homme intelligent devient puissant.” Cette force éternelle et spirituelle est due à la connaissance de Dieu et de Sa puissance infinie. Il serait vain de vouloir s'opposer à l'omnipotence ou donner du pouvoir au néant en le multipliant, puisque le néant est zéro. Ainsi la crainte et le doute diminuent dans la mesure où la connaissance de Dieu s'accroît pour parvenir à la réalisation que dès maintenant et dans l'éternité, rien n'existe hormis Dieu et Sa manifestation parfaite.
Lorsqu'une situation humaine parait tendue, il faudrait souvent plus de charité, de miséricorde et de pardon. Nous devrions sentir aujourd'hui l'esprit que respire cette prière de Paul: “Que le Seigneur fasse croître et abonder votre charité les uns pour les autres et à l'égard de tous, telle qu'est la nôtre envers vous.” L'Amour divin n'a ni commencement ni fin. Il n'est pas borné par nos faibles demandes. Ainsi donc, au cours des épreuves humaines, le Scientiste Chrétien peut toujours exprimer un amour plus abondant et divinement désintéressé, exempt des faiblesses et des défaillances de l'affection personnelle qui se montre souvent capricieuse ou tyrannique. Celui chez qui s'accroît cette réflexion d'amour universel manifeste naturellement toujours moins de dispositions mesquines, cruelles ou peu aimables. A mesure que la matérialité diminue, la spiritualité s'accroît. Quiconque s'attache au sens scientifique d'accroissement et de décroissement se trouve être de moins en moins entravé par la matérialité; aussi connaît-il de plus en plus le bonheur d'être spirituellement soutenu.
A la page 174 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, Mrs. Eddy écrit: “Le sentiment de l'amour de Dieu, de Son omniprésence et de Son omnipotence, m'enveloppe de plus en plus. Chaque jour je sais qu'il est plus proche, je L'aime davantage, et mon humble prière est de mieux Le servir.” Puisque Mrs. Eddy ressentait toujours davantage l'amour de Celui qu'elle désirait humblement servir, nous devrions nous attendre à faire de même; car en suivant ses traces, nous serons conduits comme elle de progrès en progrès. Nous pouvons prouver nous aussi toujours davantage la compréhension spirituelle et la force qui viennent d'en haut.
