Dans un certain lycée, le professeur de mathématiques consacrait souvent une heure entière à des épreuves écrites. Ces épreuves se composaient de quatre ou cinq problèmes, assez simples pour être généralement résolus par la plupart des élèves dans les limites du temps fixé. En ces occasions, le professeur avait coutume de choisir deux ou trois travailleurs consciencieux, que leurs progrès avaient amenés jusqu'à un degré de compréhension quelque peu supérieur à celui de leurs condisciples; et au lieu de l'épreuve relativement facile qu'il avait préparée pour le reste de la classe, il leur donnait un seul problème très difficile. Ceux qu'on avait mis à part ne s'en indignaient nullement. Il ne leur arrivait jamais de murmurer ou de se plaindre parce que leur problème était plus difficile à résoudre que ceux des autres élèves. Au contraire, ils étaient reconnaissants de ce que le professeur leur témoignât de la confiance, et ils accueillaient avec joie cette occasion de prouver leur compréhension du sujet qu'ils avaient étudié. S'ils ne réussissaient pas à résoudre leur problème en une heure, ils n'abandonnaient pas la partie, mais emportaient leur travail chez eux et s'y appliquaient jusqu'à ce qu'ils eussent obtenu la réponse correcte. Avec quelle joie alors, avec quel sentiment de victoire, ils présentaient cette solution à leur professeur! Et toujours le maître se réjouissait avec eux.
Au cours de nos expériences humaines, nous semblons parfois nous trouver en face de problèmes très difficiles, qui peuvent être soit physiques, soit mentaux, soit encore financiers; nous rencontrons des problèmes ayant trait à l'entourage, à la parenté, au caractère. Loin de céder à la pitié de soi-même et au découragement, nous devrions aborder ces problèmes avec joie et confiance, en y voyant des occasions de prouver que Dieu est “un secours dans nos détresses.”
“Les épreuves prouvent la sollicitude de Dieu,” dit notre bien-aimée Leader dans le livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 66). Cela ne veut pas dire que notre tendre Père-Mère Dieu envoie la maladie, le péché et les afflictions qui font souffrir Ses enfants; cela signifie par contre que Dieu procure le remède à tous ces maux, et que sa sollicitude pleine d'amour peut toujours être prouvée à l'heure de la détresse.
Le fait même qu'un problème s'est présenté à nous, prouve que Dieu nous a donné la capacité de le résoudre. Cela prouve aussi que nous sommes prêts à faire le pas ou le progrès qu'implique la solution du problème en cause. Occupons-nous donc de nos problèmes avec joie, dans l'attente d'une victoire, et en persévérant jusqu'à la plénitude du succès. Quelle que soit la nature de notre problème, si difficile qu'il paraisse, nous pouvons être certains que la solution en est déjà établie dans l'Entendement divin. Donc, si nous nous attachons fermement à cet Entendement à l'heure de l'épreuve, nous pourrons certainement prouver la sollicitude de Dieu.
Nous lisons au trente-deuxième chapitre de la Genèse: ”Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore.” Ici le mot qu'on a traduit par “homme” ne doit évidemment pas être pris littéralement, autrement Jacob n'eût point été seul. Quelle était donc la cause de sa lutte? C'était un problème — un problème concernant ses rapports avec Ésaü son frère; car Jacob craignait qu'Ésaü ne fût sur le point de lui faire du mal. Jacob lutta contre cette crainte “jusqu'au lever de l'aurore;” c'est-à-dire, jusqu'à ce qu'il eût obtenu la solution du problème. La nature de cette solution est indiquée par le verset dix du trente-troisième chapitre de la Genèse, qui nous apprend qu'après la rencontre des deux frères, caractérisée par la plus grande affection, Jacob dit à Ésaü: “J'ai vu ta face comme on voit la face de Dieu et. .. tu m'as accueilli favorablement.” En d'autres termes, ayant lutté avec son problème jusqu'à en obtenir la solution, Jacob parvint à un degré de compréhension spirituelle qui lui permit de voir son frère, non plus comme un mortel courroucé respirant la vengeance, mais comme l'image et la ressemblance de Dieu, n'exprimant que la bonté. C'est ainsi qu'à l'heure de la détresse, Jacob reçut une preuve de la sollicitude divine; et en raison même de ce qui lui paraissait être un sérieux problème accompagné de grands dangers, il éleva ses pensées jusqu'à Dieu et obtint ainsi une bénédiction. Comme Mrs. Eddy l'a si admirablement exprimé dans Science et Santé (p. 574): “L'Amour peut faire de cette circonstance que, dans votre souffrance, vous considérez un châtiment et une affliction, un ange que vous avez reçu pour hôte sans le savoir.”
Quelqu'un qui étudiait la Science Chrétienne luttait contre une difficulté impliquant un sens de douleur extrême. Il s'était longtemps efforcé de comprendre la réalité et la permanence de l'harmonie, l'irréalité de l'inharmonie et de la souffrance, mais la douleur ne diminuait pas. Il lui vint alors cette pensée: Si ceci était réel, ne serait-ce pas affreux; ne serait-ce pas terrible que cette douleur soit créée par Dieu, soutenue par Dieu, et partant indestructible! Puis une autre pensée se présenta: Heureusement que cela n'est pas réel! En même temps, le Scientiste Chrétien ressentit une profonde gratitude de ce que Dieu est Amour; de ce que l'Amour ne veut ni ne peut créer la douleur ou la souffrance, la maladie ou l'affliction; de ce qu'Il ne permettrait pas que ces choses existassent dans Son royaume parfait. Au milieu de ce cantique silencieux, de cet hymne de louange et d'actions de grâces, l'étudiant se rendit soudain compte que la douleur avait cessé. Il était guéri: il avait obtenu une preuve de la sollicitude de Dieu.
Jacques nous donne ce conseil: “Considérez comme le sujet d'une parfaite joie les épreuves diverses qui vous surviennent;” et Paul écrit aux Romains: “Nous nous glorifions même dans les afflictions.” Il ne nous est pas possible d'être reconnaissants au plus fort expériences pénibles, si nous croyons à la réalité et au pouvoir supposé de ces expériences. La gratitude marche de pair avec la joyeuse réalisation de l'irréalité du mal, de la réalité et de la totalité du bien. Et cette réalisation trouve sa source dans la compréhension de l'amour inaltérable de Dieu, de Sa tendre sollicitude pour tous Ses enfants.
Ceux qui s'en remettent humblement à la puissance et à la protection de Dieu constatent que les épreuves même les plus difficiles aboutissent au triomphe de la compréhension spirituelle, et deviennent ainsi pour eux des preuves de Sa sollicitude. Comme l'a écrit Pierre: “Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève quand il en sera temps; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, parce qu'il a soin de vous.”
