Le jeune écolier ne se rend pas immédiatement compte de la nature des problèmes nombreux et difficiles qu'il devra résoudre avant que son éducation soit terminée. Pendant les premières années scolaires, il marche peutêtre plus ou moins à l'aveugle, sans trop savoir de quoi il s'agit. Par la suite, avec le secours de ses maîtres qui aident à franchir les mauvais pas, il apprend graduellement à résoudre ses propres problèmes par une étude persévérante et par le soin avec lequel il applique les règles en cause. Après des années d'efforts progressifs, il apprend aussi que les pierres d'achoppement qu'il redoutait dans son enfance n'étaient que les échelons de son avancement graduel.
En poursuivant l'étude de la Science Chrétienne, nous apprenons, nous aussi, que les obstacles mentaux dressés par l'erreur et qui semblent par moments entraver nos progrès, sont en réalité les marches conduisant à une plus grande compréhension spirituelle. Le chemin peut nous sembler rude parce que nous accomplissons à l'aveugle nos simples tâches journalières, en considérant peut-être les soucis matériels comme de dures réalités; mais nos progrès ne seraient-ils pas plus satisfaisants si nous nous appuyions sur l'Esprit plutôt que sur la matière? Ne devrions-nous pas appliquer au problème du moment notre comphéhension de Dieu, de l'Esprit infini, et transformer ainsi en marchepieds les épreuves mêmes qui nous paraissent insurmontables?
Dans le livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy dit (p. 374): “La croyance au danger vous obsède et vos pas sont moins assurés à cause de votre crainte et de votre ignorance concernant la cause et l'effet mentaux.” Souvent la crainte de la maladie semble être une grosse pierre d'achoppement; mais lorsque nous en apprenons l'irréalité, la maladie ne nous épouvante plus, et cette compréhension devient un marchepied qui nous permet d'atteindre à la santé et à l'harmonie.
A la page 70 de Science et Santé, notre dit: “Le témoignage des sens corporels ne peut nous apprendre à distinguer ce qui est réel de ce qui est délusoire, mais les révélations de la Science Chrétienne nous ouvrent les trésors de la Vérité.” Au lieu de prêter l'oreille aux révélations de la Science Chrétienne, qui sont nos marchepieds sur la voie de la Vérité, écoutons-nous le témoignage des sens matériels, qui ne sont que des pierres d'achoppement sur notre chemin? Analysons ces obstacles du sens matériel et voyons s'ils ne peuvent pas être changés en marchepieds conduisant à un discernement spirituel plus sûr. Considérons-nous l'homme par l'intermédiaire du sens matériel et croyons-nous voir en lui un mortel égaré et pécheur? S'il en est ainsi, apprenons à nier l'évidence des sens corporels, et par le sens spirituel seul, contemplons l'homme en tant qu'image et ressemblance de Dieu. Dans la mesure où nous agirons de la sorte, les pierres d'achoppement deviendront des marches qui conduisent à une vision plus haute et plus harmonieuse. Le sens matériel nous parle-t-il de chagrin, de discorde, de péché, de maladie, de mort? Dans ce cas, écoutons plutôt la voix de Dieu, qui nous parlera de Vie, de Vérité, d'Amour. Nous constaterons alors que nous marchons vers une harmonie, vers un bonheur plus hauts et plus grands. C'est ainsi qu'une fois de plus la pierre d'achoppement se sera changée en un marchepied.
Supposons que nous traversions un ruisseau en sautant d'une pierre à l'autre. Si ces blocs sont couverts de vase, ils deviennent bientôt pour nous des pierres d'achoppement qui nous glisser et tomber. Ainsi la jalousie, le soupçon, l'envie, nous font tomber dans le bourbier du découragement et de la maladie. Mais lorsque la lumière pénétrante de la Vérité est dirigée sur ces conditions, et que nous voyons le fait spirituel au lieu de la fausseté matérielle, alors nous pouvons nous servir de ces circonstances pour avancer et pour atteindre à plus de connaissance et de compréhension.
Notre bien-aimée Leader dit dans Miscellaneous Writings (p. 1): “L'humilité est le marchepied qui mène à une plus haute reconnaissance de la Divinité.” Et dans Unity of Good (p. 61), elle écrit: “En Science divine, la vérité est le marchepied conduisant à la compréhension de Dieu; mais c'est le cœur brisé et contrit qui discerne le plus vite cette vérité, comme aussi les faibles malades sont le plus promptement guéris par elle.” Lorsque nous apprendrons à avancer avec plus d'humilité et de reconnaissance en raison même des expériences par lesquelles nous passons, nous trébucherons moins souvent dans l'obscurité. Sommes-nous reconnaissants de ce que ces obstacles apparents nous font étudier davantage, de ce qu'ils nécessitent de notre part plus de consécration et nous obligent à démontrer la compréhension que nous avons gagnée? Montrons-nous notre gratitude par les efforts que nous faisons pour mieux connaître Dieu, et par un “cœur brisé et contrit”?
Jusqu'à ce que nous connaissions vraiment Dieu, au moins dans une certaine mesure, il ne peut y avoir pour nous aucun repos réel, aucune véritable satisfaction. Savoir que Dieu est le bien omniprésent, “la source abondante,” éloigne de notre chemin la crainte de n'avoir pas de quoi suppléer aux besoins de chaque jour, et remplace cette crainte par la connaissance des ressources toujours présents. Savoir que Dieu est omnipotence, toutepuissance, enlève la croyance au pouvoir ou à la réalité de ce qui Lui est dissemblable. Savoir que Dieu est omniscience écarte la pierre d'achoppement de l'incapacité, augmente notre capacité de travail et nos succès, et fait du labeur une source de joie. En prenant cette connaissance de Dieu comme base de notre travail, nous trouverons sur notre chemin non pas les pierres d'achoppement des dissensions, des conflits, de la crainte et de la volonté humaine, mais les marches de l'activité et de la compréhension divine.
C'est souvent la crainte qui nous fait broncher et tomber. Nous lisons dans la première épître de Jean: “Celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour.” Il n'y a pas plus de place pour la crainte dans un cœur plein d'amour, qu'il n'y en a pour l'obscurité dans l'éclat du soleil de midi. La Bible nous dit encore: “Celui qui aime son frère demeure dans la lumière et il n'y a rien en lui qui fasse broncher.” Lorsque nous aimons nos frères, cet amour fait briller la lumière de la Vérité, qui change les pierres d'achoppement en marchepieds aussi promptement que la lumière illumine une chambre obscure au moment où l'on tourne un bouton électrique.
L'homme réel et spirituel domine sur le mal; et par la pensée juste, nous pouvons changer en un marchepied tout obstacle apparent. Ces paroles du psaume quatre-vingt-onzième montrent que le Psalmiste connaissait bien Dieu: “Il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes entreprises. Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre.”