“‘Tais-toi, sois tranquille!’ notre Père est au gouvernail.” Par ces simples paroles qui ont paru en tête des colonnes de l'Éditorial de la Christian Science Sentinel dans deux numéros successifs des 3 et 10 août 1899, Mrs. Eddy, notre bien-aimée Leader, calma l'inquiétude et la crainte de ceux qui l'aimaient. Elle avait été appelée à se défendre en justice dans un procès ayant pour but de la tourmenter et d'arrêter les progrès du mouvement de la Science Chrétienne qu'elle avait fondé, mais il ne sortit aucune parole de récrimination de sa plume, seulement la courte affirmation pleine de signification que nous avons citée plus haut. Pouvons-nous douter de l'effet qu'elle doit avoir eu alors sur ses disciples fidèles, ces Scientistes Chrétiens qui avaient été guéris grâce à la compréhension spirituelle qu'ils avaient acquise par son enseignement inspiré, et qui se rassemblaient pour appuyer sa grande découverte et son nom précieux?
Les paroles de Mrs. Eddy ne sauraient manquer d'apporter au Scientiste Chrétien qui les lit maintenant, des pensées de la Science, de la Science Chrétienne absolue, qu'elle a découverte et qu'elle s'est continuellement efforcée de démontrer. Dieu, le Père, lui avait été révélé en tant qu'Entendement, Amour, Principe divin créateur, et l'homme en tant qu'idée de l'Entendement, enfant de Dieu; et inspirée de la sorte elle vit, comme Christ-Jésus l'avait vu, que l'homme est inséparable de Dieu. Percevant cette vérité, elle discerna que le Père est toujours au gouvernail; et elle s'attacha fermement à cette vision au milieu de toutes les diverses expériences de sa vie humaine.
Or, la Science Chrétienne absolue doit être notre refuge comme elle a été celui de Mrs. Eddy. Réfléchissons à son enseignement inspiré: la totalité de Dieu — la totalité du bien — et le néant du mal! Toute épreuve par laquelle nous passons, que ce soit la maladie ou tout autre genre de mal, n'est qu'une tentative que fait l'entendement mortel de nous faire croire que le bien n'est pas infini, et que le mal est réel. Cependant, nous nous attachons fermement aux vérités que la Science Chrétienne révèle, et nous appliquons ces vérités lorsque l'erreur semble se présenter à nous; nous surmontons ainsi scientifiquement la croyance erronée. Tel est le système que le Scientiste Chrétien emploie en guérissant les malades; et il faut l'employer aussi radicalement en combattant le péché, quelle que soit la nature de son apparente activité.
Aucun Scientiste Chrétien fidèle ne croit un seul instant que Mrs. Eddy n'est pas restée fidèle à son propre enseignement, savoir: que l'Entendement est le seul guérisseur. Il sait que ses écrits abondent en déclarations non équivoques de la suprématie de l'Entendement et de la futilité d'unir la compréhension spirituelle à l'emploi de la matière dans la guérison-Entendement de la Science Chrétienne. Le fait que, à la page 464 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy, il est dit que si un Scientiste Chrétien était “saisi de douleurs si violentes” qu'il ne pourrait “se traiter lui-même mentalement,— les Scientistes n'ayant pas réussi à le soulager,— le souffrant pourrait faire venir un chirurgien pour qu'il lui fasse une piqûre de morphine,” ne veut pas dire que l'auteur du livre de texte de la Science Chrétienne a enseigné que les narcotiques sont des remèdes curatifs, dans le sens général de ce terme; car dans le même paragraphe, après les paroles que nous venons de citer, il est écrit: “Alors une fois la croyance à la douleur apaisée, il pourrait entreprendre de se traiter mentalement.”
Tout vrai Scientiste Chrétien est certain du pouvoir guérisseur de la compréhension spirituelle; car il s'en est probablement servi maintes fois, et il en a peut-être vu l'efficacité démontrée pour beaucoup d'autres. Non; il ne doute pas du pouvoir de la Vérité, mais il doit se mettre en garde contre les formes du mal, tant agressives que subtiles, qui affaibliraient volontiers, troubleraient même sa foi en le pouvoir guérisseur de la Vérité. Il peut faire ceci, ainsi que l'enseigne la Science Chrétienne, non en fermant les yeux aux prétentions du mal, mais en connaissant le néant absolu à la lumière de la totalité de Dieu, le bien. Il faut livrer la bataille dans notre propre conscience. C'est là que nous devons vaincre toute tentative que fait la croyance pernicieuse de nous convaincre qu'elle est réelle.
On ne peut apprécier les œuvres de Mrs. Eddy qu'en y appliquant la pierre de touche du Maître: “Vous les reconnaîtrez donc à leurs fruits.” Quiconque ouvre les yeux ne peut manquer de trouver ces fruits dans presque toutes les parties du monde aujourd'hui. Dans la dernière année de sa vie humaine, elle qui avait tant fait pour le genre humain en découvrant et en fondant la Science Chrétienne, put écrire d'elle-même dans les termes suivants avec ce désintéressement et cette humilité qui lui étaient si caractéristiques (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 298): “Je déclare brièvement qu'il ne s'est passé dans l'expérience de ma vie aucune chose qui puisse me nuire, si elle est racontée correctement et bien comprise, et l'on rapporte déjà beaucoup de bien qui s'y est accompli: le sacrifice de soi-même, etc., qui a distingué tous mes jours de labeur.” Qu'il est admirable le langage retenu de cette grande et humble messagère que Dieu a envoyée à notre époque!
La Science Chrétienne est présentée au monde aujourd'hui comme Science exacte et démontrable. Elle est exposée dans la Bible et nettement expliquée dans les écrits de Mrs. Eddy. Les Scientistes Chrétiens savent ceci; ils sont convaincus qu'avec le temps elle sera universellement comprise et démontrée dans toute sa grandeur sublime. En attendant, ils se réjouissent et ont une gaieté intérieure que rien ne peut leur enlever, et ils écoutent de nouveau ces paroles de leur Leader: “‘Tais-toi, sois tranquille!’ notre Père est au gouvernail.”
