Les paroles du poète Milton: “Ils servent aussi ceux qui sont fermes M et attendent simplement,” donnèrent à la pensée de l'auteur de ces lignes une nouvelle orientation bienfaisante. Attendre tranquillement semble souvent être de toutes les tâches la plus difficile que nous puissions être appelés à entreprendre. Cependant, que de fois nous trouvons dans toutes les pages de la Bible et des écrits de notre Leader, Mrs. Eddy, l'ordre d'attendre, d'être fermes, de savoir!
La mauvaise volonté que nous mettons à attendre n'est-elle pas surtout due au faux sens que nous attachons au mot attendre, ou à notre négligence de chercher à en comprendre la signification? Que de fois le prétendu entendement mortel essaye de nous induire à croire qu'il n'y a pas grand'chose à faire pour nous, que si seulement nous avions l'opportunité de rendre de plus grands services, d'être praticien, officier de l'église, Lecteur, d'être en rapport avec la direction des travaux de L'Église Mère, combien nous travaillerions assidûment et avec quelle inspiration! Mais en serait-il ainsi? Nous nous trouvons aujourd'hui précisément dans la position de prouver ce que nous ferions si nous occupions des postes d'une responsabilité apparemment plus grande, et que nous ayons l'occasion de donner nos services; nous aurions à mettre à profit les opportunités qui se présentent, comme nous le faisons maintenant. Un conférencier de la Science Chrétienne disait dernièrement que ce dont notre Cause a le plus besoin, c'est que tout Scientiste Chrétien fasse son travail de son mieux là où il se trouve.
Attendre ne veut pas dire être oisif et se croiser les mains. Demeurer ferme après avoir tout fait, peut-être au milieu des arguments du découragement, du manque, du chagrin ou de la maladie, paraîtra quelquefois chose plus difficile à accomplir que de s'engager dans la bataille avec des armes mortelles. Mais ce n'est que lorsque nous soutiendrons avec fermeté et constance ce que nous savons être juste, mettant patiemment notre espoir en l'Éternel, que nous remporterons la victoire.
Lorsque nous considérons bien les paroles du Psalmiste: “Mets ton espoir en l'Éternel! Demeure ferme; que ton cœur se fortifie. Oui, mets ton espoir en l'Éternel!” nous voyons qu'il y a suffisamment à faire pendant notre période d'attente. Les qualités suivantes: la patience, l'humilité, le courage, la charité, la vraie activité, la persévérance sont toutes des qualités que nous sommes appelés à exercer si nous voulons attendre comme il convient. Cette injonction: “Arrêtez ... et sachez que c'est moi qui suis Dieu,” implique plus qu'un simple énoncé de ces paroles. Elle signifie qu'il faut imposer silence à la tentation de croire à un pouvoir en dehors de Dieu, apaiser la crainte, “renoncer à l'agression, à l'oppression et à l'orgueil du pouvoir,” ainsi que nous le dit Mrs. Eddy à la page 451 du livre de texte: Science et Santé avec la Clef des Écritures; qu'il nous faut chercher à mieux comprendre Dieu, et être prêts à Lui permettre de conduire et de guider, bien que ce soit le long du sentier rocailleux.
Tout grand service rendu à l'humanité a toujours été précédé d'une période d'attente et de préparation. Avant que Moïse fût prêt à faire sortir son peuple de l'esclavage, il passa dans le désert bien des années qui ne s'écoulèrent pas dans l'oisiveté, mais où sa pensée et son cœur se préparaient pour le travail qu'il avait devant lui. Pendant que David gardait les troupeaux de son père, il acquérait le courage, les ressources, l'intrépidité et la réceptivité de l'enfant, qui lui étaient nécessaires, et qui lui permirent plus tard de combattre et vaincre ses ennemis, et d'être le grand roi d'Israël. Jésus se prépara durant trente ans pour son court ministère de trois ans. Sommes-nous prêts à le suivre pendant quarante jours dans la solitude, afin de pouvoir vaincre dans notre propre conscience les pensées qui sont dissemblables à Dieu, d'aller de l'avant et d'obéir à son injonction de faire les œuvres qu'il a faites?
Lorsque notre Leader découvrit par sa propre guérison que le Christ est présent pour effectuer notre salut, comme il l'était au temps de Jésus, elle se retira du monde pendant trois ans, nous dit-elle, pour consacrer son temps à une étude sérieuse de la Bible, afin de pouvoir nous donner une règle positive par laquelle nous puissions aussi mettre à profit la puissance de Dieu, pour guérir toute espèce de maladies et de discordances. A la lumière de ces exemples, devons-nous murmurer si nous aussi nous sommes appelés à attendre pour un temps le travail que Dieu nous a préparé, et à nous mettre en état de le faire?
Notre désir de travailler dans la vigne de Dieu est légitime; au fait, il faut que nous y travaillions, si nous voulons prendre part à l'accomplissement du dessein de Dieu; mais il n'est pas nécessaire que nous sachions au juste quelle sera notre situation, ni à quel moment nous l'occuperons, ni ce qui doit l'amener. Nous n'avons pas à craindre que Dieu ne connaisse pas notre désir de rendre service, ou qu'il ne nous fasse pas avancer lorsque nous sommes prêts à faire un pas en avant. Mrs. Eddy exprime cela si admirablement à la page 1 de notre livre de texte: “Les pensées inexprimées ne sont pas inconnues à l'Entendement divin. Le désir, c'est la prière; et nous ne pouvons rien perdre en confiant nos désirs à Dieu, afin qu'ils soient façonnés et exaltés avant de prendre forme en paroles et en actions.”
L'entendement humain est porté à dire que pour peu que l'on soit autrement placé, dans une autre ambiance, entouré d'autres gens, occupé à un autre genre de travail, l'avancement serait bien plus facile! Cependant, tout étudiant de la Science Chrétienne doit apprendre que chacun est appelé à solutionner son problème là où il est; qu'il doit démontrer sa connaissance du bien dans la situation où il se trouve, qu'autrement il n'arrivera pas à rendre les services plus élevés auxquels il aspire. Nous n'avons pas besoin de chercher au loin les opportunités; elles nous entourent. “Tes pas foulent la perle de la Vie,” nous dit un cantique que nous aimons bien. Nous devons être fidèles “en peu de choses” avant que nous soyons établis sur beaucoup. David était un berger fidèle avant d'être fait roi; Joseph était un sage serviteur de Pharaon avant d'être établi sur le pays d'Égypte; Jésus était charpentier avant de devenir notre grand Guide; Mrs. Eddy travailla patiemment durant bien des années avant de faire paraître notre livre de texte et de fonder la Cause de la Science Chrétienne. Nous aussi, nous ne serons prêts à accomplir les tâches plus grandes qui nous seront données que lorsque nous aurons été fidèles au devoir qui est devant nous, soit à la maison, aux champs, à la fabrique, à l'école ou au bureau.
On demandera peut-être: Que puis-je faire pour avancer pendant cette période d'attente? Mrs. Eddy répond nettement à ceci à la page 495 de Science et Santé, où elle dit en réponse à une question similaire: “Étudiez-en à fond la lettre et absorbez-en l'esprit. Adhérez au Principe divin de la Science Chrétienne et suivez les commandements de Dieu, demeurant ferme dans la sagesse, la Vérité et l'Amour.” Il y a certainement du travail en abondance, tant pour l'étudiant qui ne fait que commencer à apprendre la Vérité que pour celui qui est très avancé. Le Manuel de L'Église Mère prescrit avec précision des devoirs journaliers pour l'étudiant qui veut obéir et aider à l'avancement de notre Cause de la façon la plus efficace. Ce travail mental régulier est tout à fait indispensable pour assurer notre protection et pour faire sans cesse briller la lumière de la Vérité, jusqu'à ce que l'humanité soit amenée à la trouver. L'étude des Leçons-Sermons, la fréquentation régulière et affectueuse de l'église, la lecture et la distribution des publications autorisées de la Science Chrétienne sont encore des voies qui mettent chacun à même de faire un bon travail. Mais ce qui importe le plus encore, c'est que les Scientistes Chrétiens veillent sur leurs pensées et vivent de telle façon à ce que les hommes, voyant leurs bonnes œuvres, puissent glorifier le Père.
