Voilà bien des années que je désire écrire mon témoignage pour nos périodiques; mais bien qu’il s’agisse de raconter les expériences joyeuses du rétablissement de ma santé, que la connaissance de la Science Chrétienne a fait entrer dans ma vie, j’ai éprouvé quelque répugnance à ouvrir les sombres pages du passé, avec leurs fausses images, dont la Vérité m’a délivrée.
Je ne fus jamais forte en réalité; et autant que je puis me souvenir, on a toujours eu à mon sujet la grande crainte qu’à mesure que j’avancerais en âge, la phtisie se développerait en moi, ma mère ayant succombé à cette maladie à l’âge de vingt-cinq ans; mon seul frère aussi, qui m’avait accompagnée en Australie à la recherche de la santé dans un meilleur climat, avait quitté ce monde au même âge. Je fus en effet affligée de cette maladie, et le changement de climat ne me fit aucun bien. Neuf médecins prononcèrent mon cas incurable. Le mal avait atteint l’estomac et les intestins, et je souffrais aussi de l’épine dorsale et du diabète. Sans vouloir exagérer mon malheur, je puis néanmoins dire que pendant bien des années je fus réellement sur le point de mourir.
Lorsque je regarde en arrière, je vois la navrante succession de visites faites aux différents docteurs; l’espoir suivi de la déception; les expériences tentées avec des remèdes violents; les douleurs et les souffrances continuelles; par suite de cet état, la privation de la société de mes semblables; le manque de forces pour faire un travail même ordinaire. Et la chose la plus triste, c’est qu’avec tout cet affreux malheur, je n’avais pas une lueur de foi religieuse, rien que du ressentiment pour ce que je croyais être l’action de Dieu envers moi. La volonté de Dieu ne représentait pour moi que des souffrances et des chagrins immérités; car on m’avait enseigné que toute souffrance venait de Dieu; et, par conséquent, pendant des années, je n’avais pas mis les pieds à une église, je n’avais même pas prié. La prière était pour moi une moquerie, qui n’avait jamais apporté de soulagement ni à mes souffrances ni à celles de ceux que j’aimais. Combien tout cela diffère des enseignements de la Science Chrétienne, dont le Dieu est Amour, ainsi que le déclarent les Écritures, et “ce n’est pas de bon cœur Qu’il humilie et qu’il afflige les enfants des hommes”!
Peu de temps avant d’entendre parler de la Science Chrétienne, le principal médecin consultant de Sydney écrivit à un parent qui est docteur, pour lui dire que mes poumons étaient dans un si mauvais état qu’il ne considérait pas que je pusse vivre plus de quelques mois. Je pesais moins de quatrevingt-quatre livres, j’avais une extinction de voix et souffrais constamment d’hémorragies. Pendant deux ans, le lait dit peptonisé fut ma seule nourriture. Parfois, il se passait des jours où je ne prenais que du blanc d’œuf; d’autres, de l’essence de poulet; et d’autres encore, une nourriture purement artificielle. J’étais comme un squelette, mourant apparemment de faim.
La première connaissance de la Science Chrétienne me fut donnée par des personnes qui visitèrent l’Australie; mais la guérison permanente se produisit grâce à la lecture du livre, “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” par Mary Baker Eddy, que je reçus de leurs mains. L’énoncé compréhensif de la Vérité donné dans Science et Santé à la page 108, qui déclare que “la Vie, la Vérité et l’Amour sont tout-puissants et toujours présents,” me donna l’illumination qui me guérit d’une manière absolue, permanente et complète. Tandis que je lisais Science et Santé, j’acquis la conviction que ce livre contenait la Vérité guérisseuse. Dans ma grande détresse, j’ai souvent lu toute la nuit durant. Finalement, la guérison se produisit instantanément par la compréhension que Dieu est ma Vie, et aussi par suite d’un sens clair de l’irréalité de la maladie, ainsi que l’énonce Mrs. Eddy à la page 377 de Science et Santé: “La cause de toute prétendue maladie est mentale, une crainte mortelle, une croyance erronée ou conviction de la nécessité et du pouvoir de la maladie.”
La première impression que Science et Santé m’apporta fut la grande vénération de notre Leader pour l’idée-Christ qui lui avait été révélée; son sens élevé de consécration à sa mission sacrée, sa fidélité à l’œuvre que Dieu lui avait donnée à faire. A cette époque-là, il n’y avait en Australie ni Scientistes Chrétiens, ni connaissance des publications ou des églises de la Science Chrétienne, bien que plusieurs personnes eussent le livre, Science et Santé, qu’elles lisaient attentivement. A mesure que les années se passent, que l’on acquiert une compréhension plus profonde de l’Amour divin, que l’on apprend à appliquer le divin Principe aux problèmes que présente l’existence mortelle, et que l’on se rend compte du secours qu’apporte la Science Chrétienne lorsqu’on s’en sert fidèlement pour surmonter les traits et les aspects désagréables du caractère humain, l’appréciation et la perception que l’on a de la vie d’abnégation de notre Leader au profit de l’humanité souffrante devient plus claire, et une prière s’élève du cœur avec le désir d’être à même de suivre plus dignement le sentier qu’elle a indiqué; car, quoique l’on soit reconnaissant pour la bonté et la force, on perd cela de vue dans la gratitude pour les bienfaits spirituels reçus grâce à la Science Chrétienne,— bienfaits qui éclipsent toute autre chose. Je dois tout ce que j’ai à la Science Chrétienne. Pourrai-je jamais cesser d’être reconnaissante pour la bonté de Dieu qui m’a conduite “des ténèbres à sa merveilleuse lumière,” et m’a donné une faible perception de cette “paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence”? J’envoie ce témoignage des profondeurs de la gratitude de mon cœur.
Sydney, Australie.
