Pope, le poète anglais, écrivit: “L'étude du genre humain est, à proprement parler, l'étude de l'homme,” mais antérieurement à la présentation de la Science Chrétienne par Mrs. Eddy, la plus grosse part de l'étude du genre humain, qu'avait faite le monde, n'avait pas été l'étude de l'homme, mais simplement celle du genre humain. C'est à elle que nous devons la possibilité d'étudier l'homme réel, la plus haute expression de Dieu, l'idéal de l'Entendement divin. Lorsque la Science Chrétienne pénètre dans notre vie, elle nous trouve ayant un concept de l'homme qui nous a principalement été communiqué pendant les années où nous étions le plus impressionnables, communiqué comme fait indubitable au berceau, en classe et à l'église. Ainsi, le concept des mortels au sujet de l'homme, de même que leur nationalité, leur langue et leur religion, est inculqué de bonne heure dans leur pensée. Bien des gens ne rencontrent jamais aucune opposition à leurs croyances religieuses, et il s'en trouve un plus grand nombre encore dont les premières croyances touchant l'homme ne sont jamais amenées à la lumière de l'examen et de la logique divine. Néanmoins, bien que les hommes puissent n'être ni entièrement ni grandement responsables de leurs conceptions erronées ou limitées de l'homme avant que la Vérité gouverne leur activité mentale, ils seront pourtant, à partir de ce moment-là, rendus responsables de toute négligence qu'ils auront mise à examiner et à perfectionner leur penser. Cet examen et cette correction devront continuer jusqu'à ce que l'ascension, de la matière à l'Esprit, soit parachevée.
Tout ce que l'on a accepté comme vrai au sujet de l'homme devra être examiné à la lumière de la raison divine telle qu'elle est révélée dans la Science Chrétienne. Les conceptions humaines relatives à l'homme sont fondées sur le faux témoignage des sens, et si en général on y croit aujourd'hui, c'est parce que pendant bien longtemps ils n'ont rencontré aucune opposition. Le genre humain a fondé sa pensée sur les cinq sens corporels depuis tant de siècles qu'il a presque oublié ce qui, dans la Vérité, est le véritable et seul vrai sens — le sens spirituel. Ce sont les cinq sens physiques qui présentent le genre humain; c'est le sens spirituel qui révèle l'homme réel. Ce sont les sens matériels qui présentent les erreurs relatives à l'homme; c'est le sens spirituel qui nous communique la vérité à son sujet. En faisant une étude de l'homme, nous n'avons besoin de rien accepter sans examen. Il est possible de remonter à la cause de toutes choses et de les mettre à l'épreuve de cette cause. Ce qui est réel scientifiquement a sa source dans le bien infini, l'Entendement divin. Ce qui ne résiste pas à cette épreuve ne peut être considéré comme absolument réel, c'est-à-dire, vrai et éternel.
Attendu que la base de la démonstration devra toujours être la Science Chrétienne absolue, admettre l'existence du mal ou de la matière, à quelque degré que ce soit, c'est simplement perpétuer la vieille croyance théologique d'un conflit entre le bien et le mal, où le bien remportera peut-être la victoire, bien que cela puisse n'avoir lieu que dans une éternité lointaine. De sorte qu'en cherchant l'homme réel nous ne devrons admettre pour lui aucune qualité qui ne soit une qualité de Dieu, et ces qualités qui sont en Dieu, l'homme devra les refléter. Il ne suffit pas de faire une étude de l'homme en tant qu'abstraction, et d'accepter comme conclusion ce que nous croyons que l'homme est vraisemblablement; nous devons apprendre par la Science divine ce qu'est l'homme en réalité, et puis commencer la démonstration de l'être réel.
L'une des erreurs que les sens ont présentées concernant l'homme, et à laquelle on a toujours cru, c'est que l'homme est un mélange de bien et de mal, d'esprit et de matière, du réel et de l'irréel; mais si l'on n'avait pas accepté ceci comme un fait, on verrait facilement qu'il est aussi absurde d'affirmer que l'homme est spirituel et matériel que d'affirmer qu'il est à la fois fini et infini, temporel et éternel. Pour que l'effet puisse ainsi être un mélange, il faudrait aussi que la source fût composée de ces qualités contraires.
Il est presque universellement admis que l'existence de l'homme ne finit pas à la mort, mais il n'est pas aussi universellement reconnu que l'homme ne commence pas à la naissance humaine. Cependant, c'est ce qu'il faut admettre, si la vie est éternelle. La connaissance de la préexistence spirituelle est une partie fondamentale de la connaissance de l'éternalité de l'homme réel, et il est nécessaire que l'homme la possède pour exprimer ou refléter Dieu complètement. Pour coexister avec Dieu, il faut que l'homme ait toujours existé. C'est l'homme spirituel préexistant qui est réel, parfait et incapable d'être malade et de mourir. Jésus le savait et il eut soin d'appeler l'attention de ses disciples sur sa préexistence. Il leur dit: “Avant qu'Abraham fût, je suis;” et Mrs. Eddy nous dit à la page 189 de “Miscellaneous Writings”: “La vraie et solide connaissance qu'avait le doux Nazaréen de la préexistence, de la nature et de l'inséparabilité de Dieu et de l'homme, le rendit puissant.”
Le commençant dans la Science Chrétienne craint presque de réclamer tout ce qui lui appartient en qualité d'image et de ressemblance de Dieu. L'un des bienfaits qu'il hésite à apprécier est la qualité de divinité. Le Nouveau Dictionnaire International de Webster donne du mot “divin” la définition suivante: “Procédant de Dieu,” “Semblable à Dieu.” Assurément l'homme est divin dans ces deux sens. Nous avons toujours volontiers admis la divinité du Christ, cependant, nous aussi, en tant que nous sommes l'image spirituelle de Dieu, sommes fils de Dieu, Jésus étant notre frère aîné, ce qui établit nos droits en qualité de fils. Il est intéressant d'observer que Jésus ne fit pas ses œuvres puissantes avant d'avoir entendu la voix de Dieu disant: “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.” N'en serait-il pas ainsi pour nous? Nous ne ferons pas beaucoup d'œuvres puissantes avant que nous aussi nous entendions dans notre conscience ce que Dieu dit à chacun de nous: “Celui-ci est mon fils bien-aimé,” et qu'il ajoute: “en qui j'ai mis toute mon affection;” car le sens de vraie filialité est souvent obscurci par la propre-condamnation. Ignorer sa filialité, c'est se sentir en quelque mesure séparé du Père céleste, ce qui fait certainement croire à la réalité du mal.
La vérité, selon laquelle l'homme réel est divin, répudie et annihile absolument la croyance que l'homme est humain ou qu'il a quelque existence en dehors de Dieu. Il serait bon d'observer que cette divinité— de même que toutes les autres qualités que Dieu a données à l'homme — doit être revendiquée dès maintenant, et qu'elle se manifestera selon la sincérité de notre conviction de sa réalité et de notre obéissance à ses exigences.
Le fait que l'homme a accès au Père et que ce rapprochement du Père est direct, est corrélatif au fait que l'homme est dès maintenant le fils de Dieu. N'ayant pas saisi ce fait, il arrive souvent que l'étudiant continue à chercher le salut en faisant constamment appel à un praticien, alors qu'il est réellement capable de faire son travail lui-même en appliquant les enseignements de la Science Chrétienne. Ce manque a aussi conduit les hommes à laisser à autrui le soin de réfléchir pour eux aux choses religieuses. De temps immémorial, les hommes chargés du lourd fardeau de la croyance au péché et au mal ont cherché quelqu'un qui implorât Dieu en leur faveur. Cela est en partie dû à la croyance que Dieu a un peuple choisi ou un serviteur choisi; en d'autres termes, que Dieu a des enfants privilégiés. Cet enseignement est complètement répudié par le Nouveau Testament qui montre que Jésus a fait “rois et sacrificateurs pour Dieu” tous ceux qu'il a purifiés. A la page 141 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures” Mrs. Eddy dit, en parlant du Principe de la Science Chrétienne, que: “Il n'est de prêtre que l'homme spiritualisé.”
L'un des mensonges concernant l'homme, qui frustre le monde de sa paix, c'est la fausse croyance que l'homme est compétiteur plutôt que coopérateur. Cette fausse croyance qui fait ses ravages au sein de la nation comme dans celui de l'homme, et qui empêche que la fraternité des hommes n'apparaisse, est réellement l'effet de la croyance qu'il y a un manque de ces choses qui sont indispensables à l'existence humaine; que l'Entendement créateur et tout-puissant a créé un besoin mais ne l'a pas rempli. Il semble à celui qui croit que les ressources sont limitées que, lorsque quelqu'un a reçu quelque abondance, un autre doit en souffrir, ou que, ce dont l'un a besoin doit s'obtenir au détriment de son prochain. Nous ne pouvons naturellement remédier à cela que par un sens spirituel de substance et la bonne volonté qui substitue la coopération à la compétition. L'homme réel ne rivalise pas; il coopère.
Encore une fausse conception concernant l'homme, c'est qu'il est gouverné par le hasard dont il peut finalement être la victime. Rien ne saurait être plus contraire à la vérité. La croyance au hasard est une croyance à l'absence de Dieu; c'est une dénégation du Principe divin et elle est contraire à la vérité que Dieu crée et gouverne tout. Dieu opère toujours par la loi spirituelle, qu'il ne révoque ni ne viole jamais, et dont l'homme n'est jamais privé. Il est également vrai que l'homme ne saurait agir contrairement à cette loi; c'est sous cette loi de Dieu que l'homme se développe et progresse constamment. Il n'y a non plus sous cette loi ni flux ni reflux; on retient ce qu'on a acquis, et le progrès est sans retour. Mrs. Eddy a magnifiquement parlé de ce légitime progrès de l'homme, à la page 83 de “Miscellaneous Writings,” où elle dit que l'Entendement “tient à jamais l'homme dans le cercle rythmique du bonheur qui va se déroulant, en qualité de témoin et d'idée perpétuelle du bien inépuisable.”
