Ces paroles du prophète Ésaïe: “Tu es affligée, battue par la tempête, privée...

Ces paroles du prophète Ésaïe: “Tu es affligée, battue par la tempête, privée de consolation,” expriment l'état dans lequel je me trouvais quand, au printemps de 1913, je cherchai la guérison dans la Science Chrétienne. Je craignais fort qu'on m'isolât, sachant que mon entourage considérait mon état mental étrange. La sérénité d'esprit m'était chose inconnue, même pendant l'espace de cinq minutes. Il m'était impossible de dormir, et à toute heure de la nuit je me promenais dans la maison, cherchant la paix et le repos.

Une amie m'avait à plusieurs reprises parlé de la Science Chrétienne, et finalement je résolus de me renseigner sur ce sujet. A la salle de lecture de notre ville on me montra comment étudier les Sermons-Leçons au moyen de la Bible et de Science et Santé, mais ce livre me parut tout à fait incompréhensible; quant à la Bible, je l'avais déjà trouvée incapable d'alléger mon fardeau. Le monsieur en service à la salle de lecture, voyant ma détresse, m'expliqua comment on pouvait se procurer le secours d'un praticien, et au bout de quelques jours je demandai le traitement; mais mon état empira, et éventuellement je fus remise aux soins des médecins et envoyée loin de chez moi avec une garde-malade. Pendant six mois je ne m'occupai plus du tout de la Science Chrétienne, pas même lorsque je me trouvais en ville; mais j'avais le livre Science et Santé, et essayais toujours de le lire et de le comprendre avec l'espoir de trouver quelque tranquillité d'esprit. Au bout de cette période, ne me trouvant ni plus heureuse ni en meilleure santé qu'auparavant, je demandai de nouveau le secours de la Science Chrétienne.

Une praticienne s'occupa patiemment de mon cas pendant deux ans, et réussit à me faire sortir du plus noir désespoir et à me faire jouir de quelque paix. Au cours de cette période je fus guérie de l'habitude de prendre des remèdes pour m'endormir, ainsi que de la nécessité de porter des lunettes pour lire et pour coudre. Toutefois ma guérison ne fut pas complète avant trois ans de sérieuse étude de la Science Chrétienne. Quelqu'un demandera peut-être: “Comment une personne se trouvant dans un tel état d'esprit pouvait-elle se livrer à l'étude?” Je dirai que cette étude consistait à employer tous mes loisirs à la lecture de quelque publication de la Science Chrétienne, avec le désir d'en remplir ma conscience afin de chasser les pensées terrifiantes qui m'assaillaient. Je croyais qu'il m'était impossible de me souvenir de quoi que soit, aussi j'avais constamment avec moi quelque ouvrage sur la Science Chrétienne pour y jeter un coup d'œil, quel que fût mon travail. Au bout de trois ans je commençais à prendre ma place comme membre utile et actif de la société, chose qui m'avait paru totalement impossible.