L'auteur découvrit récemment qu'elle faisait à maintes reprises allusion à la spontanéité comme à une qualité de la pensée de l'homme. Un jour il lui fut nécessaire de s'expliquer d'une façon précise sur le sens qu'elle donnait à ce mot, et ainsi elle fut amenée à lui vouer une considération et une étude plus sérieuses. Entre autres définitions, celle de “propre-activité” fut d'un haut intérêt, et les pensées nouvelles suggérées par ce terme apportèrent de la lumière. A la question: Comment l'expression “propre-activité” peut-elle définir la spontanéité si celle-ci est une qualité désirable? vint cette réponse: L'homme n'a pas de moi séparé de Dieu, le seul Ego, le grand Je Suis; car, comme Mrs. Eddy le dit à la page 183 de “Miscellaneous Writings,” “la prétention à un moi séparé de Dieu est un reniement de la filialité spirituelle de l'homme, parce qu'elle demande un autre père.” Ainsi la propre-activité réelle est, pour l'homme, la réflexion de l 'activité-Dieu. Ici est l'explication, ici la source et le ressort de la spontanéité— le bon vouloir de laisser Dieu s'exprimer par Son idée.
L'exemple donné par Jésus, le Conducteur, vint immédiatement à l'esprit. Il dit: “Je ne puis rien faire de moi-même.” “Le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui accomplit ses propres oeuvres.” “Je ne fais rien de moi-même, mais ... je dis ce que mon Père m'a enseigné.” Même les ignorants et les mentalités de ce monde qui remirent Jésus aux mains des chefs de la synagogue, furent témoins de la puissance de sa parole, car ils dirent de lui: “Jamais homme n'a parlé comme cet homme!” Songez un instant avec quelle aisance, quelle liberté, quelle inspiration il enseignait! Pour autant qu'on en peut juger, ses leçons n'étaient pas des lectures, elles n'étaient pas empruntées à un texte préparé à l'avance et soigneusement élaboré. Les choses simples et d'un abord facile lui servaient d'illustrations,— des filets de pêcheurs, des figuiers, des montagnes, des vignes; et quant à son éloquence, le cœur de ses auditeurs ne brûlait-il pas au dedans d'eux? Le Maître lui-même fit allusion au contenu de ses paroles quand il s'écria: “Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.” Songez donc! Ses paroles étaient esprit et vie, l'expression de Dieu par Son Fils.
C'est, il va sans dire, une croyance de séparation d'avec Dieu qui rend les hommes timides, craintifs et contraints dans leurs pensées, leurs paroles ou leurs actes. Chose curieuse, nous disons que ce moi mortel, limité, fini, se déprise lui-même; mais au fond, nous avons là le vieil argument du serpent qui s'efforce de déprécier l'Ego parfait de Dieu et de Sa parfaite manifestation, en réclamant l'existence d'un entendement malin et d'un homme séparé de son Créateur. Il vaut la peine de noter qu'une façon de penser si timide et si craintive se traduit par une adhésion tellement étroite à la lettre de la Science Chrétienne, que la liberté et la spontanéité de l'esprit sont totalement perdues de vue. Quand l'inspiration divine lui fait défaut, le traitement n'est pas autre chose qu'un simple argument, et dans les affaires d'église nous ne nous appliquons plus qu'à l'accomplissement de la lettre de la loi; or St. Paul n'a-t-il pas dit: “Là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté”?
Connectez-vous pour accéder à cette page
Pour avoir le plein accès aux contenus du Héraut, activez le compte personnel qui est associé à tout abonnement au Héraut papier ou abonnez-vous à JSH-Online dès aujourd’hui !