Un dessein partagé n’aboutit jamais à une consommation parfaite. Une aspiration n’atteint jamais aux hauteurs désirées à moins que le discernement de ses hautes exigences reste pur. Dans notre travail il faut suivre la ligne droite pour que nos efforts soient couronnés de succès. Jésus nous enseigna cela très nettement lorsqu’il dit: “L’œil est la lampe du corps. Si ton œil est sain [pur] tout ton corps sera dans la lumière; mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi n’est que ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres!”
Jésus accomplit l’œuvre entière de sa vie avec un discernement pur. Il n’avait qu’un but,— faire la volonté de Dieu. Il refusa d’écouter les tentations qui lui suggéraient de renoncer à ce but; toutes ses pensées, tous ses actes se conformaient aux exigences de ce but. Ayant toujours devant lui ce but élevé il marchait dans la lumière qui le mettait en garde contre toutes les phases du mal. Il veillait toujours à ce que son désir soit loyalement d’accord avec le but qu’il poursuivait; il savait bien que si le désir est ce qui convient, il s’exprime forcément en une bonne action. Mrs. Eddy dit à la page 162 de “Miscellaneous Writings” en parlant de Jésus: “La matérialité, l’amour des choses de ce monde, l’orgueil humain, ou la propre-volonté, eussent détrôné le pouvoir qu’il dérivait du Christ, en démoralisant ses mobiles et sa ressemblance au Christ.” Nul sacrifice humain, si grand soit-il, nul effort ardu ne purent le détourner, même pour un moment, du sentier droit de la tâche qu’il s’était imposée; car il comprenait parfaitement que, sur le chemin de la justice qu’il suivait, il trouverait tout ce à quoi il aspirait. Nous savons tous qu’il gagna l’esprit du Christ et qu’il prouva ainsi qu’il était le Fils de Dieu. Un monde qui se qualifie de Chrétien témoigne de ses succès, et aujourd’hui, comme jamais auparavant, il cherche ce même chemin pour le suivre.
Ici la Science Chrétienne définit si clairement cette voie que “Ceux qui marcheront dans ce chemin, les simples eux-mêmes, ne s’égareront point.” Voici une des définitions de l’œil sain ou discernement pur: “Être instruit divinement et clairement, désirer constamment connaître la volonté de Dieu afin de Le glorifier. Là où se trouvent ces qualités, l’état de conscience tout entier est forcément plein de lumière,— l’individu est bien dirigé.” Mrs. Eddy le dit encore plus sommairement à la page 106 de Science et Santé: “L’homme n’est bien gouverné par lui- même que lorsqu’il est bien guidé et gouverné par son Créateur, la Vérité et l’Amour divins.” En d’autres termes, la Science Chrétienne nous montre que pour garder le discernement pur, l’œil sain, il faut rechercher constamment la conduite du divin Principe afin de reconnaître la volonté de Dieu et Lui obéir pour sa gloire. Ésaïe dit: “Maintenant, ainsi parle l’Éternel, celui qui t’a créé, ô Jacob! ... Je dirai au septentrion: ‘Donne-les!’ et au midi: ‘Ne les retiens pas!’ Ramène de loin mes fils, et des extrémités de la terre mes filles. Ramène tous ceux qui portent mon nom, que j’ai faits pour ma gloire.”
Pour que cela s’accomplisse, il faut toujours veiller à ses mobiles et à ses désirs afin d’empêcher qu’il n’y entre quelque prétention du mal qui souille. Nous travaillons, veillons et prions pour avoir ce que nous désirons. Il s’ensuit que le Scientiste Chrétien doit veiller perpétuellement à ce que ses mobiles soient purs et vrais. Ce qui contribue le plus à cela, c’est d’avoir toujours pour objet la gloire de Dieu. Si nous désirons suprêmement rejeter toutes les faussetés parce qu’elles déshonorent Dieu, au lieu de les chasser parce qu’elles nous semblent des compagnes bien inharmonieuses,— si nous travaillons pour que le nom de Dieu soit connu sur toute la terre, son “salut parmi toutes les nations,” plutôt que pour nous délivrer d’une croyance pénible au mal, alors aucune croyance à l’inharmonie physique, aucune prétention des désirs peccables, ne pourra subsister; elles disparaîtront inévitablement.
St. Paul a dit: “Faites tout pour la gloire de Dieu.” La Science Chrétienne nous apprend à conformer tous nos mobiles à cette exigence. Elle dit: Qu’aucun dessein ne passe la garde qu’il ne se soit prouvé conforme à tout ce qui est pur et saint, à tout ce qui est noble et bon,— en d’autres termes, à tout ce qui est semblable au Christ! Songez combien cela est merveilleux! Avoir, grâce à la Science Chrétienne, le pur discernement du grand dessein que Dieu a formé pour nous,— le dessein que nous Le glorifiions,— que toute pensée, toute parole, toute œuvre retentisse à Son honneur. En présence de cette merveilleuse possibilité, personne, assurément, ne se contentera des caroubes de la matérialité,— ne se sentira satisfait du néant fantastique et transitoire du faux concept humain du bien, alors qu’il est à même de s’élever constamment grâce à un pur discernement de la Vérité et de ses possibilités jusqu’à prendre son vol dans les magnificences plus étendues de l’infini Entendement, la Vie, la Vérité, l’Amour! Pourquoi le Scientiste Chrétien s’arrête-t-il si souvent à flâner le long du chemin,— c’est-à-dire, pourquoi se laisse-t-il absorber dans le sens matériel des choses? C’est parce qu’il n’a pas encore discerné assez nettement la beauté de la sainteté, l’avantage du pur discernement,— c’est parce qu’il croit encore qu’il y a quelque chose de désirable dans les croyances aux plaisirs et aux aises dans la matière.
Étant donné que Dieu est “l’Entendement, l’Esprit, ... divins, suprêmes, infinis” (Science et Santé, p. 465), nous Le glorifions lorsque nous reflétons l’Entendement et sa divine suprématie. Quel privilège incomparable que d’être semblables à Dieu, de refléter dans tous nos efforts les capacités divines, d’exprimer l’intelligence parfaite, la Vie parfaite, tout bien! Toutes ces capacités appartiennent à celui qui a le pur discernement de la Vérité; qui ne recherche que la volonté de Dieu; qui mesure à la loi du Principe tout désir, tout mobile, tout dessein. O! contemplons donc et apprenons à connaître la félicité de commencer toujours avec Dieu, de demeurer toujours en Lui! alors la tentation de voir double,— d’avoir la vue trouble, le mauvais œil, la croyance au bien dans la matière — ne pourra jamais nous détourner pour un seul moment de l’intention pure et unique de connaître la volonté de Dieu et d’y obéir!
    