Il a souvent été dit, et avec raison, que les progrès de la Science Chrétienne sont considérablement entravés par le zèle peu sage d'un grand nombre de ses partisans les plus sincères. Il semble y avoir une phase dans la croissance du néophyte où il y a grand danger de perdre temporairement son équilibre. Durant cette période cet excès de zèle s'exprime par des énoncés extravagants; on parle à tort et à travers sans tenir compte des temps et lieux, et on dépense son temps et ses efforts à vouloir pousser autrui dans le royaume des cieux, qu'il veuille ou non y aller. De plus la perception d'un idéal unie à la détermination de le faire aussitôt entrer dans l'expérience humaine sans se demander si le moment est propice ou non, et sans prendre en considération les moyens et les voies du milieu humain, est un état qui aboutit à ce que le monde qualifie de fanatisme. Prévoyant une perte semblable d'équilibre Mrs. Eddy écrivit: "Le néophyte de la Science Chrétienne agit comme un physique morbide,—il est, soit trop prompt, soit trop lent. Il est enclin à faire, soit trop, soit trop peu" (Retrospection and Introspection, p. 78).
Une semblable croissance anormale chez le néophyte aboutit fréquemment à la conclusion erronée que les voies et les moyens de l'avancement général ne sont d'aucune importance, et l'on peut constater par la suite qu'il ne prend plus aucun intérêt à ces sujets, et ceci marque une perte de l'équilibre qui fait une mauvaise impression sur l'observateur. Oubliant que toute pensée devra être assujettie au Christ, et que toute activité humaine légitime devra être purifiée et perfectionnée par une influence Chrétienne, le commençant peut se décider, par exemple, à ne prendre aucun intérêt à la politique, et même à ne pas se donner la peine de voter au jour des élections. Or la politique ou la science du gouvernement est être la plus important de toutes les institutions laïques. Grâce à une législation sage et juste il est permis au monde de vivre leur vie comme ils l'entendent (conformément aux stipulations, bien entendu). Ils sont libres d'adorer Dieu selon que leur conscience leur dicte de le faire, et libres d'adopter la méthode ou les méthodes qui, selon eux, accroîtront leur santé, leur bonheur, et leur prospérité. Cependant beaucoup de ces droits et de ces privilèges peuvent leur être refusés par des lois injustes, et il va de soi qu'il faut des législateurs meilleurs pour faire une meilleure législation.
Négliger une occasion de ce genre, c'est non seulement ne pas être un bon citoyen, mais tendre d'une façon négative à élire des législateurs sans principes qui ont un parti pris, et par lesquels des intérêts spéciaux de divers genres pourraient abroger les droits et les privilèges personnels dont nous jouissons actuellement. Il y a bien des activités humaines qui peuvent, lorsqu'elles sont subordonnées à l'influence de la Science Chrétienne, devenir des facteurs importants au développement général dans la voie menant du sens à l'Âme. À la page 288 de "Miscellaneous Writings" Mrs. Eddy dit: "Dans l'action humaine la sagesse commence par ce qui se rapproche le plus de ce qui est juste en toute circonstance, et partant de là elle atteint l'absolu. Il nous faut être "prudents comme les serpents," afin de profiter de tout facteur important dans l'économie humaine et de l'utiliser, car c'est ainsi que les concepts humains pourront d'abord être perfectionnés, grâce à une croyance meilleure, et qu'ensuite ces croyances pourront être remplacées par des idées divines.
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